Échoués dans le désert

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À elle seule, la Mauritanie accueille près de 68 000 personnes, soit le plus grand nombre enregistré par le Haut commissariat des Nations-Unies pour les réfugiés (HCR). Elles sont majoritairement dans le camp de Mbera. Une localité située dans une région isolée et aride, à trente kilomètres de la frontière avec le Mali. Pour y survivre, les réfugiés dépendent entièrement de l’assistance extérieure et de l’aide humanitaire, notamment pour couvrir leurs besoins fondamentaux comme la nourriture, l’eau, les abris et les soins médicaux.

Jusqu’à présent, hélas, l’intervention d’organisations telles que le HCR et le Programme alimentaire mondial (PAM) n’a pas permis une réponse suffisamment rapide pour faire face aux différents afflux de réfugiés. Des taux de malnutrition élevés ont ainsi été reportés chez des enfants à seulement quelques semaines après leur arrivée dans le camp. Avec des températures atteignant 50 degrés, les réfugiés reçoivent seulement 11 litres d’eau par jour, alors que les abris et installations sanitaires ont été largement insuffisants. Même si cette situation s’était récemment améliorée, elle reste néanmoins extrêmement précaire. D’où la nécessité pour les organisations d’aide de maintenir leur réponse aussi longtemps que nécessaire.

On sait que, depuis février 2012, Médecins Sans Frontières (MSF) prodigue des soins de santé aux réfugiés. Au cours des dernières semaines, l’offre de soins et le support nutritionnel ont été étendus pour faire face à la dégradation de l’état de santé des populations vivant dans le camp. «Jusqu’à présent, l’aide humanitaire déployée est insuffisante. Même si les conditions d’hygiène, l’approvisionnement en eau et en nourriture se sont récemment améliorées, ces derniers dépendent encore exclusivement de l’assistance extérieure et de l’aide humanitaire», insiste MSF dans l’un de ses rapports qu’il faut prendre comme des alertes.

Aujourd’hui, la crainte de cette organisation ainsi que tous les autres acteurs engagés sur le front humanitaire, est que «la présence de réfugiés à la frontière entre le Mali et la Mauritanie ne perdure» alors que leurs conditions de vie se détériorent. Aujourd’hui, indique MSF, «le défi est donc de continuer à fournir une assistance à la hauteur des besoins».  Ce qui l’amène à souhaiter que toutes les organisations d’aide maintiennent «un soutien continu afin de pouvoir maintenir des standards adéquats et des conditions de vie suffisantes pour tous ceux dont le futur s’envisage désormais dans les camps».

M.B

*«Echoués dans le désert» est le titre d’un Rapport de Médecins Sans Frontières (MSF) sur la situation des Réfugiés maliens en Mauritanie

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