C’est parti depuis le mercredi 7 septembre pour les activités cliniques de l’hôpital du Mali sis au quartier de Missabougou. Ce centre hospitalier vient renforcer le système sanitaire des centres de santé de notre pays et se positionne, d’ores et déjà, comme une référence dans la sous-région. Cela avec des soins de qualité et un plateau technique très riche et varié. Pour un premier départ, l’affluence est quasi-moyenne. Mais à Missabougou, on ne perd pas d’espoir que l’hôpital deviendra très vite un pôle d’attraction pour le tout Bamako et précisément pour les habitants de la rive droite du District.
Qui n’auront plus à franchir la rive gauche pour leurs problèmes de santé.
En effet, c’est au compte goutte que les premiers patients ont commencé à franchir les portails de l’hôpital du Mali. Ils sont, pour la plupart, des malades du paludisme, du cancer ou d’autres types d’endémies. Ces malades et leurs accompagnateurs n’ont pas caché leur plaisir de pouvoir accéder à un centre de santé digne de ce nom à quelques pas de chez eux. Ousmane Bathily est un accompagnateur, domicilié à Faladié. Il estime que sa proximité avec l’hôpital lui permettra, à coup sûr, de réduire ses dépenses. Puisqu’il doit conduire trois fois par semaine son frère souffrant d’un paludisme aigu dans un établissement hospitalier. Fatoumata Sangaré est une habitante de Missira. Elle souffre d’un cancer. Au lieu de l’hôpital Gabriel Touré ou celui du Point G qui lui sont géographiquement proches, elle a préféré traversert le pont pour, soutient-elle, venir rencontrer son médecin traitant mais aussi profiter des soins de qualité dont est censé offrir l’hôpital du Mali.
Adama Bathily, commerçant de son état, a, quant à lui, relevé le problème d’approvisionnement en produits pharmaceutiques. Aucune officine pharmaceutique n’est disponible à côté de l’établissement. Les patients sont souvent obligés de faire le tour de la ville pour s’approvisionner. Aminata Coulibaly, cette autre accompagnatrice, a, de son côté, déploré le problème d’accessibilité du complexe sanitaire. Un problème qui a, d’ailleurs, été souligné par le Directeur de l’hôpital, Mamadou Adama Kané, à l’issue de l’entretien qu’il nous a accordé. Il dit espérer sur la finition du troisième pont et de ses voies annexes pour voir le problème enfin résolu.
Toutefois, c’est un hôpital ultramoderne disposant d’une gamme variée de spécialités dont la population de la rive droite et, au-delà, tout le Mali peut s’enorgueillir. Finies donc les nombreuses évacuations d’urgence sur des pays magrébins ou sur la France.
L’hôpital du Mali est bâti sur une superficie d’environ 7000 mètres carrés sur un terrain de 20 hectares.
Dont seulement trois hectares sont, à la date d’aujourd’hui, exploités. Il comprend un bloc technique, un bloc de consultation, un bloc d’hospitalisation de 150 lits. Il est aussi composé des services de médecine d’urgence, de réanimation, de pédiatrie, de gynéco-obstétrique et de chirurgie.
L’hôpital offre aussi d’autres services hautement spécialisés dans des domaines comme les urgences, la chirurgie thoracique, la neurochirurgie ou l’endocrinologie dont la seule spécialiste est une femme en service à l’hôpital du Mali. Dans le cadre de la lutte contre le cancer un centre de radiothérapie verra le jour bientôt. Une véritable innovation dans la sous-région. Ce qui fera dire au Directeur Mamadou Adama Kané que des patients viendront de l’extérieur pour leurs problèmes de cancer.
L’hôpital est conçu pour répondre aux besoins des populations. Quelques 25 spécialistes chinois contre 131 maliens y opèrent.
Abdoulaye DIARRA