L’Ordre des Avocats du Mali, face à la vaste campagne de désinformation consécutive à l’affaire Feue Maître Aïda NIARE TOURE et au placement sous mandat de dépôt d’un médecin et d’une infirmière, entend apporter les éclairages qui suivent : rn
L’Ordre tient en premier lieu à rétablir la chronologie des faits, dénaturée à dessein, pour salir la mémoire de la défunte et à légitimer les actes posés par certaines personnes qui en répondent aujourd’hui devant la justice.
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Contrairement aux différentes versions qui circulent, Maître Aïda NIARE a avalé le Samedi 21 juillet 2007 de travers un morceau de cola, qu’elle tentait de croquer parce qu’elle avait la nausée. A la suite de quoi, elle s’est rendue en consultation dans une clinique de la place. Elle y a rencontré un médecin qui lui a prodigué des soins en ambulatoire sans tenter d’extraire le corps étranger. Le lendemain dimanche 22 juillet, dans la matinée, elle a convenu d’un rendez-vous avec ledit médecin à l’hôpital Gabriel TOURE, où la décision fut prise d’extraire le morceau de cola, par endoscopie.
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Pour ce faire, le médecin opta pour une anesthésie générale, qu’il fit pratiquer sans les précautions d’usage, alors même qu’aucune urgence ne justifiait une telle démarche hasardeuse voire imprudente. Le coeur aurait lâché. Les parents en furent informés, et la tentative de le faire repartir réussit mais bien tardivement, alors même que le cerveau n’avait pas été maintenu oxygéné, occasionnant le coma, et même de l’avis de nombreux médecins dudit hôpital, une mort cérébrale qui ne fut pas annoncée officiellement aux parents. Le lundi 23 juillet 2007 il a été question de débrancher les appareils, mais les parents ont opté pour attendre l’arrivée du mari, qui se trouvait à Dakar. Celui-ci prit la décision de tenter une ultime évacuation sur un hôpital Parisien. Le 24 juillet 2007 elle a ainsi été évacuée à bord d’un avion médicalisé spécialement affrété par le système des Nations Unis dont relevait le mari. Elle s’est éteinte le 25 juillet 2007 à l’hôpital Saint-Antoine à Paris.
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L’Ordre des Avocats, rappelle ensuite, que la procédure qui a abouti au placement du médecin et de l’infirmière est consécutive à une plainte avec constitution de partie civile, déposée et consignée par la famille. Il ne s’agit pas contrairement aux informations distillées, d’une action corporatiste menée par les avocats, encore moins d’un abus de la part du juge d’instruction, qui seul est à même d’apprécier de l’opportunité ou non d’un mandat, dans le cadre de l’information ouverte à son niveau. Le mandat relève de son pouvoir, et aucune disposition n’impose à un juge de saisir au préalable l’Ordre des médecins avant toute procédure. Dans cette affaire aucune loi n’a été violée, bien au contraire, il y a eu de nombreuses tentatives d’entrave depuis l’enquête préliminaire au niveau de la Police du 1er arrondissement dans le but d’étouffer l’affaire.
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L’Ordre des Avocats, tient à ce propos à réaffirmer son respect à l’ensemble du personnel médical de nos hôpitaux et formations sociaux sanitaires, et son admiration pour leur mission au service de nos populations. Il précise que dans la présente affaire il y a lieu d’éviter l’amalgame qui ramènerait tout en une simple opposition entre gens de robes.
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C’est d’ailleurs pour cette raison qu’il a répondu favorablement aux demandes d’audience et reçu en son siège successivement l’Ordre des médecins conduit par le Professeur Alhousseiny Ag Mohamed, et l’Association des professionnels de la Santé conduite par Madame DIALLO Deida DIALLO accompagnée du professeur Mamadou DEMBELE et du Docteur Nouhoum DEMBELE.
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Il s’agit simplement de laisser force à la loi et à la justice de se faire, en ayant à l’esprit que « nul n’est au dessus de la loi» et que tous les citoyens ont des droits notamment celui banal de s’adresser à la justice lorsqu’on estime avoir un droit à faire prévaloir.
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L’Ordre exprime son admiration devant le courage des magistrats en charge du dossier, qui, malgré les nombreuses pressions, ont su garder leur objectivité dans la conduite de cette affaire, et réaffirme son engagement à soutenir jusqu’au bout toute action allant dans le sens de la préservation de la justice, et surtout de son indépendance.
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Par ailleurs, l’Ordre des Avocats condamne fermement la grève illégale déclenchée qui a entraîné d’autres victimes innocentes et pour lesquelles justice doit être rendue. Il s’incline devant leurs mémoires.
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Enfin, l’Ordre des Avocats reste convaincu que seuls le dialogue et la concertation, dans un cadre serein, pourraient permettre de juguler des situations du genre. Aussi, il réaffirme sa volonté de travailler de concert avec les différents corps et parties concernées afin de trouver une issue allant dans le sens des intérêts de la famille, du droit et du Peuple tout entier.
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Cabinet du Bâtonnier :
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Tél.(223) 220 81 02
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Fax: (223) 220 96 17
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Salle des Avocats -222 78 63
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Bamako, le 14 Août 2007
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Le Bâtonnier Seydou I. MAIGA
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