Depuis un certain temps, l’aire de santé de Niamana souffre d’une pratique malsaine qui préoccupe plus d’un. En effet, après la transformation de la maternité de Niamana en Cscom dont le lancement a eu lieu sous la présidence de Mme Koné Ivonne Kane, matrone au niveau du centre, cette bonne dame a érigé son logement en face du Cscom en un centre de santé en complicité avec un certain Dr. Sangho, qui était auparavant employé par le Cscom.
Le chic aujourd’hui, c’est que Mme Koné Ivonne Kane, matrone de son état, constitue un vrai problème pour le Cscom à cause de ses pratiques malsaines dans son logement, sinon dans son cabinet privé contigu au Cscom, dénommé «Le Cabinet Amiv». Ledit cabinet serait ouvert par le Dr. Sangho, ancien spécialiste en échographie au Cscom de Niamana, et Mme Koné Ivonne Kane, matrone. En hommage à sa femme, qui s’appelle Aminata, Dr. Sangho et sa matrone de complice ont décidé de nommer leur cabinet «Am+Iv=Amiv».
Selon les explications des populations de Niamana, après l’ouverture du Cscom, à titre d’encouragement, les gestionnaires du Cscom ont décidé d’acheter pour Mme Koné Ivonne Kane un téléviseur, et de lui payer ses frais de location et d’électricité pendant une année. Malgré tout cela, les habitants de ce quartier constatent que Koné Ivonne Kane continue de donner des consultations et soins à domicile, alors que son logement est contigu au Cscom.
Dans un premier temps, les habitants disent avoir privilégié le dialogue pour la raisonner en lui signifiant que son titre et son diplôme ne lui permettaient pas de faire des consultations à domicile. Mais en vain. C’est en raison de cette pratique illégale, qu’elle a commencé à ne plus fréquenter le Cscom. Ce qui lui a valu des lettres d’explications adressées à elle par les gestionnaires du Cscom. Peine perdue. Elle consultera d’ailleurs à domicile l’enfant d’un membre du comité de gestion du Cscom, Bakary Diarra. Quand elle a été interpellée à ce propos, elle déclara l’avoir fait à titre humanitaire. Pis, elle utilise l’ordonnancier du Cscom pour ses propres consultations. Très agacés par ce comportement, les habitants de Niamana pensent que cette situation ne peut plus continuer car elle cause beaucoup de préjudices à leur centre de santé.
Par ailleurs, après l’acquisition d’un appareil d’échographie par le centre, les gestionnaires du centre l’ont savoir à Dr. Sangho qui y venait faire l’échographie avec ses propres appareils. Lequel devait désormais travailler avec le nouvel appareil d’échographie. Mais Dr. Sangho ne s’y est pas résolu. Et à Mme Koné Ivonne Kane, il a été demandé de diriger ses patientes au centre contre ristournes. Très fâchée, elle aurait répondu en ces termes : «Je ne peux pas trahir M. Sangho avec qui je travaille depuis des années». Après cette réaction, les gestionnaires du Cscom lui ont rappelé qu’elle est payée sur les ressources du centre et qu’elle doit s’occuper du centre et non de leur cabinet privé, qui n’est d’ailleurs pas en règle.
Malgré les blâmes, les lettres d’explications et d’autres formes de médiation, Mme Ivonne continue à mener ses activités. «Le cabinet Amiv n’est pas en règle, car elle n’a ni ordonnancier ni personnel qualifié. Ivonne prend l’ordonnancier de notre Cscom, elle prescrite nos médicaments à ses patients et s’absente de notre Cscom au profit de son cabinet qui fait face à notre Cscom. C’est-à-dire, elle ne fait que des choses illégales. Une matrone n’a pas droit à consulter, selon la loi, mais elle le fait…», déplore notre interlocuteur.
Quant aux gestionnaires du Cscom, ils ont écrit à toutes les autorités sanitaires afin qu’elles se saisissent du dossier. Selon eux, toutes ces correspondances n’ont connu aucune issue favorable, ce qui prouve à suffisance que Mme Koné Ivonne Kane mène ses activités de consultations chez elle en complicité avec les autorités sanitaires de Kalaban-coro, dont le maire, le médecin-chef, le directeur régional de la santé de Koulikoro, l’inspecteur en chef de la santé de Koulikoro, entre autres.
Signalons que l’aire de santé de Niamana compte plus d’une trentaine de cabinets sanitaires privés et la plupart évoluent sans autorisation au vu et au su des autorités en charge du domaine. N’importe charlatan peut travailler dans ces cabinets privés.
Face à cette situation, les plus hautes autorités doivent s’impliquer davantage pour assainir le milieu sanitaire du Mali afin d’éviter le pire. À moins de donner raison à notre interlocuteur qui estime que «l’Etat a failli à ses missions de prendre soin de ses populations».
En tout cas, les habitants de Niamana lancent un vibrant appel aux autorités compétentes pour un dénouement heureux de leur problème.
Ousmane DIAKITE