L’infiltration ou plutôt l’introduction du virus au Mali revèle des défaillances. D’abord en Guinée où les services sanitaires étaient censés savoir que les parents de la gamine sont décédés de l’Ebola. L’enfant devait être mise en isolement et ne devait pas pouvoir quitter la Guinée dans les bras de sa grand-mère venue spécialement du Mali pour la récupérer.
Ensuite, à l’évidence, le contrôle à la frontière avec la Guinée n’est pas fiable puisqu’une enfant dont les parents sont morts de l’Ebola a pu pénétrer en territoire malien. Enfin, le communiqué du ministère de la Santé reste curieusement silencieux sur le véhicule qui a transporté la gamine et sa grand-mère de la Guinée à Bamako. Les passagers dudit véhicule ont pu être contaminés par la porteuse du virus. Ils se sont fondus dans la population à Bamako et peut-être ailleurs au Mali sans avoir été identifiés encore moins isolés. Quant au véhicule lui-même, faute d’avoir été arraisonné, il n’a pas été désinfecté et est certainement retourné en Guinée avec d’autres passagers.
Enfin, même si le gouvernement a exclu la fermeture de ka frontière avec la Guinée, un dispositif spécial devrait être installé dans et autour de la gare routière dite de Guinée à l’ACI Djicoroni Para, à moins de 500 mètres de la résidence du présidence du président de la République. Au vu de tous ces manquements, on est en droit de se demander si Ebola n’est pas déjà parmi nous davantage qu’on ne veut bien nous le dire ?
Exercice de simulation de prise en charge d’un cas suspect Ebola au CHU Gabriel Touré :
Un exercice soutenu par l’OMS pour corriger les failles du système
Une mission composée d’experts du bureau régional et du siège de l’OMS, de l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ), de l’USAID et du CDC d’Atlanta est arrivée à Bamako pour appuyer le ministère de la Santé. Dans ce cadre, elle a participé à un exercice de simulation de la prise en charge d’un faux malade atteint du virus Ebola. A la fin, l’exercice s’avère extrêmement utile, car il a permis de corriger les imperfections constatées.
En visite de terrain dans notre pays, les experts de l’OMS ont suivi au CHU Gabriel Touré, des exercices de prise en charge de faux patients atteints d’Ebola. Le but de cet exercice était d’observer la capacité des agents à accueillir un éventuel malade d’Ebola. C’était le jeudi 23 octobre avant la confirmation du premier cas de virus Ebola au Mali. Les hôtes du jour ont participé au circuit et à la prise en charge du faux patient. Malgré quelques défaillances, la mission s’est dite satisfaite du dispositif mis en place par le ministère de la santé et de l’hygiène publique.
Les hôtes du jour ont suivi le parcours et la manière de prise en charge du faux malade. Accueilli comme tout autre malade aux urgences et après le tri, le faux malade qui présentait des signes de fièvre et de vomissement a suivi les procédures d’évacuation et d’isolement spécifique. Pour ce faire un couloir a été aménagé pour ledit patient avant de désinfecter les locaux des urgences. Après un interrogatoire détaillé, le personnel a appliqué la procédure qui consiste au placement du patient dans une chambre à l’isolement et en tenue de sécurité. La même procédure s’est étendue au personnel qui doit revêtu des combinaisons anti-infectieuses pour éviter tout risque de contagion. Dans le même temps, un compte rendu de l’état du malade fait par l’équipe médicale du CHU Gabriel Touré, était adressé pour valider ou non un cas d’Ebola.
Selon Alian Poirier de l’Institut national de santé publique du Québec, cet exercice permet non seulement de tester les dispositifs, mais également de les renforcer et de pouvoir déceler des failles.
La simulation a permis d’évaluer tous les points et de voir ce qu’il faut faire pour que le dispositif soit encore plus efficace, a-t-il souligné.
R TEMBELY