A l’image des autres secteurs, l’école malienne a été frappée de plein fouet par la pandémie au coronavirus. Selon les statistiques en vigueur et d’autres sources spécialisées concordantes, ce sont plus de 3,8 Millions d’enfants scolarisés qui ont subi l’impact direct de la COVID-19. De mars 2020 à nos jours, du préscolaire au secondaire en passant le primaire, tous les cycles scolaire est paralysé totalement. Tous les cycles de l’éducation sont fermés à cause de cette pandémie. Sans oublier aussi qu’à cause de la crise sécuritaire dans les Régions du Nord et du Centre du pays, il y avait plus de deux Millions (2.000.000) autres enfants qui n’ont pas pu être scolarisés. Dans presque toutes les zones où les terroristes font régner leur loin, les écoles étaient déjà fermées. Malgré les tentatives du Régime défunt et du Gouvernement de la Transition de rouvrir les classes, rien n’a permis d’améliorer durablement l’impact négatif.
C’est alarmant, ce constat. Pratiquement, du 19 mars 2020 à nos jours, la pandémie au coronavirus continue de compromettre dangereusement l’avenir de l’école malienne. Au grand dam des Autorités compétentes et des parents d’élèves, rien n’a pu empêcher le cycle de perturbations prolongées des cours. Le Gouvernement d’IBK avait voulu rouvrir les classes depuis les 9 mai et 2 juin 2020 ; mais, ce fut en vain.
Par voie de conséquences, la fermeture prolongée s’est soldée par un taux de déscolarisation de plus de de 3,8 Millions d’enfants dans les rues ou restés à la maison. Aussi, ce bouclage des portes de l’école continue d’aggraverles risques de déperdition et de désertion des enfants avec de fortes déceptions chez les parents d’élèves. La crise sanitaire entraine aussi une baisse de niveau chez les enfants et dans le système scolaire national.En fait, l’école malienne est aujourd’hui confrontée à une double crise sévèrement répercutant. A savoir la crise sécuritaire et celle sanitaire à travers le coronavirus. Ces deux malheurs continuent d’impacter négativement sur le système éducatif national au niveau de tous les cycles scolaires. L’école a été durement éprouvée également par le fait que tout un semestre les enfants n’ont pas pu être en classe.
Au plan scolaire, cette espèce de peste du 21e siècle risque de précipiter le Mali dans lamême triste crise socioéconomique de 1995 consécutive à la dévaluation du franc CFA DE 1994 combinée avec les conséquences ravageuses du SIDA.
En effet, selon un Rapport circonstancié de la Banque Mondiale, à cause de la COVID-19, la croissance économique malienne a régresséà plusieurs niveaux au cours de l’exercice 2020. Ce qui se répercutera sur le monde scolaire. Puisque beaucoup de parents qui en avaient l’habitude de le faire ne peuvent plus financièrement assurer les frais de scolarisation de leurs enfants ou payer des cours privés pour eux à la maison.
Au plan socio-économique, l’impact de la COVID-19 a été néfaste et est en train de se faire sentir dans tous les compartiments de l’économie malienne.
A cet effet, la fermeture des établissements scolaires s’est répercutée sur la vie des enfants issus des familles plus vulnérables. Ce qui dénote que désormais près de 750.000 enfants dans les zones les plus pauvres ne bénéficient plus des programmes d’alimentation scolaire. Or, ce système de restauration dans les écoles a non seulement des avantages directs sur l’assiduité des enfants dans leurs classes mais aussi dans le domaine de la sécurité alimentaire des enfants.
Ensuite, force est d’admettre que l’arrêt brusque des cours dans les centres d’apprentissage communautaires et dans les autres lieux sûrs de formation de basea entrainé des impacts directs sur la sort des enfants dans les localités touchées par la crise sécuritaire. L’effectif de près de 600.000 de Déplacés internes (avec des petits élèves ou à l’âge d’être scolarisés) à cause des attaques terroristes ou des conflits interethniques continue d’évoluer crescendo à l’échelle nationale.
De cause à effet, l’abandon des classes a contraint les partenaires du Mali à suspendre leur aide au secteur d’éducation de base et à l’enseignement technique et professionnel voire supérieur. Pourtant grâce à leur appui à l’éducation, plusieurs familles démunies parvenaient à inscrire leurs enfants à l’école ou voyaient leurs étudiants poursuivent, avec le peu qu’ils reçoivent de l’Etat, leur formation jusqu’au moins au niveau du préuniversitaire.
Autre cas d’impact très préoccupant de cette pandémie réside dans le fait qu’à cause de ces fermetures des classes prolongées ou répétitives les enfants risquent d’être exploités abusivement sur tous les planssocioéconomiques. Ce, soit par leurs parents ou tuteurs ou par la société en général. Les jeunes filles sont exposées à toutes de risques ou et de tentations de dépravation des mœurs et coutumes (phénomènes de mariages et nuptialité voire de grossesses précoces, agressions sexuelles et actes de viols), travaux ménagers forcés et prolongés jusqu’à des Heures tardives de la nuit. « Avant la crise du COVID-19, le travail des enfants de 6-14 ans était très élevé (8% chez les filles et 13% chez les garçons). La fermeture des écoles risque d’entraîner une augmentation de l’utilisation des enfants dans les travaux domestiques (travaux champêtres, 28 corvée d’eau pour les filles, garde d’enfants) et dans le travail dans d’autres secteurs, notamment les sites miniers, des sites extraction du sable et du gravier. Dans les zones de conflits, les risques d’enrôlement des enfants dans les mouvements armés sont aussi accrus. Taux d’emploi des enfants de 6 à 14 ans par sexe, groupe d’âge et par quintile (%) Risque de paupérisation des professeurs, particulièrement parmi les écoles privées, communautaires et les medersas », selon une source spécialisée.
Chez les Enseignants aussi, notons qu’avec cette crise sanitaire le recouvrement des frais scores mensuels pose de sérieux problèmes tant chez les chez les parents d’élèves que chez les Employeurs des maîtres d’école. Pour des raisons liées à la fermeture des classes, les salaires des Enseignants ne tombent plus régulièrement. Selon les statistiques en vigueur, déjà près de 50% des formateurs dans les écoles primaires, secondaires et supérieurs n’arrivent plus à percevoir leurs salaires. Soit environ 50.000 Chefs de familles salariés employés dans les écoles privées, communautaires et medersas.
En somme, le monde scolaire, à l’instar des autres secteurs vitaux du pays, est confronté à plusieurs défis majeurs à relever. L’impact de la Covid-19 est vivement ressenti. De nos jours, l’on déplore le déficit des ressources humaines, financières, matérielles, infrastructurelles et pédagogiques. Dans le Budget de l’État de 2020, l’éducation n’a que les 15% du Budget annuel au lieu des 20% alloués au Département dans le cadre des dépenses publiques prévisionnelles.
Djankourou