Tenons-le pour une exclusivité. L’USAID a décidé de ne plus mettre son argent à notre disposition pour le dépistage. En tout cas, la nouvelle n’est pas du tout bonne. Cette information a été donnée dans les coulisses du CICB par deux hommes, dont nous taisons les noms pour l’instant, qui mènent une bataille sans merci contre ce fléau. C’était dans la matinée du 16 août 2011 lors de l’atelier national préparatoire de la revue du Cadre National de Lutte contre le Sida 2006-2010.
A en croire ces deux personnes, la décision de l’USAID fait suite au détournement du fond mondial orchestré au niveau du département en charge de la santé par un groupe de larcins. Ils iront encore plus loin pour dire que les partenaires n’ont plus confiance à notre pays. Cette décision de l’USAID remet à demain la lutte contre la maladie. Pourquoi prendre un tel arrêt subitement au moment où le dépistage constitue un pas important dans la lutte contre le VIH-Sida ?
Notre histoire nationale a souvent bégayé, omission, amnésie, ignorance, approximation y faisant bon ménage. Comme si le souci d’assurer le pain d’aujourd’hui prenait le pas sur la nécessité de faire d’hier notre boussole dans notre marche vers demain. En un mot, nous n’avons pas du tout l’ambition pour notre patrie.
Le Mali «mendiant» ne dispose pas d’une politique réelle pour instaurer un fond national. Voilà que le «maître» vient de prendre une décision pour ne plus nous donner de l’argent pour le dépistage.
L’impunité est grandissante dans notre pays. Et le comble, le voleur de poulet est rudoyé, passé à tabac, voire brûlé vif. Mais, celui qui fait main basse sur le milliard, par exemple, est un caïd respectable et respecté. Son exploit est salué. Il lui vaut de se voir déroulé le tapis rouge. A lui, les ovations d’une foule d’admirateurs et de fans en délire. Comment alors expliquer que sur le dossier du fonds mondial, les Maliens se réveillent soudain de tant d’années d’indifférence ? Du reste, l’histoire même de notre pays est un chapelet d’initiatives, plutôt vaines, de l’Etat contre la corruption. Quand le vin est tiré, il faut le boire. Un peuple chauffé à blanc, sait rarement faire machine arrière.
Destin GNIMADI
Lutte contre le Sida
Les experts en conclave
Une rencontre a réuni les acteurs venus des régions et du District de Bamako évoluant dans le domaine de la lutte contre le Sida. En effet, du 16 au 18 aout 2011, s’est tenu au Centre International des Conférences de Bamako (CICB), un atelier national préparatoire de la revue du Cadre National de Lutte contre le Sida 2006-2010.
Il s’agissait pour le Haut Conseil National de Lutte contre le Sida (HCNLS) de faire le bilan du chemin parcouru durant les cinq dernières années et d’apprécier les progrès réalisés, les performances obtenues et les impacts des différentes actions entreprises dans le cadre de la lutte contre le VIH/Sida et d’identifier les forces, les faiblesses, les difficultés et les opportunités dans la perspective des actions futures. Il s’agissait également de mettre en place d’autres stratégies pour enclencher un autre programme qui doit s’étendre de 2012-2016.
La cérémonie d’ouverture était placée sous la houlette du Secrétaire Exécutif du Haut Conseil National de Lutte contre le Sida, Malick Sène ; du représentant des Partenaires Techniques et Financiers (PTF), Dr Diouf Ousmane et du président du Réseau Malien des Personnes vivant avec le VIH (REMAP+), Modibo Kané.
Prenant la parole, le représentant des Partenaires Techniques et Financiers (PTF), Dr Diouf Ousmane fera savoir que la mise en œuvre de ce cadre stratégique de lutte contre le VIH et le Sida tire vers sa fin. Une révision est salutaire pour mener à bien une lutte contre ce mal qui détruit des familles et met à demain le développement d’une Nation. Il a mis un accent particulier sur les nouvelles orientations de l’ONUSIDA qui consiste à mettre assez de moyens financiers pour combattre le fléau.
Selon lui, l’élaboration du présent cadre s’est appuyé sur un cadre de référence de diverses sources, notamment celui de l’ONUSIDA. Les travaux d’autres pays en la matière et la capitalisation de l’expérience des membres du Comité de pilotage, des personnes ressources et consultants ont été mis à contribution. «Du sérieux et de la pertinence avec lesquels nous ferons ce travail dépendront la pertinence, la cohérence et l’adéquation de nos réponses à nos réalités, à nos besoins. Le Cadre Stratégique National constitue le cadre d’actions en matière de lutte contre le sida. C’est l’outil de mise en œuvre par excellence de la Déclaration de politique nationale de lutte contre le sida, d’où il tire du reste sa légitimité», a déclaré le Secrétaire Exécutif du Haut Conseil National de Lutte contre le Sida, Malick Sène. Selon lui, le Cadre Stratégique National qui est un outil indispensable pour l’harmonisation et la cohérence de la riposte nationale, a pour objectif principal d’assurer un accès universel à des services de prévention, de traitement, de prise en charge et d’appui en matière de VIH. A l’en croire, ce document a été conçu comme un outil souple et évolutif, appelé à s’adapter en fonction des nouveaux défis, des opportunités et des besoins réels ou pressentis en matière de riposte nationale au VIH et au Sida.
Il est à noter que les débats se sont focalisés sur les informations administratives, la présentation de processus de la revue du CSN 2006-2010 et l’élaboration du nouveau 2012-2016, l’introduction au cycle de planification axées sur les résultats, la présentation du mandat des groupes techniques et des outils de collecte de données ainsi que les travaux en groupe et synthèse.
Destin GNIMADI
