Du 15 au 19 août à FANA, l’Office nationale de la santé de la Reproduction (ONASER) en partenariat avec l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), a outillé plus de quarante hommes de média, communicateurs et représentants de la société civile, sur la communication relative à la santé sexuelle et reproductive.
La faible utilisation des services de santé de la reproduction en général et de la planification familiale (PF) en particulier contribue beaucoup au taux des maladies et décès des femmes pendant et ou après l’accouchement et des enfants de moins d’un an. Cette situation est entre autres, la suite logique de pratiques néfastes pour la santé comme les grossesses non désirées, précoces, rapprochées, tardives, les avortements clandestins, la recherche tardive de soins, les difficultés d’accès et l’insuffisance de soins obstétricaux et néonataux adéquats.
Les résultats de la sixième Enquête Démographique et de santé (EDSMVI 2018) réalisée au Mali montrent que l’utilisation actuelle des méthodes de contraception moderne est de 16% malgré les efforts fournis par le gouvernement et ses partenaires et que le nombre moyen d’enfants par femmes est de 6,3.
Cette situation est la preuve de l’existence de besoins importants non couverts en matière d’offre de services de planification familiale qui est de l’ordre de 24% en dépit de l’existence de la loi 02-044 relative à la santé de la reproduction, promulguée le 24 juin 2002.
C’est le but de contribuer à l’atteinte de l’axe 3 des Objectifs du Développement Durable (ODD) que cet atelier a été initié. Il s’agissait de renforcer les capacités des journalistes et des organisations de la société civile pour une meilleure communication et sensibilisation des communautés sur la Santé Sexuelle et Reproductive, sur la Surveillance des décès maternels, périnatals et d’élaborer un plan de communication SSR et, sur les risques de la Covid19.
Selon Amadou Cissé, responsable de la communication à l’OMS, cette session est une priorité pour le département de la santé. « L’OMS est une structure en appui au ministère de la santé et du développement social. Nous avons constaté qu’au Mali, le taux de mortalité maternelle néonatale et infantile est très élevé. Il n’est pas admissible de nos jours qu’une femme perd la vie en donnant la vie. Donc vu ce constat, nous avons été approchés par l’ONASER, pour accompagner une session de renforcement de capacité des journalistes afin nous essayions de voir comment nous pouvons renverser cette tendance », a souligné Amadou Cissé. Il faut, a-t-il ajouté, amener les communautés à parler de la santé sexuelle et reproductive qui ne doit plus être un tabou. « Tant que ça restera un tabou, le taux de mortalité que nous jugeons encore très élevé au Mali, ne diminuera pas… », a-t-il expliqué.
Pour Dr Oumou Coulibaly de l’ONASER, le but de l’atelier est de réduire le décès maternel, néonatal et périnatal « nous avons remarqué, selon les statistiques que le Mali a un taux élevé de décès maternel avec un chiffre de 325 pour 100.000 naissances. Pour les enfants, nous sommes à 33 pour 1000 naissances vivantes. Donc, c’est un chiffre conséquent par rapport à la sous-région donc notre lutte au niveau de l’ONASER, c’est de réduire au minimum ce taux », a-t-elle martelé.
Pendant cinq jours, les participants ont été édifiés par différents spécialistes sur plusieurs thématiques à savoir le concept santé sexuelle et reproductive et ses composantes, les causes de mortalité maternelle et néonatale, l’ampleur des décès maternels et néonatals, la planification familiale, les impacts de la Covid19 sur la fréquentation des services de santé, le rôle des hommes de média dans le cadre de la santé sexuelle et reproductive, la communication de risque et engagement communautaire, l’élaboration des messages clés, entre autres.
Les journalistes et communicateurs présents à l’atelier ont élaboré un plan de communication en santé sexuelle et reproductive, conformément à l’une des recommandations, qui est de mieux communiquer pour réussir un changement de comportements dans les communautés à risque.
