COVID 19 et efficacité des mesures gouvernementales

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La pandémie du coronavirus a entrainé une batterie de mesures à travers le monde pour contenir les conséquences économiques et sociales de cette crise. Les pays africains touchés ont tous annoncé des plans à plusieurs centaines de milliards pour contrecarrer les effets pernicieux de cette crise sur leurs économies.

 

Si la plupart des pays occidentaux dispose de plans d’urgence pour faire face à diverses conjectures, des stratégies et des moyens prévus à cet effet, rares sont les pays africains qui disposent d’un tel plan car la gestion du quotidien accapare toutes les énergies. Par ailleurs, du fait de leur forte subordination politique, les agences gouvernementales chargées de la prospective disposent rarement de compétences humaines capables de faire ce travail de planification.

 

C’est pourquoi la pertinence de ces plans suscite des interrogations : Ces plans sont-ils adossés à des résultats d’études sérieuses ? Comment les montants affectés aux différents secteurs ont été déterminés ? Comment ces plans seront-ils financés ? L’efficacité des mesures préconisées est-elle avérée ?

 

Ces interrogations trouvent une légitimité supplémentaire dans le fait que des pays africains sont pour la plupart en crise (Mali, Burkina, Niger) et font face à d’énormes difficultés budgétaires et financières. Certes, le moratoire sur le payement de la dette extérieure serait une soupape d’échappement, cependant les ressources qu’il génère ne seront pas suffisantes pour financer par exemple un plan à 500 milliards de francs pour le Mali.

 

Par ailleurs, la séquence dans laquelle ces plans furent annoncés fait plutôt penser à un mimétisme ou à un effet de mode plus qu’à une véritable stratégie élaborée sur la base d’une évaluation des impacts de la crise. Face à une telle crise, deux types de plans doivent être envisagés : un plan de stabilisation pour atténuer le choc afin que l’économie ne soit pas complètement écartée de sa trajectoire normale et un plan de relance afin que l’économie retrouve son niveau d’avant crise. Sans la prise en compte de ces préoccupations, les mesures annoncées ne seront que des promesses non tenues de plus et contribueront davantage à aggraver la crise de confiance entre les gouvernants et les gouvernés.

 

C’est  pourquoi chaque mesure annoncée doit préalablement être étudiée, évaluée afin d’estimer son efficacité sur sa cible. Au Mali, parmi ces mesures figure celle visant à alléger les dépenses de consommation d’électricité des catégories défavorisées pendant la crise. Cette mesure a été particulièrement bien accueillie par la population, cependant des interrogations subsistent. L’accès à l’électricité est déjà une source d’inégalité surtout entre les populations urbaines et rurales au Mali, sa gratuité ne risquerait-elle pas d’aggraver cette injustice sociale ? La réponse à cette question nécessite des études plus approfondies.

 

Dr. Ousmane MARIKO, Faculté des Sciences Economiques et de Gestion de Bamako.

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