“En 2023, la procréation médicalement assistée va avoir un plein essor”
Engagés sur la voie de la qualité, l’Hôpital du Mali est dans la dynamique d’une accréditation internationale ISO 15189.
Dans ses explications, Dr. Boubacar Sidiki Ibrahim Dramé souligne que le laboratoire de l’Hôpital du Mali est polyvalent, c’est-à-dire qu’il englobe la biologie médicale, l’anatomopathologie, la gestion de la transmission sanguine. Ce qui donne au laboratoire une large gamme d’activités. Evoquant ces activités qui peuvent être séparées, il explique que la plus importante pour lui est la biologie médicale, composée, entre autres, d’un sous laboratoire de biochimie et minio-analyse, d’un sous laboratoire de bactériologie-biologie, d’un sous laboratoire de parasitologie-mycologie, d’un sous laboratoire d’hématologie et hémostase et également d’un sous laboratoire de biologie moléculaire.
“L’ensemble de ces activités est mené sur un seul site. Nous sommes en train de développer une autre entité qui n’est pas totalement épanouie. C’est la procréation médicalement assistée, c’est-à-dire l’assistance des personnes qui ont des difficultés pour avoir des enfants. Nous avons commencé cette activité qui va avoir un plein essor en 2023”, dit-il.
Déclinant les différentes activités des sous-laboratoires, Dr. Boubacar Sidiki Ibrahim Dramé, explique que la biochimie est une discipline qui traite tout ce qui est chimie dans le corps humain. “La biochimie concerne à peu près plus de 100 à 200 paramètres qui sont dosés. Pour donner des exemples simples de la biochimie, les molécules de glucoses qui se trouvent dans le sang, dans les urines, dans les SR sont des éléments chimiques qui sont dosés en biochimie. Un autre exemple de la biochimie, ce sont les protéines dans le sang et dans les urines. Un autre exemple courant, c’est la créatinine, les transaminases et d’autres asines spécifiques pour pouvoir contribuer à poser les diagnostics des différents organes tels que le diabète qui est une maladie métabolique, poser le diagnostic d’une maladie de reins, poser le diagnostic de l’atteinte du foie, participer au diagnostic de l’atteinte cardiaque. Ces chimies nous permettent d’avoir des marqueurs qui vont nous orienter par rapport à l’atteinte des différents organes”.
Sur l’hématologie et hémostase, il précise que c’est une discipline qui participe également au diagnostic mais qui s’intéresse beaucoup plus aux éléments figurés qui se trouvent dans le sang. “Dans le sang qui coule et qui est coloré rouge est constitué de plusieurs types de cellules qui jouent des rôles très importants dans l’organisme humain pour sa protection contre les agressions, pour assurer le transport de l’oxygène à travers tout le corps qui est assuré par les globules rouges, pour débarrasser des toxines que l’homme produit dans son corps comme le gaz carbonique. Donc, l’hémato s’intéresse à l’ensemble de ces cellules et leurs manières de travailler, leur fonctionnement. Il y a d’autres facteurs dans le sang qui ne sont pas des cellules. Ceux-ci protègent l’homme contre les blessures hémorragiques. Quand l’homme a une coupure, au bout de quelques minutes le saignement s’arrête de lui-même. Cela est dû à des protéines spécifiques de la coagulation. Donc, l’hémato s’intéresse à l’étude de cette protéine. L’hémato étudie l’ensemble des éléments qui se trouvent dans le sang y compris les cellules et à l’intérieur des cellules telles que l’hémoglobine qui est étudiée d’une manière spécifique par l’hémato”, souligne-t-il.
Parlant de la bactériologie, il indique que cette discipline consiste à rechercher les micro-organismes qui se trouvent autour de l’homme et qui sont responsables des infections, des maladies. “Dans l’environnement de l’homme, il y a des microbes qui peuvent l’agresser ou être ses compagnons de tous les jours sans l’agresser. Donc, la bactériologie consiste à rechercher ces micro-organismes qui sont autour de nous et qui sont responsables des infections de nos maladies. Elle s’occupe aussi de la biologie puisque celui qui fait la spécialité bactériologie, il fait en même temps la biologie en même temps. Donc, les virus et les bactéries sont étudiés en même temps même si ces agresseurs de l’environnement ne sont pas les mêmes. Ces bactéries sont recherchées dans les secrétions biologiques. Elles peuvent se retrouver dans notre sang et envahir tout le corps.
L’hémoculture nous permet de les déceler. Ces bactéries peuvent se retrouver dans nos urines et infecter nos voies urinaires. La bactériologie nous permet de les détecter. Elles peuvent se localiser dans les poumons, dans les voies aériennes, dans les yeux, etc., sur la peau, dans les selles, partout où l’organisme est en contact avec cet environnement et infecter l’homme.
Alors, la bactériologie joue le rôle de recherche des germes qui sont responsables de l’infection. A préciser que ce n’est pas l’ensemble des germes qui intéresse la bactériologie. Elle s’occupe uniquement des germes qui sont d’une infection et qui peuvent rendre l’homme malade, comme le cas de la Covid qui est un virus”.
