Le secteur pharmaceutique est l’un des plus affectés par la crise énergétique qui joue à la prolongation. Il est affecté à plusieurs niveaux, notamment de la conservation des médicaments dont la qualité est indispensable à la santé et au bien-être de la population. Couronnée «Meilleure pharmacienne» de 2024 au Mali à la 8e édition du «Kéwalé People», Dr Madina Tall nous évoque ici leurs difficultés et leurs préoccupations. De nature optimiste, elle a foi en la capacité de nos autorités de rapidement régler le problème pour de bon.
«L’impact est très significatif avec des perturbations qui entravent nos opérations logistiques, notamment l’approvisionnement en matières premières et en produits finis ainsi que la distribution des médicaments aux patients. Personnellement, les délestages affectent la production et la conservation des médicaments, compromettent la disponibilité des médicaments et affectent leur qualité. Ce qui impacte directement la santé et le bien-être des populations qui dépendent de nos produits.
Pour maintenir la qualité des médicaments, je suis obligé de fonctionner sur un groupe électrogène et le solaire. Pour le groupe, il faut au moins 35 000 F CFA de gasoil par jour uniquement pour la pharmacie. Cela coûte cher, mais nous sommes tenus d’assurer la qualité de nos produits même si nous devons renoncer aux bénéfices. Pour y parvenir j’ai pris la précaution d’avoir le solaire et le groupe en plus du courant fourni par EDM-SA. Le médicament est un produit délicat qui doit être conservé dans des conditions de température et d’humidité contrôlées… Cela est difficile à maintenir quand la distribution d’électricité est intermittente.
Nous sommes préoccupés par la durée de cette crise énergétique qui a un effet dévastateur sur notre activité, sur la population dans son ensemble. Malgré tout, je reste confiante en la capacité de l’Etat malien à trouver des solutions idoines pour nous aider à surmonter cette période difficile. Je suis optimiste, je suis Malienne et je reste profondément attachée au Mali» !
Propos recueillis par
Moussa Bolly