A l’instar des autres services de santé essentiels, la lutte contre le paludisme au Mali, a été affectée par la COVID19. En effet, les spécialistes de la santé signalent une baisse des fréquences des consultations et un recul de dépistages. Pour la directrice nationale adjointe du Programme national de lutte contre le paludisme (PNLP), Mme Koné Diahara Traoré, les mesures restrictives, et les appréhensions des patients, ont négativement impacté sur les acquis.
-maliweb.net– Selon l’OMS, le paludisme est la première cause de morbidité et de mortalité au Mali. Au niveau mondial, le Mali se classe parmi les dix pays où le nombre de cas et de décès du paludisme est le plus élevé ( 3% des cas et des décès dans le monde et 6% des cas d’ Afrique de l’ouest). Pour les professionnels de la santé, la COVID19 a lourdement affecté les progrès de la lutte contre le paludisme. « Même si l’on n’a pas de chiffres palpables indiquant l’ impact de la COVID sur la lutte contre le paludisme, je peux affirmer sans me tromper qu’elle l’a négativement affecté. Car nous avons constaté la baisse des fréquentations des services sanitaires donc des dépistages », souligne la directrice nationale adjointe du PNLP, Koné Diahara Traoré. Et de poursuivre que l’avènement de la COVID19 en 2020, a chamboulé l’ensemble de leurs activités . « Nous avons été perturbés dans notre méthodologie de travail notamment dans l’organisation des séances de CPS ( chimio-prévention) qui se déroulent en période d’hivernage et rassemble du monde, au moins 30 à 50 personnes par séance », déplore-t-elle. Par ailleurs, la directrice adjointe du PNLP, soutient la perturbation et le réaménagement de l’ensemble des activités de prévention inscrit au PNLP à cause des mesures Anti-COVID. Pour respecter les mesures de distanciation, les séances de masse tenant lieu d’information et de distribution de moustiquaires, ont être stoppées, informe-t-elle. Outre, les obstacles liés aux réorientations des stratégies du PNLP, la directrice adjointe du PNLP, signale les préjugés liés à la COVID ,qui ont rendu difficiles la bonne marche des activités du PNLP. Il s’agit entre autre de la stigmatisation des aires et des services de santé. « Beaucoup de personnes ont renvoyé les agents de pulvérisation. Pour ces gens, la pulvérisation pouvait être un vecteur de propagation du virus dans leur environnement », a-t-elle déclaré. Une stigmatisation des services sanitaires, reprit par le Médecin Chef du centre de santé communautaire de Djicoroni Para en commune IV du district de Bamako(ASACODJIP), le Dr Ibrahim Traoré. Pour sa part, il affirme que le centre a enregistre une baisse de 80% de ses fréquentations pour les mêmes raisons évoquées par Mme Koné Diahara Traoré.
Khadydiatou SANOGO/Ce reportage est publié avec le soutien de JDH/JHR-Journalistes pour les Droits Humains et Affaires Mondiales Canada.