Ebola au Mali : menace diversement appréciée

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Pour connaître l’opinion de la population malienne à propos de l’arrivée du virus Ebola sur notre territoire, nous avons pu recueillir les avis de certains de nos compatriotes. Quant à l’existence de cette maladie, les avis divergent. Si les uns expriment leur indignation et incitent à la prudence, les autres semblent douter de son existence.

 

Le premier cas de virus Ebola enregistré dans notre pays, en l’occurrence à Kayes, interroge toujours les Maliens. À l’instar de Céo Tamboura, étudiante à l’Ecosup/Alternance. Celui-ci semble prendre toute la mesure de la menace. «Concernant l’existence d’Ebola au Mali, je pense que la population malienne doit se protéger avant tout vue que c’est une épidémie mortelle, et de plus, on n’a pas encore eu de remède à cela. Les gens doivent utiliser les produits désinfectants et se laver les mains au moins trois fois dans la journée», conseille-t-il. Alors que Zénabou Diarra s’interroge encore sur l’attitude des autorités publiques maliennes. «Je pense que l’arrivée de cette maladie au Mali est due à l’irresponsabilité de la part de notre autorité. Si le président a décidé qu’on ne ferme pas notre frontière avec la Guinée, mais quand même qu’on prenne des dispositifs qui puissent nous épargner de cette maladie, comme poster des agents sanitaires pour contrôler l’état de santé de tous les passants», peste-elle. Et de récriminer : «Comment quelqu’un portant le virus peut quitter la Guinée pour se rendre à Bamako et y séjourner avant de se retrouver à Kayes sans qu’on ne sache que cette personne est infectée. Ce que je peux dire aux Maliens, c’est de prendre toutes les précautions nécessaires et on sait qu’ici il y a plus de pauvres que de riches. L’arrivée de cette maladie peut faire des ravages, car chez nous au Mali, on fait tout ensemble».

 

«Concernant l’arrivée d’Ebola au Mali, personnellement, j’accuse les services sanitaires guinéens d’abord, car je ne peux croire et je ne peux pas entendre que l’enfant, paix à son âme, a perdu ses parents. Je ne peux pas comprendre comment un enfant qui a perdu ses parents et qui était en isolement, a pu traverser la frontière et se retrouver à Kayes en passant par Bamako. Mais je pense que les autorités maliennes ont fait leur part, car d’après ce que j’ai entendu à la télé et à la radio, l’enfant en passant par la frontière n’avait pas manifesté de signe», croit savoir Bouya Touré, Directeur de la société Soboutou à Dravéla.

 

Cependant, tout le monde n’appréhende pas la menace de la même façon. En clair, certains demeurent encore sceptiques et affirment qu’il s’agit d’une une maladie inventée par les Occidentaux. «Je ne crois pas à l’existence d’Ebola. C’est une idée qui ne peut pas entrer dans ma tête. Ils nous fatiguent avec cette histoire ! On ne peut même plus être avec nos femmes comme d’habitude sans que celles-ci se mettent à l’idée d’être contaminées», fulmine Mamadou Kanté, vendeur au Grand marché.

 

Mamadou Diabaté, éleveur, abonde dans le même sens : «Je trouve que Ebola est une maladie comme d’autres, mais c’est une maladie dont on a fait la culture. Ebola rentre dans le cadre de la géostratégie des Occidentaux pour contraindre les pays africains à une domination. J’invite les uns et les autres à se protéger, tant que les Occidentaux ont compris que les pays africains ont des ressources vitales par rapport à eux, ils vont chercher à les déranger psychologiquement. Et voilà tout !». Mamadou Diabaté, éleveur.

 

Massitan KOÏTA (Stagiaire)

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