Dr. Cheick Amadou Tidiane Traoré, DG-SHP : “La vaccination contre la Covid-19 se fait dans toutes les structures de santé publique”

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Depuis sa relance, la campagne de vaccination contre la Covid-19, bat son plein. Toutes les régions du pays sont concernées, mais avec des fortunes diverses. A la date d’aujourd’hui, quel est le taux de vaccination ? Pourquoi certains de nos compatriotes ne se décident toujours pas à se faire vacciner ? Quelles solutions faut-il pour renverser la tendance ? Ce sont entre autres questions adressées à Cheick Amadou Tidiane Traoré, le directeur général de la santé et de l’hygiène publique

Quel est à ce jour le taux de vaccination au Mali depuis la relance ?

Dr. Cheick Amadou Tidiane Traoré : Actuellement, la vaccination contre la Covid-19 au Mali a bénéficié des appuis de l’initiative Covax. Cependant, les quantités de vaccins acquis sont de loin en deçà des cibles attendues sur l’ensemble du territoire. A la date du 9 octobre 2021, les résultats provisoires faisaient état de 250 004 personnes complètement vaccinées et 72 309 incomplètement vaccinées pour 529 150 doses de vaccins reçues toute catégorie confondue (AstraZeneca et Johnson and Johnson). Pour vous dire que la vaccination contre la Covid-19 continue à présent dans toutes les structures de santé publiques. D’ailleurs, nous venons de recevoir le 4 octobre 2021, 835 200 doses du vaccin Sinovac et nous nous apprêtons pour le lancement de la campagne de vaccination dans les prochains jours. Les dispositions sont en cours pour étendre les sites de vaccination au niveau de certaines pharmacies en plus des centres de santé communautaires et centre de santé de référence.

Selon vous pourquoi certains de nos compatriotes hésitent encore à se faire vacciner ?

Effectivement. Les rumeurs sur les vaccins ont précédé l’introduction du vaccin contre la Covid-19. Beaucoup de communications négatives ont été faites sur les effets secondaires de ces vaccins. Il faut reconnaitre que toutes les molécules utilisées en médecine conventionnelle peuvent avoir des effets secondaires. Ces effets sont toujours minimes comparés au bénéfice, c’est pourquoi l’autorisation d’administration est accordée par les autorités compétentes.

Des groupes anti-vaccins très actifs sur les réseaux sociaux ne cessent de semer le doute dans la population en mettant en cause l’efficacité et l’innocuité des vaccins anti-Covid-19. Cette situation a eu pour conséquence l’hésitation de certains de nos compatriotes à se faire vacciner. A ce jour, le département en charge de la Santé a mis l’accent sur le renforcement de la communication et la mobilisation sociale.

Quelles stratégies innovantes pour renverser la tendance ?

Pour ce faire, quatre axes stratégiques de communication sont en cours de mise en œuvre pour renverser la tendance ; à savoir :

– Le plaidoyer à l’endroit des plus hautes autorités politico-administratives,

– La communication sur les mass média et la gestion des rumeurs

– Le renforcement de l’engagement communautaire et de la recevabilité en faveur de la vaccination Covid-19 à tous les niveaux

– La coordination et le suivi-évaluation des activités de communication

Est-il vrai que la vaccination depuis la relance se fait en routine ?

Le département de la Santé et du Développement social a toujours effectué la vaccination contre la Covid-19 sous forme de campagnes. Cependant, ces campagnes mobilisent énormément de ressources financières surtout du côté des partenaires. Seules les deuxièmes doses du vaccin AstraZeneca ont été mises dans la routine et donc accessible pour tous.

Il n’est pas exclu de penser à cette stratégie et de mettre dans la routine pour le futur surtout avec la rareté des ressources et la durée de vie de certains vaccins de plus en plus longue comme le Sinovac par exemple où la durée de vie est d’une année.

Où est-ce que les candidats à la vaccination contre la Covid-19 peuvent-ils recevoir leurs doses à Bamako et dans les régions ?

Au niveau central, un plan de distribution des vaccins est établi, il en est de même pour les régions et les districts sanitaires. Avec ce dispositif, les vaccins sont distribués jusqu’au niveau centre de santé communautaire et dans les villages par le biais des stratégies avancées. C’est pour vous dire que la population peut recevoir les doses de vaccins dans tous les centres de santé communautaire de toutes les régions et les six communes du district de Bamako.

Quelles sont les difficultés rencontrées depuis la relance ?

Malgré l’amélioration de la situation de la vaccination anti-Covid-19, quelques difficultés demeurent toujours ; à savoir : la persistance des rumeurs sur les réseaux sociaux, l’accès des populations dans les zones à sécurité compromises, la rareté des ressources financières et la faible mobilisation sociale.

Selon vous, quelles solutions faut-il ?

Dr. Cheick Amadou Tidiane Traoré : Nous allons continuer à renforcer la communication et la mobilisation sociale pour augmenter la demande tout en rassurant la population sur l’efficacité et l’innocuité des vaccins anti-Covid-19. Nous continuerons à mettre à contribution les organisations humanitaires pour l’accès aux vaccins des populations vivant dans les zones à sécurité compromise, les officines de pharmacie. Nous plaiderons pour la mobilisation des ressources locales.

Pour terminer, nous allons développer le partenariat pour mobiliser beaucoup plus de doses de vaccins anti-Covid-19 et promouvoir la recherche.

Propos recueillis par Souleymane Traoré du Cniecs

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