En navette entre la clinique Pasteur et le CHU du point G : Plusieurs médecins ont été en contact avec le vieux guinéen mort d’Ebola

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Santé publique : La clinique Pasteur fermée après le décès d’un infirmier provoqué par le virus Ebola
La clinique Pasteur sise à ACI 2000

Ils sont nombreux les médecins maliens qui, en plus de travailler dans les structures de santé publique,  travaillent dans les cliniques privées où ils sont souvent actionnaires ou des contractuels. C’est le cas de nombreux médecins connus du CHU PG  exerçant à la clinique Pasteur, où ils sont  entrés en contact direct avec le vieux guinéen qui est décédé dans cette clinique d’Ebola. La liste de ces médecins a été divulguée, hier jeudi par l’honorable Amadou Araba Doumbia lors des questions orales qu’il adressait au ministre de la Santé et de l’hygiène publique, M. Ousmane Koné.

La plupart des médecins au Mali ont leur « petite affaire » à coté. C’est le moins que l’on puisse dire car ils ne s’en cachent même plus. Il s’agit des services qu’ils rendent dans les cliniques privées aux patients. Cette situation fait que de nombreux médecins, dans les structures sanitaires publiques sont plus occupés par leurs propres affaires au détriment de la santé des malades. Car, pour être bien pris en charge, certains d’entre eux n’hésitent pas à donner rendez-vs à leurs patients dans leurs cliniques privées. C’est le cas de la Clinique Pasteur de Bamako où de nombreux spécialistes exercent, en plus de leur fonction dans les structures de santé publique.

Dans une lettre circulaire, adressée à tous les chefs de service, datant du 14 novembre 2014, le directeur général de Centre Hospitalier Universitaire du Point G Dr Sékou Dramé a demandé aux agents ayant fréquenté la clinique Pasteur  du 26 octobre au 11 novembre 2014  de se mettre à la disposition de l’équipe de suivi des personnes entrées en contact  avec les victimes de la maladie à virus  Ebola.

Il s’agit de Pr Hamar A. Traoré, Dr Ganda Soumaré, Dr Djibril Sy  de la Médecine  interne, Pr Siaka Sidibé, Dr Abdoulaye Koné, Mr Kariba Sinayoko de la Radiologie, Mr Sidy  Coulibaly, Mr Youssouf Traoré, Mr Alkassoum Bah de la Réanimation,  Mr Nouhoum Diakité, de la Cardiologie, Mr Cheick O. Diakité du Bloc opératoire, Dr Tenin Kouyaté de la Pneumologie, Pr Aly Tembely de l’Urologie, Dr Mody Sidibé de la Néphrologie,, Dr Arouna Doumbia de la  Chirurgie A et Dr Mamadou Sima de Gynéco-Obstétrique et Pr Bakoroba Coulibaly de la Psychiatrie.

La lettre circulaire poursuit que certains de ces médecins ou agents de santé ont été en contact direct avec le malade confirmé d’Ebola. Il s’agit de Dr Mody Sidibé de la Néphrologie, Dr Djibril Sy de la Médecine interne et Dr Arouna  Doumbia de la Chirurgie A.

Heureusement, le ministre Ousmane Koné a précisé que ceux-ci ont été  suspendus d’exercice  dans les hôpitaux publics. Avant que des équipes soient déployées pour les suivre durant la période nécessaire  pour les examens.

  1. Diarra

 

Le ministre Ousmane Koné à propos d’Ebola

« Les sanctions découleront des responsabilités »

 

C’est du moins, une déclaration faite par le ministre de la Santé et de  l’hygiène Publique, hier,  à l’Assemblée nationale lors des questions orales à lui adressées par l’honorable député Amadou Araba Doumbia par rapport à l’épidémie hémorragique à virus Ebola.

 

D’entrée de jeu, le ministre a rendu hommage aux députés pour le travail qu’ils abattent au quotidien. Avant d’indiquer que lui-même a été un cadre de l‘Assemblée nationale alors qu’IBK était au perchoir.

Un poste qu’il va quitter en 2002 à la demande du ministre de la Santé de l’époque qui va le nommer comme conseiller technique. Poste qu’il occupait jusqu’à sa nomination comme ministre de la Santé et de l’hygiène Publique.

Le ministre a tout d’abord rappelé les mesures prises par le gouvernement du Mali depuis le début de cette maladie en Afrique de l’Ouest et en Guinée voisine.

Selon lui, c’est le 22 mars 2014 que cette maladie a commencé en Guinée. Dès lors, des gens ont été envoyés aux cordons. Et un plan de contingence a été mis en place à partir des connaissances sur la maladie. Un  plan qui a été affiné au fur et à mesure.
Pour preuve, les premiers cas suspects décelés ont dû passer deux semaines sans que les résultats de leurs analyses ne soient connus. Sans compter les difficultés d’hébergement  qu’ils ont rencontrées à Lassa et à Senou. Selon lui, depuis deux semaines maintenant, le Mali est aujourd’hui à une capacité de diagnostic en 6 heures.
A en croire le ministre, un premier cas provenant de la Guinée a été détecté à Kayes grâce aux directives que les services de santé ont respecté en la matière.

Concernant le cas de la Clinique Pasteur, le ministre Koné expliquera qu’ils ont été alertés par une note de l’OMS  le 10 novembre 2014. Avant que des éléments soient envoyés à cette clinique pour faire des prélèvements.
Pour le ministre Koné, dès l’annonce de la mort de l’infirmier, la clinique Pasteur a été mise sous quarantaine pour éviter la propagation de la maladie. Ainsi, selon lui, en moins de 48 heures, plus de 400 personnes ont été mises en observation.
Il expliquera qu’une enquête est en cours pour déterminer les responsabilités. Car cela permettra de savoir d’où vient la défaillance.

« La personne admise et morte à  la Clinique Pasteur  n’était pas connue comme un malade d’Ebola. Les documents n’évoquaient nullement de cas Ebola quand il venait, quand il mourrait ou encore quand son corps repartait vers la Guinée », précise le ministre. Avant d’ajouter  qu’il ne disposait pas de certificat d’évacuation sanitaire sur le Mali.
Et le ministre d’ajouter qu’au jour d’aujourd’hui, il ya eu 5 cas de décès y compris la fillette de deux ans, avec 7 cas confirmés dont un guéri. Selon lui, 60 personnes se trouvent toujours sous quarantaine.
Concernant les sanctions, le ministre Ousmane Koné dira qu’elles découleront des responsabilités.

Avant de poursuivre que des documents sur Ebola sont distribués aux agents de santé, la manière à prendre en charge les malades ou cas suspects. Mais aussi, une formation des laborantins qui est en cours.
Pour ce qui est de l’infirmier décédé, le ministre dira que sa famille a été très coopérative. Et qu’elle a été suivie régulièrement par les équipes.
Georges Diarra

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