Bintou DIARRA, envoyée spéciale à FANA
Ils ont dit : Nouhoum Dicko, directeur de publication de ‘’ L’alerte ‘’ « Ces cinq jours de formation ont été bénéfiques pour nous »
Ces cinq jours de formation ont été bénéfiques pour nous. La santé sexuelle et reproductive est une composante du bien-être de la société. Les ravages dans le domaine sont énormes. Former les journalistes dans ce sens est une très bonne chose, dans la mesure où ça va permettre de mettre en place une stratégie de communication, toucher le plus grand nombre de cibles, les femmes, les chefs de familles et les décideurs.
L’ONASER est une structure qui est la bienvenue dans la mesure où la question de la santé de la reproduction est devenue une question principale dans le cadre du système sanitaire. Il faut accentuer la formation tant au niveau des médias, de la société civile que des autres acteurs intervenant dans le cadre de la santé de la reproduction.
Diakaridia Démbélé, de la Radio Savoir FM :« Je remercie vraiment l’ONASER et l’OMS pour cette belle initiative … »
J’ai appris beaucoup de choses durant ces cinq jours de formation, que je ne savais pas sur la santé de la reproduction, les mortalités maternelles et néonatales, ainsi que les communautés à risque, qui sont d’ailleurs des communautés vulnérables.
Au delà, j’ai appris au cours de cette formation, que les médias ont un grand rôle à jouer dans la sensibilisation et la divulgation des bonnes informations pour appuyer l’ONASER et l’OMS. Et dans ce sens, mon apport va être de taille en tant qu’homme de média, d’abord à travers mes émissions et dans les reportages…
Je contribuerai à donner les informations nécessaires… En un mot, je serai un ambassadeur pour ces deux structures. Je profite de l’occasion pour remercier encore l’ONASER et l’OMS pour cette belle initiative à l’endroit des journalistes.
Khadidjatou Sanogo du site d’information Maliweb.net : « S’investir dans la promotion de tout ce qui est santé de la reproduction… »
Cet atelier a été une mise à jour de nos connaissances. La plupart des participants sont des journalistes, des acteurs de média qui sont déjà impliqués dans les productions sur la santé sexuelle et reproductive et le droit sexuel. Il faut réapprendre les technologies pour mieux donner la bonne information, mieux sensibiliser le grand public à se protéger surtout en ces temps de Covid19 sans pour autant oublier la fréquentation des services pour que les indicateurs qu’on a difficilement acquis ne soient pas perdus, notamment en termes de soin de santé prénatale, post natale qui contribuent beaucoup à la réduction des décès maternels et infantiles. Donc, il faut s’investir dans la promotion de tout ce qui est santé de la reproduction, utilisation de contraceptifs, protection des IST quand on voit que le taux du VIH prend l’ascenseur chez les plus jeunes surtout.
Ousmane Fofana du site d’information Mali24infos « sensibiliser la population cible… »
L’initiative est salutaire. Personnellement, cet atelier m’a apporté beaucoup de choses, car j’ai appris énormément sur les différentes thématiques notamment la planification familiale, les consultations prénatales, la consultation post-natale, la communication envers les public-cibles précisément dans le milieu rural où il y a une communauté à risque. Cela va nous permettre de sensibiliser la population notamment les femmes qui vivent en zone rurale. À travers nos canaux de communication, on peut les informer, les sensibiliser, leur motiver aussi à faire des CPN pour minimiser les décès maternels, néonatals et infantiles.
Kadidia Alassane Maiga, artiste Slameuse et jeune ambassadrice de la SR
« Nous avons une tâche énorme concernant la santé de la reproduction…. »
A travers cet atelier, j’ai réalisé que nous avons une tâche énorme concernant la santé de la reproduction. C’est déjà un thème tabou. Quand on arrive à faire des formations qui édifient sur la santé de la reproduction, la mortalité maternelle, néonatale et infantile, je pense que c’est bénéfique pour la communauté. Je profite de l’occasion pour remercier les organisateurs. Honnêtement, j’ai beaucoup appris. Et désormais, je compte sensibiliser ma communauté sur les différentes thématiques qu’on a eu à traiter durant les cinq jours.
Propos recueillis par Bintou Diarra