Enquête Covid19 : Couvre-feu, confinement et consommation d’alcool à Bamako

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Maliweb.net – Il n’y a pas longtemps, le Mali disputait avec d’autres pays la place de premier consommateur d’alcool en Afrique. D’aucuns avaient parlé de 2ème ou 3ème place qui reviendrait au Mali. Des chiffres à faire froid dans le dos dans un pays à plus 90% de musulmans. Des responsables religieux s’en étaient affligés et n’avaient pu s’empêcher d’en parler à longueur de prêches dans les mosquées.

Vrai ou faux, ces chiffres ont été un grand motif d’inquiétude bien au-delà des mosquées sans que l’Etat lui-même ne s’en préoccupe outre mesure.

Pour rappel, notre pays est en état d’urgence permanent depuis plusieurs années, sans discontinuer mais, ceci n’a eu aucun effet sur le niveau élevé de la fréquentation des bars et autres débits de boisson et maisons de passe qui pullulent dans la capitale.

Il a fallu attendre l’arrivée de monsieur Corona et sa propagation sans limites ni frontières pour que les autorités maliennes décrètent un couvre-feu de 21 heures à 05 heures du matin.

Nous avons fait un tour dans quelques bars de la capitale. Par moment, nous avons eu de la peine à y pénétrer. Les quelques gardiens trouvés sur place nous arrêtent dès le portail pour nous dire, dans un français approximatif : ‘’on ne travaille pas, c’est ferme !’’. Et quand nous avons demandé où se trouve le chef, un gardien des lieux ne répond même pas.

Aux rares endroits où nous avons pu accéder, nous avons constaté un désert, sans bruit, sans vie ou presque.

Et dire que c’est en ces endroits que l’alcool coulait à flot, matin, midi et tard dans la nuit. Un témoin, voisin d’un bar nous a confié que les gens continuent à venir boire mais, dit-il, il faut posséder un code d’accès. Notre interlocuteur ne cache pas sa satisfaction au constat qu’il y a beaucoup moins de monde aujourd’hui. Et que désormais depuis le couvre-feu, lui et sa famille dorment à poings fermés.

Et nul doute que l’un des effets immédiats du couvre-feu a été de faire baisser drastiquement le niveau du flot de la bière à Bamako. Boire à Bamako est devenu une affaire de privilégiés.

Bokoum Abdoul Momini/Maliweb.net

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