La neurochirurgie est la spécialité chirurgicale consistant à prendre en charge les pathologies du système nerveux (central et périphérique), à savoir le cerveau et la moelle épinière, les racines nerveuses. Elle prend également en charge les pathologies dégénératives (hernie discale), ainsi que les malformations. A tout cela s’ajoutent les traumatismes au niveau crânien et surtout au niveau de la colonne rachidienne contenant la moelle épinière qui constituent des urgences quotidiennes dont la prise en charge doit être prompte et adéquate pour avoir un résultat meilleur.
Le plateau technique disponible offre beaucoup de possibilités, soit une instrumentation adéquate pour la prise en charge des patients. Les différents appuis administratifs sont à saluer, mais beaucoup reste à faire, selon des sources proches du milieu médical.
L’ouverture très prochaine du nouvel hôpital du Mali à Missabougou offrira certainement une opportunité positive en termes de plateau technique, selon les professionnels de la spécialité. En matière de neurochirurgie, il est prouvé que beaucoup de choses sont faisables aujourd’hui au Mali. Selon le Dr Diallo Oumar, l’un des deux seuls neurochirurgiens de notre pays, « 80 à 90 % de neurochirurgie sont faisables au Mali ». Ceci est le résultat de grands efforts quand on sait que cette discipline n’est pas très ancienne au Mali. Il y a de cela seulement trois ans que notre pays s’est lancé pour assurer la relève dans cette spécialité difficile.
C’est en réalité en 2007 que les Dr Diallo Oumar et Kanikomo Drissa sont entrés dans la danse pour tenter de relever le défi. Aujourd’hui le résultat est tout à fait à leur honneur. « Il est temps de lever dans notre pays le problème de confiance dans les rapports de médecin à patients », souhaite le Dr Diallo. Au Mali, les traumatismes rachidiens sont de plus en plus croissants et de plus en plus graves, vu le nombre d’engins à deux roues qui sont impliqués dans la plupart des accidents de la circulation. Cependant, il y a aussi les accidents de chutes d’arbres qui sont rythmés par les activités saisonnières : périodes de cueillette de mangue, périodes sèches où les peulhs grimpent pour couper les branches. Pendant cette période, on dénote des cas de fractures de la colonne vertébrale, au niveau cervical (cou) ou du dos.
L’hôpital Gabriel Touré a pris en charge, il n’y a pas longtemps, un cas de traumatisme au niveau du cou avec compression médullaire ayant entraîné des déficits. Ce cas a été traité comme beaucoup d’autres cas similaires au service de neurochirurgie de Gabriel Touré, avec succès par les Dr Diallo et Kanikomo.
Le service de neurochirurgie de Gabriel Touré reçoit des patients de la Guinée et de la Côte d’Ivoire, en plus des Maliens et des Sénégalais du Mali.
B. Daou
