Douleur : Elle peut être de plusieurs types

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Il existe des douleurs nociceptives, neuropathiques, psychogènes et idiopathiques.

C’est le symptôme, le plus fréquent, qui amène les malades à se faire consulter dans les centres hospitalo-universitaires et d’autres établissements de santé La médecine est un sacerdoce et le médecin n’a pas obligation de résultats a-t-on coutume de dire. Les spécialistes des questions médicales dans notre pays restituent mieux cette pensée. Ils affirment que le médecin peut guérir parfois, mais il doit toujours soulager les malades. C’est dans ce contexte que des pays développés ont institué des lois sur la prise en charge de la douleur, ils estiment que le malade qui entre à l’hôpital ne doit plus avoir mal. Dans la prise en charge de la douleur, notre pays a enregistré des avancées. Il déploie de gros efforts pour soulager les malades, notamment ceux admis en hospitalisation dans les urgences ou dans les services de réanimation des établissements hospitaliers. Pour avoir le cœur net sur les différents efforts accomplis dans ce domaine, par exemple au centre hospitalo-universitaire (CHU) Gabriel Touré, nous avons approché le Pr Abdoulaye Diallo. Il est le chef du service d’anesthésie-réanimation de cet établissement. Il développe pour nous les aspects de la douleur. Ce médecin colonel définit la douleur comme une sensation désagréable, perçue par un individu, faisant suite à une lésion tissulaire ou ressentie comme une lésion existante.

Le Pr Diallo catégorise les douleurs. Il existe des douleurs nociceptives, neuropathiques, psychogènes et idiopathiques. Abdoulaye Diallo donne des précisions sur ces types de douleur. Celle qui est nociceptive survient à la suite d’un acte chirurgical (lorsqu’on ampute un organe) ou simplement à la suite d’une fracture de membre inférieur ou supérieur. La douleur neuropathique résulte d’une compression des nerfs (cancer) ou d’une lésion des nerfs. Les douleurs fantômes intègrent cette catégorie. Exemple de douleur fantôme : un malade amputé du pied peut continuer à crier pour dire qu’il souffre du gros orteil, qui n’existe pourtant plus chez lui. Par ailleurs, on enregistre aussi la douleur psychogène. Elle peut être la première manifestation de troubles psychiques. Enfin il existe la douleur idiopathique dont la cause n’est pas connue.

Le chef du service d’anesthésie-réanimation qualifie la douleur d’aiguë quand elle ne dépasse pas trois mois et de chronique lorsqu’elle va au-delà du trimestre. Mais globalement, il ne doit y avoir aucune négligence coupable dans la prise en charge de la douleur. Quand quelqu’un dit qu’il a mal, c’est lui seul qui peut apprécier l’intensité de la douleur. Il n’appartient pas au médecin d’en juger. La formule consacrée est généralement : « oh ce n’est pas grave » ou « tu ne dois pas avoir autant mal pour çà ». La douleur peut dans certaines situations provoquer même un infarctus du myocarde. Au-delà, de cette extrême possibilité, la douleur peut avoir d’autres conséquences. Le médecin colonel explique à ce propos que lorsque quelqu’un a mal, il peut avoir des troubles de son organisme, une augmentation du rythme cardiaque, l’hypertension artérielle (HTA) et une aggravation de la maladie pré existante. La douleur est aussi facteur d’augmentation du séjour hospitalier et du coût de la prise en charge de la maladie.

L’expert de Gabriel Touré précise qu’il existe aujourd’hui des méthodes scientifiques de mesure de la douleur. Il s’agit de réglettes ou de carnets de couleur (pour les enfants) qui permettent de se faire une idée du degré de douleur d’un patient. Pour une meilleure prise en charge de la douleur, l’évaluation est un passage obligé. A cet effet, le Pr Abdoulaye Diallo relève que l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a fixé des paliers 1, 2 et 3. En fonction de ceux-ci, le docteur administre le traitement. Pour la douleur du palier 1, c’est-à-dire une douleur légère, le médecin donne par exemple du paracétamol et des analgésiques. Pour la douleur modérée dite de palier 2, les médecins administrent des analgésiques, un peu plus puissants que le paracétamol. Enfin pour la douleur de palier 3, c’est-à-dire douleur très intense, la morphine et des dérivés sont bien conseillés. Mais le professeur précise que l’insuffisance respiratoire est la seule grande contre-indication de l’administration de la morphine. Une croyance ancienne mais tenace soutient que le traitement à la morphine crée une dépendance. Cette thèse est battue en brèche par le Pr Abdoulaye Diallo. Il explique qu’il faut un traitement ininterrompu de 21 jours soit 3 semaines pour créer la dépendance. Mais selon le praticien de Gabriel Touré, l’important est de comprendre que la prise en charge de la douleur doit être l’affaire d’une équipe pluridisciplinaire.

L’algologue (spécialiste du traitement de la douleur), l’anesthésite-réanimateur, l’interniste, le traumatologue et le kinésithérapeute interviennent dans la prise en charge de la douleur. Mais des thérapies manuelles comme ostéopathie ou l’acupuncture sont des alternatives de prise en charge de la douleur. Le Pr Abdoulaye Diallo souhaite l’appui des pouvoirs publics pour l’acquisition de médicaments efficaces contre la douleur. Il nourrit l’ambition d’amener les gens à s’inscrire dans cette vision et à aller vers la création de centres anti-douleurs.

