Dans sa Décision n°2020/50 MIG-SG du 7 avril 2020, le ministre de l’industrie et du commerce a décidé une série de mesures de fermeture des commerces de 6h à 20h des marchés jusqu’aux boutiques de proximité. Déjà, les modifications des horaires de travail de 7h 30 à 14h et du couvre feu de 21h à 5h avaient constitué un fardeau pour les populations et les commerçants car n’ayant été suivies d’aucun accompagnement de l’Etat. Cette nouvelle décision qui a suscité un tollé dans le milieu commerçant fera l’objet d’une rencontre de la faîtière des détaillants et le ministère de l’industrie et du commerce hier jeudi 9 avril au moment où nous étions entrain de boucler notre hebdo. Les questions que nous nous posons, certainement celles du Malien moyen qui veut comprendre, se résument à ‘’Il y a quoi ou qu’est ce qu’il y a dans le pays ? (Mun dé be ye, jamana kônô ?)
Le virus du Covid-19, réellement présent dans notre pays, va-t-il servi d’alibi pour nos gouvernants d’asseoir leur pouvoir ou y a-t-il ou est qu’il y a déjà des milliers de morts ou en perspective ? Les rumeurs de coup d’Etat déjouées en sont pour quelque chose dans cette prise de décision ?
Tant que l’accompagnement de l’Etat, tant souhaité par la population, n’est pas effectif, les mesures de restrictions seront violées par la population. Pas que les citadins sont indisciplinés mais pour des nécessités de survie. Les salariés souffrent présentement dans leur majorité soit pour cause de retard de salaires, de suspensions de salaires ou d’insuffisance de salaires. Ceux qui mangent au jour le jour ne peuvent pas être réduit à seulement quelques heures d’activités dans la journée. Ajouter ces mesures la chaleur (39 à 42° le jour et 30 à 35° la nuit), il pourrait avoir d’autres morts pour d’autres causes autres que le Covid-19.
Les 400 milliards de FCFA attendus par le Premier ministre Boubou Cissé pour apporter le soutien de l’Etat à la population, annoncés lors de la cérémonie de remise de dons au gouvernement, devaient faire aussi attendre ces décisions ‘’punitives’’. Vraiment nous ne comprenons pas cet empressement du gouvernement de faire subir la population. Il y a beaucoup de zones d’ombre, de non-dits et de susceptibilités… Le fossé de confiance s’agrandit entre gouvernants et gouvernés.
Drissa Tiémoko SANGARE