Dr Johana L Augustin Benjamin, directrice du département des soins de santé primaire et contrôle des maladies à l’OOASS : « Nous souhaitons une oreille attentive des chefs d’Etats et de gouvernement… »

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En prélude aux activités de la revue finale de la Vision 2010 qui regroupera, demain jeudi au CICB, les Premières Dames d’Afrique de l’Ouest et du Centre, sur la réduction de la mortalité maternelle et néonatale, la 9ème réunion du Comité régional d’action et de suivi chargé de la mise en œuvre de l’initiative, s’est ouverte, lundi dernier, dans notre capitale. Elle était placée sous la présidence du ministre de la Santé , Madeleine Bâ. Les travaux du Comité des experts, dirigés par Dr Johanna L. Augustin-Benjamin, portent sur l’évaluation des initiatives pays et quelle conduite à tenir pour les perspectives. A cet effet, nous avons tendu notre micro au Dr Johanna L. Augustin-Benjamin.

Le Pouce : Dr. Johanna, que peut-on retenir au terme de deux jours de travaux ?

Dr Johanna L. Augustin-Benjamin : Nous sommes en train d’évaluer la mise en œuvre de cette initiative de la vision 2010 qui a commencé en 2011 ici à Bamako. C’est pour en tirer toutes les leçons de façon à nous fixer des perspectives meilleures.

 

Le Pouce : Comment ça se passe ?

Dr Johanna L. Augustin-Benjamin : Il se passe que des consultants ont été recrutés pour examiner les données fournies par les pays sur les résultats auxquels ils sont parvenus dans la mise en œuvre de l’initiative. Et ces résultats nous sont présentés par les consultants. Nous les passons en revue de façon à en tirer les meilleures leçons afin que chacun des pays, à son retour, puisse réorganiser, redynamiser ce qui était en train d’être fait.

 

Le Pouce : Que représente pour vous la réduction de la mortalité maternelle et néonatale ?

Dr Johanna L. Augustin-Benjamin : Un très grand défi pour la santé des femmes. Parce qu’une femme ne doit pas mourir en donnant la vie. Une grossesse est un évènement heureux et un moment d’attente  formidable. Il ne faut pas qu’en accomplissant cela, que la société et la nature lui a conféré, qu’elle en souffre ou au pire des cas, en mourir. Il est pour nous un défi que les femmes puissent, dignement et en bonne santé, exécuter ce rôle naturel et donner des enfants qui, à leur tour, sont pris en charge dès la grossesse pour qu’ils puissent survivre.

 

Le Pouce : Vous avez reçu la visite surprise de la Première dame du Mali, quels sont vos sentiments ?

Dr Johanna L. Augustin-Benjamin : Ce n’est que du bonheur. Nous avons exprimé toute notre joie et notre satisfaction de recevoir Mme la 1ère Dame du Mali. Je lui ai, personnellement, dit que cela nous donnait de l’énergie, nous encourage à redoubler d’ardeur dans ce que nous avons fait. Mme m’a dit ceci : « la vision, nous l’avons initiée, mais le travail, c’est vous. Et donc, l’évaluation que vous faites aujourd’hui, c’est ce que nous avons pu faire ensemble. Faites en sorte que nous sachions ce qui a marché et ce qui n’a pas marché, pour que nous puissions nous y mettre davantage.» Nous avons réellement apprécié sa visite.

 

Le Pouce : Un appel à l’endroit des autorités ?

Dr Johanna L. Augustin-Benjamin : Les Premières Dames sont premières dames parce qu’elles sont épouses des chefs d’Etats. Ce qui est présenté, ce n’est pas le fruit de la vision 2010 mais plutôt ce que les gouvernements ont pu faire à travers l’initiative. En fait, les résultats, c’est la mise en œuvre des programmes nationaux de santé maternelle et néonatale. Donc, nous souhaitons une oreille attentive des chefs d’Etats et de gouvernement  aux résultats que nous allons leur présenter. Nous attendons d’eux des décisions fortes qui aillent dans le sens de la résolution de toutes les contraintes que nous rencontrons et qui vont dans le sens de l’atteinte des objectifs que nous nous sommes fixés, c’est-à-dire, les OMD. Nous sollicitons de la part des autorités nationales une mobilisation effective autour de ces objectifs.

Entretien réalisé par Tiémoko TRAORE

 

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