Fort de son succès à l’ONU Sida, Michel H. Sidibé multiplie les initiatives pour l’amélioration de notre système de santé. Malgré la conjecture les résultats sont probants.
De sa nomination à nos jours, le ministre de la Santé et des Affaires sociales, Michel Hamala Sidibé, est sur tous les chantiers pour doter notre pays d’un système de santé performant. Fort de son expertise à la tête de l’institution onusienne qu’il a occupée une décennie durant, Michel ministre rassure de par sa méthode. Un passage qui a été couronné par des réformes, des innovations ayant permis de faire de la lutte contre le Sida une réalité. Au moment de quitter cette organisation onusienne, Michel avait réussi à briser le tabou autour de la maladie, assuré dans plusieurs pays au monde l’accessibilité physique et financière du traitement contre le sida. Économiste de formation et excellent manager, il a laissé une organisation liquide avec plus de 22 milliards de dollars contre 300 millions à son arrivée à la tête de cette organisation. Une prouesse liée en partie à sa grande capacité de mobilisation des bailleurs de fonds autour des questions de santé, de transparence, d’équité et de justice sociale. Michel, est également ce patron reconnu par ses collaborateurs pour sa rigueur dans la gestion des finances.
Un atout pour le système de santé du Mali
Nommé à la tête du département de la Santé et des Affaires sociales en mai 2019, Michel a regagné le bercail avec des plans bien élaborés dans ses valises avec comme leitmotiv : inverser le mode d’emploi de la pyramide sanitaire qui consistait à renforcer les structures sanitaires de base pour désengorger les structures de référence et les hôpitaux. Cette vision largement partagée par la communauté sanitaire internationale, permettrait de rendre plus accessibles les soins de santé de qualité pour tous. Toutefois, par une réorganisation institutionnelle, systémique et matérielle, sa thérapie pour les hôpitaux consiste à les doter de plateaux techniques harmonisés et de qualité. Ceci a pour but de réaliser dans ces établissements hospitaliers une économie à l’échelle sur l’achat des consommables et la maintenance de ces équipements. En 8 mois de fonction, le ministre Michel connait mieux que quiconque le mal des hôpitaux et de leurs dysfonctionnements. Il s’agit de manque d’équipements et surtout de la mal gouvernance.
Gabriel Touré, considéré à tort ou à raison comme le grand malade des hôpitaux pourrait, conformément à la politique de sauvetage Michel pour les hôpitaux, devenir une vitrine du parc hospitalier du Mali. Conscient et surtout fier de l’engagement citoyen du personnel de cet hôpital central de Bamako, Michel pense que la solution de Gabriel passe par l’amélioration du cadre de travail et la reconnaissance du mérite du personnel, contrairement à une pensée populaire requérant très souvent le « bâton contre Gabriel Touré et ses travailleurs ».
Grâce au leadership du ministre Michel H. Sidibé, cet établissement est en pleine métamorphose avec la rénovation de plusieurs services notamment l’imagerie, le laboratoire et l’urgence. Aux termes de ces travaux, Gabriel Touré sera parmi les hôpitaux les plus équipés du Mali voire de la sous-région, en attendant un projet de reconstruction. Mais avant, à l’imagerie, il sera installé un nouveau scanner de dernière génération, des mammographes pour lutter contre le cancer du col de l’utérus en vue de réduire la mortalité maternelle. Michel sait qu’il sera évalué non seulement sur les hôpitaux mais aussi sur la prévention des épidémies. Sur ce coup, ses efforts sont appréciés et soutenus par les partenaires techniques et financiers à travers le financement des vaccins. Au sujet des épidémies, le Mali contrôle plusieurs maladies à déclaration obligatoire à savoir le ver de Guinée, la lèpre, la rougeole, les Maladies tropicales négligées et même le paludisme dont la tendance actuelle est à la baisse par rapport à l’année écoulée à la même période.