Sur la parasitologie-mycologie, Dr. Dramé informe que le parasite est différent des bactéries par leurs constitutions. Le parasite, ce sont les vers qui parasitent l’homme dans son type digestif, dans le foie, dans le cerveau, dans les muscles. “Donc, rechercher ces parasites qui sont pathogènes pour l’homme est du ressort de la parasitologie qui s’intéresse également à des germes unicellulaires étudiés dans la mycologie que sont les levures qui ne sont pas des bactéries ni des parasites. Ces germes peuvent se développer comme de petites plantes dans l’organisme humain à travers l’air, à travers les aliments, à travers la terre, les plantes. Ces germes sont responsables des infections pulmonaires, cutanées, muqueuses”, poursuit-il.
Concernant la biologie moléculaire, Dr. Dramé évoque une entité qui s’est séparée des autres disciplines. Sinon qu’elle était utilisée comme un instrument que toutes les autres disciplines pouvaient utiliser pour faire des diagnostics. “La biologie moléculaire s’est développée aux dépens de la biochimie. Comme outil, elle est devenue une spécialité totalement autonome et à part entière. Elle a facilité la vie des gens qui travaillent en bactériologie puisque certains germes sont difficiles à isoler, à cultiver. Avec la biologie moléculaire, on s’intéresse au génome de la bactérie pour l’isoler et l’identifier, étudier sa résistance. La biologie moléculaire s’intéresse à la bactérie, au virus, les parasites et les champignons. Il y a un autre aspect de la biologie moléculaire qui étudie l’organisme pour rechercher les autres maladies. La biologie moléculaire va jusqu’au séquençage des génomes complets de l’organisme humain pour déceler des anomalies. Cette biologie moléculaire est en train d’être développé aujourd’hui à l’hôpital du Mali. Elle a commencé par le test diagnostic simple Covid. Cela a été étendu au test charge virale hépatite B, hépatite C. Il n’y a pas de limite par rapport à la biologie moléculaire”, explique le toubib.
Aux dires de Dr. Dramé, l’hématologie pathologie fait partie des disciplines de l’Hôpital du Mali mais qui est gérée par des spécialistes chinois et maliens qui travaillent sur le cancer.
Evoquant la procréation médicalement assistée, Dr. Dramé rappelle qu’elle est une discipline qui accompagne les gens qui ont des difficultés de fertilité pour avoir un enfant. “C’est une équipe pluridisciplinaire qui regroupe essentiellement les gynécologues et les biologistes. A côté d’eux, d’autres spécialités peuvent intervenir.
Cette activité est partagée en trois niveaux d’intervention. Le 1er niveau est l’insémination simple pour accompagner la régulation de la femme. Parce qu’il peut arriver que la qualité des spermes sont bonnes mais que la femme a simplement un problème de régulation. Dès qu’il y a la régulation, le sperme est prélevé pour faire l’insémination. Quelques essais concluants ont été faits à ce niveau”, développe-t-il.
Selon lui, le 2e niveau concerne la fécondation in vitro. “Quand il n’y a pas de sperme de qualité et que le cycle de la femme est perturbé, les ovules ne sont pas livrées d’une manière spontanée et naturelle. Nous intervenons pour faire une ponction en prélevant les ovules, récupérer les spermes. Et au laboratoire, nous faisons la fécondation in vitro (dans le verre). Et nous laissons la fécondation se passer naturellement. Quel que soit le stade, l’embryon est transféré chez la dame qui est préparée à le recevoir”. Pour le 3e niveau, il explique qu’il peut arriver que la qualité du sperme ne lui permette pas de rentrer de lui-même dans l’ovule.
“En ce moment, nous intervenons pour faire une injection des spermatozoïdes dans l’ovule. Nous avons l’équipement nécessaire pour ça. Dès que la 2e étape va commencer, la 3e étape va suivre immédiatement en fonction des gens qui vont solliciter le service par rapport à leur niveau de difficulté. Donc, ces pratiques vont s’épanouir à partir de 2023. Nous attendons seulement l’arrivage d’un certain nombre d’intrants pour que le service puisse s’épanouir correctement”, déclare notre interlocuteur.
Comme appel, Dr. Boubacar Sidiki Ibrahim Dramé invite la population à faire ses analyses à l’Hôpital du Mali qui dispose des équipements modernes.
“L’Hôpital du Mali dispose d’un plateau technique bien riche de qualité pour donner satisfaction aux malades et aux clients prestataires dans un meilleur délai. Raison pour laquelle nous sommes engagés sur la voie de la qualité, nous sommes engagés dans la dynamique d’une accréditation internationale ISO 15189”.
Il remercie les porteurs des messages de l’hôpital du Mali comme le journal “Aujourd’hui-Mali”, l’administration de l’hôpital, les autorités du pays qui les accompagnent dans leur noble mission avec l’achat des équipements de haut niveau.
Siaka Doumbia