“Je n’ai plus de fuite d’urines et je peux enfin dormir dans un lit sec et porter de beaux vêtements. Cette intervention m’a redonné une vie normale “
Comme Salimata, 312 femmes porteuses de fistule obstétricale du Mali ont retrouvé leur dignité à travers une campagne de prise en charge gratuite initiée par UNFPA, sous le leadership du Ministère de la santé, en vue de redonner l’espoir et le sourire à ces femmes tout en leur offrant l’opportunité de bénéficier des services de santé de meilleure qualité et au titre de la campagne 2022.
Le thème de l’édition 2023 de la Journée Mondiale de la Santé : la santé pour tous. Une occasion d’appeler à l’action pour relever les défis qui se posent aujourd’hui et qui se poseront demain en matière de santé.
La santé reproductive représente la colonne vertébrale de la santé de la femme depuis la naissance jusqu’au troisième âge. L’UNFPA préconise et soutient une approche transversale et intégrée par rapport au cycle de la vie de la femme. Les contraceptifs achetés par l’UNFPA sur le plan global, rien qu’en 2021, ont permis d’éviter 39 000 décès maternels, contribuant ainsi à une baisse durable et régulière du nombre mondial de femmes qui meurent en couches.
Toutes les deux minutes, une femme meurt en accouchant. Alors que l’horloge compte, à rebours une autre année, 287 000 femmes de plus subiront le même sort tragique. La plupart de ces décès sont évitables. Ils ne sont pas inévitables. Ils se produisent parce que les systèmes de santé sont encore faibles surtout pour ce qui concerne les volets de la santé de la femme et de l’enfant.
Des femmes meurent en accouchant parce que, pour un trop grand nombre, les services de santé sont indisponibles, inaccessibles, inabordables ou offrent des soins de mauvaise qualité. Les femmes à la recherche d’une contraception sont confrontées à des obstacles similaires. Au Mali, près de 24% des femmes et filles ont des besoins insatisfaits en matière de planification familiale.
Parmi les femmes ayant eu une naissance vivante au cours des 5 années ayant précédé l’enquête démographique et de santé, 80 % ont reçu, pour la naissance la plus récente, des soins prénatals dispensés par un prestataire formé ; seulement, 43 % ont effectué au moins les quatre visites prénatales recommandées par l’OMS et, dans 64 % des cas, la première visite prénatale a eu lieu après le premier trimestre de la grossesse (EDS 2018).
Considérées comme une violation des droits humains, les Mutilations Génitales Féminines persistent au Mali, où 89% de ces femmes et filles dont l’âge varie entre 15- 49 ans ont été soumises à cette pratique selon EDS 2018. La discrimination sexuelle motive souvent de telles décisions, considérant la santé et le bien-être des femmes et des filles comme moins importants que d’autres objectifs.
Les conséquences sérieuses sur la santé physique et mentale, telles que la douleur, les complications de l’accouchement, les infections vaginales et les traumatismes psychologiques, limitent les chances pour les femmes et les filles d’exercer leurs droits et d’atteindre leur plein potentiel.
Les coûts économiques pour le Mali sont énormes, avec une estimation de l’Organisation mondiale de la santé de plus de 17 millions de dollars américains pour les coûts directs et indirects de la prise en charge des complications liées aux MGF chaque année.
Partout dans le monde, l’UNFPA aide les systèmes de santé à fournir des services de santé sexuelle et reproductive de qualité qui atteignent chaque personne et s’adaptent à divers groupes de population, y compris les personnes handicapées. Investir dans la santé sexuelle et reproductive est un investissement essentiel dans le développement durable et dans la création d’un monde où chaque femme, fille et jeune peut vivre pleinement son potentiel.
En cette Journée mondiale de la santé, défendons le droit de tous à atteindre le meilleur état de santé possible. Unissons nos forces pour élargir l’accès à la santé sexuelle et reproductive, avec des droits et des choix comme voie vers un avenir plus égalitaire, prospère et durable.
Ensemble, nous pouvons créer un avenir radieux pour toutes les femmes au Mali, garantir que chaque femme puisse jouir d’une bonne santé, de dignité et de bien-être, et investir dans un avenir plus prospère pour le pays dans son ensemble. Pour cela, nous devons changer de paradigme et briser les silos car la santé de la femme dans son intégralité a un impact fondamental sur son bien être, sa résilience et celle des communautés et familles.
L’UNFPA lance ainsi un appel urgent pour une meilleure coordination des acteurs intervenant dans le domaine de la santé, notamment la santé de la femme dans toutes ses dimensions. Ensemble nous devons veiller sur la complémentarité afin de nous assurer que le paquet essentiel de services de santé de qualité avec des ressources humaines qualifiées, formées sont disponibles à tous les niveaux, notamment dans les zones d’accès difficiles et particulièrement pour les milliers de populations en déplacement dont la majorité sont des femmes et filles en âge de procréer.
Yves SASSENRATH
Représentant du Fonds des Nations Unies pour la population (UNFPA) au Mali.
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