Arrivé au Mali courant 2002, le médecin Colonel Cissé Lamine Sarr, Représentant résident de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) est en fin de mission dans notre pays.
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rnLe mercredi dernier, il a rencontré le président de la République pour lui dire au revoir. Ce qu’il a également fait à l’endroit des premiers responsables des institutions de la République. Il se rendra en Mauritanie. Son remplaçant que notre pays s’apprête à accueillir est une dame de nationalité guinéenne. A l’heure du départ, le médecin colonel Cissé Lamine Sarr a bien voulu nous accorder un entretien.
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rnLe Pouce : A l’heure du départ, quels sentiments vous animent ?
rnCissé Lamine Sarr : Je quitte le Mali avec beaucoup de tristesse. Je croyais que j’étais arrivé là où je devais rester, je n’ai pas senti le temps passer. Je me suis plu dans ce pays.
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rnLe Pouce : Au moment de quitter le Mali, quel regard portez-vous sur le dispositif sanitaire de ce pays ?
rnCissé Lamine Sarr : Un regard particulièrement positif. Le Mali, durant les cinq années que j’ai passé a fait des pas de géant dans le domaine du développement sanitaire. Je vais avec la satisfaction d’avoir vu le Mali réaliser de bonnes choses. Dans le cadre de la lutte contre la mortalité infantile, le Mali arrive à faire un taux de couverture vaccinale autour de 95% et pour ce qui est de l’éradication de la poliomyélite, il a été interrompu, la circulation du polio virus sauvage. Dans le cadre de la prévention de la mortalité maternelle, le Mali a pris des initiatives qui font école en Afrique, c’est le cas de la prise en charge gratuite de la césarienne, des CTA pour des enfants de moins de 5 ans et les femmes en grossesse.
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rnTout ça a fait école dans la sous-région et de l’Afrique.
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rnNous avons eu à recevoir beaucoup de missions qui sont venues s’inspirer de l’expérience malienne. J’ai eu le privilège, étant Représentant, de pouvoir mobiliser pour le Mali, des sommes importantes au niveau du Fonds mondial pour le programme de lutte contre le Sida et aussi, pour le paludisme et la tuberculose. Je vais du Mali extrêmement satisfait de ce qui a été réalisé pendant mon séjour ici.
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rnLe Pouce : Quelle appréciation faites-vous des actes posés par les autorités et le HCNLS dans le cadre de la lutte contre le VIH/SIDA ?
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rnCissé Lamine Sarr : Du très bon travail. Nous observons uniquement au Mali l’engagement des plus hautes autorités. Le président de la République est le président du Haut Conseil National de Lutte contre le Sida. Il ne pouvait pas avoir plus d’engagement politique. Le taux de séroprévalence au Mali était faible mais, il a encore baissé. Ainsi de 1,7, il est venu à 1,3%. C’est le résultat du travail bien fait. La sensibilisation, à mon avis, a été portée jusqu’au niveau des communautés, mais aussi parce que le président Amadou T. Touré a pris une décision extraordinaire qui dit que les anti-rétroviraux doivent aller aux malades. On a décentralisé, et en deux ans, on est passé de 17 centres de prise en charge à 35. Cela peut dire qu’à tous les niveaux, au district sanitaire, où qu’il habite le malade peut être pris en charge.
rnLes résultats que nous observons sont les fruits des efforts qui ont été déployés par ce pays.
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rnLe Pouce : Dans quel domaine le Mali doit exceller ?
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rnCissé Lamine Sarr : C’est dans le domaine de la ressource humaine. Le Mali dispose de ressources humaines de qualité, malheureusement mal repartie. Il faut réfléchir sur le moyen de redéployer le personnel et de la motiver à rester dans les zones les plus pauvres. C’est un véritable problème. Il faut imaginer un système qui fasse en sorte que les sages-femmes qui sont à 60% concentrées dans les villes, alors que nous avons un programme prioritaire de réduction de la mortalité. Il faut faire en sorte qu’on puisse les redéployer dans les zones moins riches et trouver un système de motivation pour qu’elles acceptent.
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rnLe Pouce : Que dire de la campagne intégrée de vaccination ?
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rnCissé Lamine Sarr : Elle s’est déroulée de manière assez bonne. Les informations reçues situent le taux de couverture autour de 90 à 95%. Le Mali a accepté une fois encore, pour jouer son rôle historique de leader. La vaccination va contribuer à la réduction de la mortalité infantile mais aussi maternelle.
rnLa campagne se passe bien. Je profite pour remercier la coopération internationale qui a fait preuve de mobilisation en allant dans le Mali profond.
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rnJe voudrais remercier la presse nationale et surtout les journalistes du réseau des communicateurs en santé qui nous ont accompagnés et ceux qui s’occupent des radios de proximités. Nous croyons que le changement de comportement, c’est cela qui mesurera le niveau de santé des populations. Cela est possible par l’information utile donnée aux populations.
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rnPropos recueillis par Tiémoko TRAORE
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