malien s’est très vite retrouvé littéralement envahi par des produits antiseptiques de toutes sortes, notamment des gels antiseptiques se déclinant dans toutes les couleurs et aux modes de conditionnement les plus divers. La peur de l’Ebola aidant, un envahissement qui se fait sans le moindre contrôle de l’Etat. Une situation des plus abasourdissantes que déplore Dr Abdoulaye Fofana, Directeur du Laboratoire Galénique de la Pharmacie Populaire du Mali (PPM). Ce faisant, l’Etat doit garantir la sécurité sanitaire de la population à travers la mise à disposition de bons produits.
Se complaire dans l’attitude passive du spectateur devant la prolifération des produits tout venant serait exposer, à coup sûr, cette population à toutes sortes de dangers. Or, il suffit tout simplement de faire tester, de temps à autre, par le Laboratoire Nationale de la Santé, des échantillons de ces produits pour s’assurer de leur efficacité voire de leur innocuité. Autrement, les utiliser à l’aveuglette serait se refugier dans une sécurité illusoire, une attitude aux conséquences imprévisibles et dommageables dans la mesure où elle pourrait mettre le citoyen à la merci du virus dans le cas de l’inefficacité du gel.
Le Département ou Laboratoire Galénique de la Pharmacie Populaire du Mali est née avec la PPM, la seule parmi les sociétés d’Etat créées par le père de l’indépendance, Modibo Kéïta, à survivre encore, les autres étant toutes liquidées à ce jour. Le Laboratoire Galénique dont l’unité de tutelle, la Pharmacie Populaire du Mali, qui a vu le jour le 5 octobre 1960, a pour mission de préparer les produits qui, importés, deviendraient plus chers pour la population. Ils sont classés en deux groupes. Les préparations officinales et les préparations magistrales. Les préparations officinales, susceptibles d’être conservées pendant 3 ou 4 ans, sont adressées aux officines, aux Centres de santé communautaires, aux hôpitaux et aux particuliers.
Le sirop de dentition, l’alcool à 90%, le bleu de méthyle pour soigner les aphtes-maladies de la bouche-le Lugol fort pour le dépistage du cancer du col de l’utérus, l’éosine alcoolique pour soigner les dermatoses surtout en période hivernale, l’argyroll collyre pour le traitement des maladies des yeux, l’alcool borique pour soigner les maux d’oreille, l’huile goménolée pour prévenir la méningite et soigner le rhume. S’y ajoute la solution hydro alcoolique, un désinfectant à même de combattre la transmission du virus Ebola.
Pour la petite histoire, assure Dr Abdoulaye Fofana, le Laboratoire Galénique de la Pharmacie Populaire du Mali est le seul laboratoire de son genre dans la sous-région de l’UEMOA, voire dans l’espace CEDEAO. Il est ainsi devenu une référence pour toute l’Afrique de l’ouest comme peuvent en témoigner les multiples visites de délégations étrangères dont il est régulièrement l’objet. Malgré ce statut privilégié, le Laboratoire Galénique n’a pas les moyens de ses ambitions. Loin s’en faut. Il se débat même dans d’indescriptibles problèmes. En dehors du fait qu’il est victime de la contrefaçon de ses produits de la part de délinquants qui opèrent impunément, ses performances sont, par ailleurs, obérées par l’obsolescence du matériel de travail. Une situation que déplore son Directeur. « Ici, tout se fait manuellement, y compris la pose des bouchons, en cette ère de révolution technologique tous azimuts » laisse-t-il tomber avec une pointe de regret, mais nullement découragé par son sacerdoce. Il urge donc de moderniser la chaîne de production du Laboratoire Galénique de la PPM. D’autant que, avec l’avènement de l’Ebola au Mali, on lui demande de produire, au bas mot, 120 000 litres de solution hydro alcoolisée par mois.
Reste aussi le problème de personnel. Présentement, le Laboratoire fonctionne seulement avec 8 agents. Cet effectif a besoin d’être étoffé et formé pour être à hauteur de la noble et importante mission qu’on attend du Département Galénique. A cette condition, assure encore Dr, le Laboratoire sera à même de ravitailler, à moindre coût, tout le Mali, voire la sous-région, en ces produits grand public cités plus haut. Au grand soulagement des couches défavorisées dont le maigre pouvoir d’achat s’érode chaque jour davantage.
Le deuxième groupe de produits rentre dans la rubrique des préparations dites magistrales. Ce sont des produits préparés à la demande, à utilisés tout de suite. L’ordonnance détermine donc la formule. Entrent dans cette catégorie des produits actifs sur pratiquement foutes les dermatoses.
Yaya Sidibé
Des outils et des compétences dont on dispose qu’il faut développer à tout prix!Les responsables de ces services doivent faire des propositions (projets)de développement chiffrées!Il ne s’agit pas seulement de lever le lièvre!Quand on est nommé directeur c’est surtout pour tirer vers le haut,innover,démontrer la pertinence et surtout le gain utile.On est tellement habitué à demander et à justifier!Il est grand temps de sortir du petit business.Ce département doit faire du grand business c’est à dire de gros projets industriels qu’on peut mettre en œuvre chez nous et qui intéressent du grand monde!Appeler des gars autour de vous pour vous aider dans la conception; je vous prie de sortir du petit business qui n’est pas “vendable”
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