COVID-19 et culture : Les déboires du centre Soleil d’Afrique

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Depuis l’avènement de la Covid-19 au Mali, le secteur culturel est le plus impacté par la pandémie. Le Centre soleil d’Afrique, une association d’artistes établie au Mali depuis 1999 comme un des acteurs essentiels de la scène artistique, pousse un cri de détresse.

Le Centre Soleil d’Afrique a pour objectifs, d’améliorer les conditions de travail et de vie des artistes maliens et d’offrir un espace pour le développement de concepts artistiques et d’idées. Il a honorablement tenu son rang jusqu’à l’avènement de la Covid-19. La pandémie a eu des répercussions dans tous les secteurs, tous les domaines et le monde entier a été bouleversé par la même occasion, mais les acteurs culturels sont ceux qui en paient le prix cher.

« Ici, au Centre soleil d’Afrique, depuis le début de la Covid-19, on a traversé des moments très durs avec les restrictions fermes du gouvernement. D’abord une de ces restrictions, c’était d’arrêter les rassemblements, de ce fait les activités culturelles ont été directement frappées par la pandémie », dit le directeur du centre soleil d’Afrique, Hama Goro.

Le centre avait déjà des activités culturelles programmées, poursuit le directeur. « L’organisation de nos événements demandent beaucoup de travaux en avance. Nous nous sommes retrouvés à revoir nos programmes, nos projets, les formats de nos événements, le nombre de participants et de devoir annuler d’autres activités. Au niveau du cadre, nous sommes obligés de faire certains sur zoom au lieu du présentiel ».

« L’autre problème c’est au niveau de l’acquisition des financements. Tout le secteur culturel a vécu cette crise financière. A cause du manque de financement, les acteurs culturels ont revu tous les paramètres qui rentrent en compte dans l’organisation des événements. Certains étaient contraints de renoncer à leur programme initial et même d’arrêter tout pour le moment».

En ce qui concerne le Centre soleil d’Afrique, pour pouvoir diversifier les entrées, nous faisions la confection des affiches, nous faisions des photos et autres supports publicitaires, la sérigraphie pour les autres et la vente des œuvres d’art. Mais, avec le ralentissement ou encore l’arrêt des événements, nous n’avons plus de revenus à ce niveau. Nous faisions également des reportages pour des gens, avec la Covid-19 toutes nos sources de revenus sont coupés, confie le directeur.

Selon Hama Goro, avant la Covid-19 le centre soleil d’Afrique organisait 3 activités au niveau international et plus d’une dizaine au niveau national et plusieurs autres avec d’autres structures.

« De janvier 2021 à nos jours, nous avons organisé très peu d’activités. Par exemple en temps normal, nous organisons une caravane culturelle, c’est d’ailleurs notre activité far de l’année, mais depuis que la Covid-19 a commencé, nous n’arrivons plus à l’organiser. J’ai fait les procédures auprès du gouverneur du district, il n’a pas accepté que nous fassions la caravane pour des raisons de sécurité tant physique que sanitaire. A défaut de la caravane, nous avons organisé une exposition sur le site des jeunes de Lafiabougou », a-t-il témoigné.

Kary Coulibaly, de la Fedama confie que l’aide aux artistes n’est pas toujours acquise. Elle s’élève à un montant à hauteur d’un milliard.

Le Centre soleil d’Afrique, à l’instar des faîtières et acteurs culturels, espère et compte sur la subvention ou encore l’aide promise par l’Etat malien pour se relever et redonner goût aux hommes et femmes de la culture.

Aminata Agaly Yattara

Cet article a été publié avec le soutien de JDH Journalistes pour les Droits Humains et Affaires Mondiales Canada

 

 

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