Du plus grand festival du Mali (le Festival sur le Niger) avec sa régularité et ses 30 000 visiteurs qui côtoient une bonne frange de la population locale, le Haut Conseil National de Lutte contre le Sida a toujours été attentif à ses répercussions, et la moindre prévention n’est pas légère pour lui.
Le HCNLS, à travers son Secrétariat Exécutif Régional, a fait de ce rendez vous annuel, une tribune pour propager le messager de la lutte contre le Sida à travers caravanes de sensibilisation, dépistage volontaire et autres activités de masse et de communication. La conférence-débat portant sur les enjeux de la lutte contre le Sida au Mali : défis de la stigmatisation chez les femmes séropositives face à l’annonce de son statut à son conjoint procède de son combat. Suivie d’un point de presse, cette conférence a été animée par les Docteurs Baye Diakité Professeur de Sociologie à la FLASH, Bouraima Kansaye Professeur de Psychologie à l’Université de Bamako et Youssouf Diallo du HCNLS.
Dr Diakité s’est appesanti sur la gestion du secret de la séropositivité de la femme à son conjoint qui demeure un pan important de la prise en charge du VIH/SIDA, même s’il demeure un véritable problème pour les professionnels de la santé impliqués dans la prise en charge du VIH/SIDA. On saura donc que, ceux-ci sont face au dilemme du dévoilement du secret médical d’une patiente et celui de la non assistance à personne en danger, car à ce niveau, le conjoint qui n’est pas au courant de la nouvelle pourrait continuer à avoir des rapports sexuels non protégés. Le thème du débat tournant principalement autour d’un seul acteur (la femme), il a suscité la curiosité des festivaliers, qui comprendront du coup que, dans la plupart des cas, c’est au cours des consultations prénatales que les femmes mariées et enceintes sont informées de leur état sérologique.
Et que, vivant dans une société à fort relent conservatoire, la femme est le sexe faible, celle par qui tout peut arriver ! Les conférenciers sont alors amenés à proposer des pistes de réflexion pour la gestion de l’après annonce de la séropositivité qui est un événement de la vie. d’abord, ils sont unanimes qu’il faut donner l’information, et important sera aussi de faire prendre conscience de la séropositivité à la femme infectée, même si l’annonce est traumatisante, car delà partira la stigmatisation. Or, selon les conférenciers, la meilleure compréhension du VIH/SIDA par les personnes qui entourent celle vivant avec le VIH/SIDA est peut être le moyen le plus efficace pour faire reculer la stigmatisation et l’exclusion, car la stigmatisation qui est synonyme d’étiquette se fonde toujours sur des images mentales très pauvres.
Les débats qui en ont suivi ont permis de croire que, pour éviter cette stigmatisation, la femme vivant avec le VIH/SIDA doit se valoriser, se connaitre davantage, découvrir et mettre l’accent sur ses potentialités, seuls gages de pouvoir lui permettre de reconstruire son identité ou de restructurer sa personnalité. Rappelons que le Secrétaire Exécutif Régional du HCNLS à Ségou, Adama Touré est revenu sur toutes les stratégies que la région mène en compagnie de ses partenaires pour amenuiser cet autre défi (la stigmatisation) qui entre dans la lutte contre le Sida avant de révéler que le taux de prévalence du Sida à Ségou a chuté de 2 % à 1,3 % tandis qu’à Bamako se concentre le plus fort taux du pays (2 %).
Moutta
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