La promptitude de la riposte a annihilé la propagation de la méningite C et limité les cas de décès à 6 sur 20 cas présumés dont 9 confirmés.
Les autorités ont pris la mesure de la situation. Aussitôt des cas suspects de méningite détectés grâce à la vigilance jamais pris à défaut des équipes de veille présentes sur le terrain, moins de 24 heures après, médecins et biologistes sont dépêchés dans les District sanitaire de Ouéléssébougou. L’examen des prélèvements effectués sur les 20 cas présumés autorisent la confirmation de 9. Engagées dans une course contre la montre, des équipes de vaccinateurs ont administré des doses dans 13 villages concernés ou contigus. Au total, à la date du lundi dernier, 23.064 personnes sont vaccinées, d’après les chiffres communiquées par la Directeur national de la santé publique Mama Koumaré au cours d’une conférence de presse tenue au ministère de la Santé et de l’Hygiène publique.
Signe que l’attention des autorités n’a pas faibli, le ministre de la Santé et de l’Hygiène publique, Dr Marie Madeleine Togo s’est rendue récemment au chevet des personnes touchées. Sur place, elle a exprimé la solidarité du président de la République Ibrahim Boubacar Keïta et du gouvernement, constaté de visu le plan de riposte mis en place et encouragé les équipes sanitaires à pied d’œuvre. La prise en charge est gratuite et effectuée conformément aux normes édictées par l’Organisation mondiale de la santé (OMS), outre la fourniture de repas aux malades et aux accompagnants en collaboration avec l’organisation AMC-ALIMA.
Le stock de vaccins disponible rassure, au besoin, sur une possible extension de la zone couverte. Aussi, des messages d’information et de sensibilisation à l’endroit des populations dans diverses langues parlées sont diffusés. Qui invite tout parent d’enfant et /ou jeune adolescent en proie à une soudaine fièvre, à des céphalées (migraines), accompagnées de raideur de la nuque et de bombement de la fontanelle chez les nourrissons, à se rendre rapidement au centre de santé le plus proche. Où un traitement efficace et gratuit est administré. Pourvu qu’on presse le pas afin d’éviter les séquelles après guérison : la surdité. De l’observation des mesures indiquées dépend la cassure de la chaîne de transmission de la méningite.
Le méningocoque est une bactérie dont il existe plusieurs variantes (on parle de sérotypes) : A, B, C, W, Y etc. Dans la grande majorité des cas, l’infection par ces bactéries ne donne lieu à aucun problème. D’ailleurs la transmission donne le plus souvent lieu à un portage asymptomatique de la bactérie.
Nul doute que les Maliens abritent ces bactéries dans le nez ou la gorge, sans être malades. Passé l’âge de 30 ans, beaucoup de gens seraient naturellement immunisés. Dans des cas le plus souvent isolés ou après un contact étroit et rapproché avec un malade, il peut hélas se produire une infection dite “invasive” qui se manifeste alors dans la plupart des cas par une méningite (avec mortalité) et dans le restant des cas par un purpura fulminans qui peut être mortel endéans les 24H (dans environ un tiers des cas déclarés de purpura fulminans).
L’administration précoce d’antibiotiques assure le plus souvent une guérison assez rapide, sans séquelles. La souche C peu connue de toutes les infections invasives à méningocoque dans un pays comme le Mali. Mais le sérotype C responsable des cas d’infections invasives à méningocoque dans un pays voisin et les premiers cas décelés dans notre pays, notamment à Ansongo présageait d’une épidémie.
Georges François Traoré