Toutes les 5 secondes, une personne est touchée par l’accident vasculaire cérébral (AVC) dans le monde. Connu comme un dysfonctionnement neurologique brutal d’origine vasculaire, l’accident vasculaire cérébral constitue le premier motif d’hospitalisation dans les services neurologiques. Ainsi la journée du 29 octobre lui est dédiée afin de sensibiliser le maximum de personnes sur cette pathologie de plus en plus inquiétante. Docteur Mahamadou Touré, maître de conférences en cardiologie nous a édifiés.
Mali Tribune : Qu’est-ce qu’un accident vasculaire cérébral ? Qu’est-ce qui peut le provoquer ?
Dr. Mahamadou Touré : L’accident vasculaire cérébral est un dustrique neurologie focale d’apparition brutale de la circulation sanguine (infarctus) qui entraîne la mort des cellules cérébrales. Il y a beaucoup de facteurs qui peuvent le provoquer : l’hypertension qui est le premier facteur de risques, le tabagisme actif, la sédentarité, les disphisme (c’est à dire l’élévation du taux de cholestérol dans le sang), l’âge et sans oublier le manque de sport.
Mali Tribune : Quels sont ses premiers symptômes et comment l’éviter ?
Dr. M. T. : Les symptômes possibles sont des troubles de la marche, de la diction, de la compréhension ainsi qu’une paralysie ou engourdissements du visage, d’un bras ou d’une jambe. Les troubles de vue comme une vision double ou l’incapacité de voir surtout d’un œil. Les victimes d’AVC ne manifestent pas forcément tous les symptômes, c’est variable.
Il est recommandé de faire du sport au moins trois fois par semaine pendant au moins 30mn; avoir une alimentation saine et équilibrée, éviter l’alcool, la sédentarité, le tabac, etc…
Mali Tribune : Est-ce qu’il y a un âge pour faire l’AVC ? Quelle est l’expérience de vie après ?
Dr. M. T. : Tous les âges sont concernés par cette maladie, près de 25 % surviennent à l’âge de 65 ans et le nombre entre 35 et 64 ans augmente. Les personnes à risques sont entre autres des malades d’hypertension artérielle, du diabète.
L’expérience de vie dépend de la prise en charge rapide du patient et cela évitera des séquelles ou un handicap. 3/4 des patients survivants à un AVC gardent des séquelles, 15 % des AVC surviennent chez les moins de 65 ans et plus de 50 % chez les personnes de 75 ans et plus.
Mali Tribune : Quels sont les différents types d’AVC ? Quel est le plus dangereux ?
Dr. M. T. : On distingue 2 types, dont l’accident ischémique qui est causé par le blocage d’une artère cérébrale à savoir une thrombose cérébrale ou une embolie cérébrale et c’est le plus fréquent.
La thrombose se produit quand un caillot sanguin se forme dans une artère cérébrale sur une plaque de lipides appelée athérosclérose. Environ un tiers des patients qui ont souffert d’AVC ischémique récupèrent la quasi-totalité de leurs fonctions.
Il y a l’accident hémorragique. En ce moment l’artère est rompue ce qui fait qu’il y a du sang dans le cerveau. Il n’y a pas assez de différence entre les 2.
Mali Tribune : Quelle est la prévalence au Mali et où en sommes-nous avec la prise en charge de la maladie ?
Dr. M. T. : Au Mali, c’est un peu difficile de parler de chiffres exacts. A travers le monde, l’accident vasculaire cérébral est le premier handicap moteur et la 3è cause de mortalité après le cancer et les cardiopathies chimiques. Sa prise en charge est multidisciplinaire dont le neurologue est au centre. Quand on fait un AVC, le patient est transféré à l’unité neurovasculaire. Cette unité n’existe pas ici. Donc, le traitement nécessite une collaboration entre le neurologue, le cardiologue, le kinésithérapeute pour une bonne prise en charge de la maladie.
Propos recueillis par
Aïchatou Konaré