Michel, l’héritier des crises
Héritier de deux secteurs sensibles (santé et affaires sociales) constamment en crise, Michel H. Sidibé fait preuve d’un leadership qui rassure. Dès sa prise de fonction, il a fait face à de nombreuses crises dont l’inondation du 16 mai qui a fait plusieurs victimes à Bamako et surtout la crise humanitaire au centre et dans le nord du pays ayant fait des milliers de déplacés internes. Par sa communication, Michel a vendu l’espoir aux victimes et prouvé que l’Etat reste attentif à leurs cris de cœur. L’un des plus grands défis du ministre Michel fut le fait d’avoir réussi à rassembler sous le même landerneau les organismes humanitaires internationaux dispersés dans le pays pour une synergie d’actions. Un leadership qui a permis de prendre en charge avec célérité des milliers de déplacés du centre. Dans le souci d’encadrer les actions humanitaires, le ministre en charge des Affaires sociales a lancé une nouvelle plateforme qui regorge toutes les actions humanitaires appelée Registre social unifié (RSU). Une plateforme saluée par les PTF qui ont donné leur engagement à soutenir le Mali pour une sortie de crise.
La gestion de la crise actuelle relative à l’Assurance maladie obligatoire a permis à plus de Maliens de découvrir la dimension managériale d’un ministre soucieux du bien être de la population. La crise en cours autour de l’AMO, il l’a aussi héritée mais tente tant bien que mal d’établir une bonne collaboration entre les partenaires d’exécution de ce régime de protection sociale confrontés surtout à une crise de confiance. Autre qualité révélée du ministre, en cette période de crise, est le fait que personne ne l’entend tenir pour responsable ses prédécesseurs ou sur un de ses anciens chefs de services. Il préfère prendre des coups, s’assumer entièrement et s’employer à redresser la barre en insistant sur la transparence dans la communication, dans la gestion et surtout dans le contrat social qui l’oblige lui et ses collaborateurs à rendre-compte au peuple.
Le ministre Sidibé, dès la suspension de l’AMO, s’est engagé à tout mettre en œuvre pour calmer la tension. Il ordonna à la Canam à payer dans le délai les factures échues des pharmaciens. Ce qui fut fait depuis une semaine. La seule difficulté qui prévaut, c’est la timidité de la procédure de virement bancaire. Une phase qui se joue entre les banquiers et les pharmaciens bénéficiaires. La détermination du ministre de la santé auprès des pharmaciens grévistes pour la levée du mot d’ordre de suspension des syndicats ne souffre d’aucun doute. Les banques soucieuses de la situation se battent également à leur niveau malgré la lenteur dans le processus de traitement des ordres de virement imposé par la BECEAO. Seulement, c’est une crise de confiance qui s’était installée des années entre la Canam et certains prestataires. Sinon, le nouveau directeur de la Canam, nommé il y a juste 4 mois, Mahamane Baby, a confirmé le paiement intégral des factures. Et d’affirmer que « jamais autant d’effort n’a été fait que ce dernier temps dans le cadre du paiement des factures des prestataires ». Les pharmacies entendent soutenir le ministre dans les missions à lui confiées par les plus hautes autorités mais se disent être tout le temps confrontés à cette question d’ordre de virement depuis 9 ans. C’est pourquoi il compte cette fois sur le ministre pour éponger toutes les équivoques sur le régime d’assurance qui fait la fierté de notre pays. Ce dernier a instruit aux services en charge de l’AMO de tout mettre en œuvre pour évaluer le régime après une dizaine d’années de vie. La levée du mot d’ordre de suspension des pharmaciens est vivement attendue.
De par ce début de changement à son département ministériel en seulement 8 mois d’exercice, le ministre de la Santé et des Affaires sociales, Michel Hamala Sidibé donne l’espoir d’un lendemain meilleur pour un secteur socio-sanitaire à la croisée des chemins.
Abdrahamane Diamouténé