Des centres maliens de recherche prennent part aux activités du consortium international PREVAC (Partenariat pour la recherche sur la vaccination contre Ebola). Les résultats d’essai clinique, lancé en 2018, par les chercheurs maliens sur des vaccins candidats viennent d’être publiés.
« Les résultats de cet essai sont très encourageants et démontrent que ces vaccins sont sûrs et bien tolérés », a indiqué le professeur Samba Sow, chercheur principal du site malien de l’étude. Aux dires du chercheur, la publication des résultats est une « étape clé dans la production de vaccins efficaces contre la maladie d’Ebola. Des vaccins qui pourront être administrés à grande échelle aux populations à risque ».
Dans les pays d’Afrique subsaharienne, l’incidence de la maladie à virus Ebola a considérablement diminué fin 2015. Des vaccins existent contre le virus et ont déjà reçu la préqualification de l’OMS contre l’espèce Zaïre ebolavirus. Cependant, plusieurs questions persistent concernant la sécurité et l’efficacité de ces vaccins. Des questions qui impliquent la durabilité et la précocité des réponses immunitaires générées par différentes stratégies de vaccination.
Au Mali, l’essai clinique a porté sur l’innocuité (non nuisible) et l’immunogénicité (capacité de réponse immunitaire) des vaccins contre Ebola. La phase 1 de l’étude s’est déroulée sur une durée de 12 mois. Elle a été menée par le Centre Universitaire de Recherche Clinique (UCRC) et le Centre pour le Développement des Vaccins (CVD), avec un effectif de 600 participants. Les résultats confirment l’innocuité de trois schémas vaccinaux contre placebo et suggèrent qu’une réponse immunitaire soit induite et maintenue jusqu’à 12 mois.
Trois schémas vaccinaux testés
L’essai de phase 2 multicentrique, randomisé, contrôlé par placebo visait à mesurer la rapidité, l’intensité et la durabilité des réponses immunitaires générées par trois régimes vaccinaux différents contre Ebola. L’essai a inclus 1400 adultes et 1401 enfants âgés de 1 à 17 ans, qui ont été randomisés en plusieurs groupes pour tester et comparer les trois schémas thérapeutiques par rapport au placebo.
« Aucun problème de sécurité n’a été identifié dans cet essai », a rassuré le professeur Seydou Doumbia, Directeur du Centre Universitaire de Recherche Clinique (UCRC). Avec les trois schémas vaccinaux, explique-t-il, des réponses immunitaires ont été observées du 14e jour au 12e mois. Le travail du consortium PREVAC, selon le directeur de l’UCRC, va se poursuivre, afin de suivre les participants sur une période de 5 ans. Cela permettra, selon le professeur Seydou Doumbia, d’évaluer l’innocuité à long terme des vaccins et la durabilité de la réponse immunitaire.
Mamadou TOGOLA/maliweb.net