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Politique de gratuité des soins : LA PLACE DE CHOIX DE LA PPM

Pour garantir l’approvisionnement en médicaments essentiels génériques, elle déploie de gros efforts pour éviter les ruptures

Dans le succès, les modestes ne font pas la chasse à l’ostentatoire, ils gardent plutôt leur calme, leur sérénité. Ils restent dans leur cohérence. Cette philosophie sous-tend toutes les actions des premiers responsables de la Pharmacie populaire du Mali (PPM). Leur structure pharmaceutique, reste essentielle dans la mise en œuvre des politiques de gratuité, comme l’huile dans le fonctionnement d’un moteur. Elle donne aujourd’hui une satisfaction totale. Le président Amadou Toumani Touré ne cesse de pousser le moteur pour arriver à la généralisation de l’accès à des soins de santé de qualité dans notre pays. Il a décidé d’instaurer la gratuité des antirétroviraux (ARV) pour les personnes vivant avec le Vih/sida en 2004, la gratuité de la césarienne en 2005 pour une meilleure prise en charge des complications de la grossesse. Ces deux décisions politiques salutaires sont intervenues lorsque Mme Zeïnab Mint Youba était ministre de la Santé.

La gratuité de la combinaison thérapeutique à base d’artémisinine (CTA) pour les enfants de moins de 5 ans et de la sulfadoxine péryméthamine (SP) pour les femmes enceintes, a été décrétée en 2007 par le chef de l’Etat. A l’époque le ministre Oumar Ibrahima Touré occupait le département de la santé. Avant toutes ces décisions politiques, la prise en charge des maladies sociales comme la lèpre et la tuberculose était gratuite. Dans les politiques de gratuité, le maître mot demeure la disponibilité des médicaments et la mise à disposition des malades. Le credo du chef de l’Etat est que les médicaments doivent aller aux malades et non l’inverse. Ce vœu cadre avec la vision de la PPM qui se place dans une logique de satisfaction des consommateurs. Notre pays a adopté une politique de médicaments essentiels en génériques, c’est-à-dire en dénomination commune internationale (DCI). Cette politique a apporté une réelle bouffée d’oxygène pour les malades. Comme dit l’adage, « il vaut mieux aller au boulanger qu’au médecin ». En d’autres termes, le médicament, surtout de spécialité coûte plus cher que la nourriture. La petite ordonnance de spécialités qui vous dégringole sur la tête, donne la confirmation de la cherté des médicaments de spécialistes.

rapprocher les médicaments des malades. Structure chargée de la mise en œuvre de la politique pharmaceutique, la PPM est liée à l’Etat par un contrat plan triennal. Elle a la mission d’assurer l’achat, le stockage et la distribution des médicaments essentiels génériques. Le Dr Yattassaye Aïcha Guindo, présidente directrice générale de la PPM assure que tous les médicaments essentiels génériques sont achetés par appel d’offres international. Ils sont soumis aux exigences et à la rigueur des contrôles de qualité dans notre pays.

La patronne de la Pharmacie populaire a de bonnes raisons de se réjouir parce que sur une année 99% du lot contiennent le principe actif et répondent à l’efficacité des spécialités. Dans la mise en œuvre des politiques de gratuité, la Pharmacie populaire du Mali multiplie les initiatives et les actions pour rendre les médicaments disponibles sur toute l’étendue du territoire. Elle dispose d’un réseau performant de distribution pour rapprocher les médicaments des malades. Elle a mis à leur disposition les kits de césarienne, les CTA, les ARV et divers médicaments pour accompagner les politiques décrétées par l’Etat. Celui-ci reste un client privilégié de la PPM. Même si au niveau de l’administration de la pharmacie, on apprécie bien le partenariat de l’Etat, le citoyen, lambda est en droit de se faire des soucis parce que l’Etat n’a jamais été un modèle de bon payeur. Aucune lourdeur administrative ne doit gripper une machine comme la PPM, et cela pour le bien des malades et des consommateurs.

L’Etat doit continuer à honorer ses engagements dans le contrat plan triennal qui le lie à la PPM. Dans les politiques de gratuités, nous dépendons, dans certains domaines, du bon vouloir des partenaires techniques et financiers. N’est-il pas temps d’engager la réflexion sur les mécanismes à mettre en place, au niveau national, pour assurer un jour ou l’autre la relève ? Sur la question, le Dr Yattassaye Aîcha Guindo verse un avis favorable dans le débat. Pour garantir l’approvisionnement en médicaments essentiels génériques, la PPM déploie de gros efforts pour éviter les ruptures. Le Dr Yattassaye Aïcha Guindo souligne la nécessité pour les utilisateurs d’être pro actifs, d’anticiper sur les choses, en exprimant les besoins à temps. Elle a rappelé la continentalité de notre pays qui contraint la pharmacie à observer des délais dans l’acheminement des médicaments.

La directrice commerciale de la PPM, Mme Diallo Youma Boukenem, insiste sur la difficulté de stockage des médicaments pour certaines régions. La PPM offre ses services. Elle garde les stocks dans ses magasins mais la gestion relève de la Direction régionale de la santé (DRS). Mme Diallo précise que sa structure travaille en parfaite intelligence avec les DRS. Pour éviter les ruptures, la PPM pré-positionne des kits de césarienne et une certaine quantité de médicaments. L’approvisionnement est toujours fait selon le schéma directeur d’approvisionnement. Dans certains cas, notamment la lutte contre le sida, la PPM va même jusqu’à livrer les médicaments aux sites de prise en charge des personnes infectées.

 

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