Depuis plusieurs mois, l’Afrique de l’Ouest vit sous la hantise de la menace de la fièvre hémorragique à virus Ebola. La maladie ayant été déclarée chez notre voisin du sud ouest, la Guinée, l’épidémie s’est très vite propagée en Sierra Leone et au Libéria avec les conséquences que l’on connaît : plus de 5 000 morts.
Cette maladie étant extrêmement contagieuse, il fallait s’attendre à ce que notre pays soit touché, d’une manière ou d’une autre, à un degré ou à un autre. C’est dire que les précautions devaient être prise au maximum pour que nous n’ayons pas à gérer une implosion. Le chef de l’Etat ayant exclus de fermer la frontière avec le pays d’où est partie l’épidémie, il appartenait donc aux autorités de redoubler de vigilance. A-t-il été le cas ? Rien n’est moins sûr. Comme on peut le constater avec les deux cas que notre pays vient de vivre. Il y a d’abord eu cette grand-mère qui est allé chercher son petit-fils malade en Guinée et qui l’a emmené ici à Bamako avant d’échoir à Kayes avec la suite qu’on connait. Il y a ensuite cet imam de Kourémalé-Guinée transporté en ambulance, a-t-on appris à la clinique Pasteur avant de décéder et de contaminer un nombre indéterminé de personnes. On ne sait pas encore quelle va être la réaction (suite judiciaire ? Mesure administrative ?), les autorités entendent donner à l’affaire. Le fait est qu’on est au bord d’une flambée et on n’ose imaginer les conséquences.
Le problème est qu’avec Ebola, c’est qu’il ne s’accommode pas de demi mesure, ni de tricherie. Il suffit de comparer ce qui s’est passé au Libéria et au Nigéria pour s’en convaincre. Au Libéria, on n’a pas pris à temps les mesures qu’il fallait. Conséquence : on a payé le plus lourd tribut à la maladie. Au Nigéria où la maladie a été importée par un Libérien, la fermeté des autorités et la rigidité des mesures prises ont été telle que le pays a été déclaré exempt d’Ebola au bout d’un temps précis. Le Sénégal a aussi montré qu’avec le sens des responsabilités et la rigueur nécessaire, on peut circonscrire la propagation du virus. L’étudiant guinéen a été soigné à Dakar sans aucune contamination.
Il nous reste à imiter le bon exemple.
On ne triche pas avec Ebola. On ne cache pas un cas de malade atteint d’Ebola. On ne néglige pas la capacité de destruction de ce virus. Malheureusement, depuis quelques jours, les rumeurs qui circulent ont tendance à démontrer que tout le monde n’a pas pris conscience de la gravité de la situation. On parle bien de confinement dans certains centres. Mais, tout de suite, on apprend que des personnes ont pu se soustraire à ces mesures. Un peu comme si la menace ne concernait que certaines personnes et pas d’autres. Si cela devrait se poursuivre, il ne faut pas s’étonner que demain nous ayons à regretter notre laxisme.
Pendant ce temps, on aimerait bien savoir quelles sont les mesures concrètes prises par les autorités directement concernées. Visiblement, les anciennes dispositions sont insuffisantes. Peut-être que fermer la frontière avec le seul voisin touché par la maladie n’est pas forcément la solution. Comment comprendre qu’un malade quitte la Guinée et vienne se soigner ici comme si Ebola est une maladie ordinaire ? On aimerait être rassuré par de véritables mesures et non pas des réunions interminables, des discours rassurants, des vœux pieux et des prières. Il y a un devoir de protection. Sinon…
Mamadou Diakité
🙄 :,rien que de la vigilance 🙄 🙄
inutile d’accuser qui que ce soit ,de par sa proximité avec la Guinée et les gens quise baladent d’un pays à l’autre en Afrique,c’etait inévitable !
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