Croisade contre le paludisme : Au Mali, la maladie constitue 42% des motifs de consultation

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Notre pays, à l’instar de la communauté internationale, a célébré mardi à Sangarébougou dans le cercle de Kati, la 10ème édition de la journée mondiale couplée à la semaine nationale de lutte contre le paludisme. Placée sous la présidence du ministre de la Santé et de l’Hygiène publique, Pr Samba Ousmane Sow, la cérémonie de lancement des activités de cet grand évènement a enregistré la présence des autorités administratives et politiques de la région de Koulikoro mais aussi de plusieurs invités de marque dont l’Ambassadeur des Etats Unis au  Mali, Paul Folmsbee, le représentant de  l’OMS, Dr Yao Théodore.

Le thème retenu pour l’édition 2017 de cette journée, porte est : « En finir pour de bon avec le paludisme ».

La célébration de cette journée mondiale de lutte contre le paludisme est l’occasion d’intensifier la communication autour du paludisme avec l’implication de tous les intervenants de la lutte contre le paludisme, pour la réduction de la mortalité maternelle, néonatale et infantile en vue de minimiser son impact au sein de la communauté. C’est pourquoi tous doivent se donner la main pour « en finir pour de bon avec  le paludisme ».

Selon le rapport de l’OMS 2016, les enfants et les femmes enceintes en Afrique subsaharienne ont  plus accès aux interventions efficaces de lutte contre le paludisme. Toutefois,il ressort dans ce même rapport que 212 millions de nouveaux cas de paludisme et 429 000 décès soit 90% des cas de paludisme  et 92 des décès sont enregistrés  dans cette région.   Aussi, faut-il noter que les enfants de moins de cinq  ans sont particulièrement vulnérables, représentant environ 70% de l’ensemble des décès dus au paludisme. Un enfant meurt du paludisme toutes les deux minutes. Pour le Mali,  le système sanitaire de notre pays  montre que le paludisme a constitué 42% des motifs de consultation avec un taux de létalité de 0,47 %, malgré que l’Etat et ses partenaires aient consentis beaucoup d’efforts dans la prévention. Parmi ces actions, on peut retenir la prévention par l’utilisation des moustiquaires imprégner d’insecticide à longue durée d’action avec un taux de couverture de 82 % national (dont 58% de taux d’utilisation par les ménages ; la chimio prévention du paludisme saisonnier (CPS) chez les enfants de moins de cinq ans dans l’ensemble du pays en 2016 soit 65 districts sanitaires.

Le maire de la commune rurale de Sangarébougou peuplée de 60.000 âmes, Kassum Sidibé a dit que l’implication  des collectivités locales dans la gestion de la lutte contre le paludisme est la preuve de bonne gouvernance pour les élus. Il a noté que le capital le plus précieux est la santé. Le maire de Sangarébougou a saisi l’occasion pour exprimer au ministre Sow l’une des préoccupations majeures auxquelles sa commune est confrontée. Il s’agit de manque de matériel roulant  pour assurer les évacuations.

L’Ambassadeur des USA au Mali a pour sa part fait comprendre que l’initiative américaine de lutte contre le paludisme a contribué  à réduire de 49% la mortalité chez les enfants de moins de cinq ans.  Selon Paul Folmsbee, depuis son lancement en 2007, des millions de maliens ont bénéficié des mesures de protection contre le paludisme. Aux dires du diplomate américain, le paludisme exacerbe encore la pauvreté en arrachant les agriculteurs de leurs champs et augmentant le taux d’absentéisme dans le milieu scolaire. Pour bouter le paludisme hors du Mali, l’Ambassadeur a invité les parties prenantes à œuvrer pour l’adoption d’approches innovantes pour le financement et un engagement accru du secteur privé.

Le représentant du bureau de l’OMS au Mali a signalé que l’année 2017 annonce l’avènement d’une nouvelle ère dans la prévention et le lancement d’une nouvelle arme de maladie mortelle. Pour ce faire, le Dr Yao Théodore a noté que le vaccin RTSS confère aux jeunes et enfants une protection partielle contre le paludisme.

LeMinistre de la Santé et de l’Hygiène publique Pr Samba Ousmane Sow, a fait comprendre que le paludisme est un réel problème de santé publique. A ses dires, 80% des décès liés à cette maladie touchent 15pays de l’Afrique subsaharienne. Pour lui, l’objectif de son département est de faire en  sorte que les populations soient de plus en plus proches des soins de santé. Il a demandé à toute la population de s’investir résolument à respecter les conseils des agents de santé.Une visite des stands et une séance de dépistage mettra fin à cette cérémonie.

Rappelons qu’en prélude à cette commémoration, pour faire le point annuel de la situation de lutte contre la maladie, les responsables du Programme national de lutte contre le paludisme ont animé une conférence de presse au siège de l’Organisation Mondiale de la Santé. C’était sous la houlette du coordinateur du PNLP, Dr Diakalia Koné, en présence des représentants de l’OMS, du CNIECS de la DNS et du Rotary.

Moussa Koné

 

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1 commentaire

  1. En finir pour de bon avec le paludisme? thème trop oser
    La pauvreté bas son record , aucune relance économique et vous parler ainsi. soyons réaliste! continuons de sensibiliser

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