Chaque structure de soins a imaginé des dispositifs particuliers pour accueillir et traiter les patients, surtout ceux qui ont une maladie incurable, sans risquer de propager le virus redouté
La pandémie du coronavirus a un impact certain sur la prise en charge des maladies chroniques et autres pathologies. Un réaménagement s’impose pour la poursuite de la prise en charge de ces maladies. Les agents de santé veulent protéger la population afin d’éviter de les exposer. Sans céder à la panique générale ou à la psychose d’infection en milieu hospitalier, les agents en charge de la santé ont développé des stratégies innovantes pour limiter la propagation du virus. Pour la lutte contre le paludisme, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a invité tous les pays africains touchés par cette maladie à assurer la continuité des services de prise en charge du paludisme dans le contexte de la pandémie du Covid-19. Compte tenu du lourd fardeau que le paludisme fait peser sur les populations vulnérables et de la fragilité des infrastructures sanitaires, l’OMS souligne qu’il est capital de continuer à prévenir, à détecter et à traiter cette maladie. Conformément à cette recommandation, le directeur général du Programme national de lutte contre le paludisme, Dr Idriss Cissé, a annoncé que les activités ne seront pas réduites, mais les méthodes seront réajustées. Il a expliqué que des stratégies innovantes seront adoptées pour assurer la continuité des services de prise en charge dans le respect strict des mesures barrières. Ainsi, les agents se déplaceront de porte en porte pour distribuer les moustiquaires imprégnées et administrer les médicaments aux enfants.
Les mêmes précautions prévalent au Centre de recherche et de lutte contre la drépanocytose (CRLD), dont le directeur général, Pr Mounirou Baby, a déclaré que la pandémie du Covid-19 a légèrement modifié le calendrier de prise en charge des malades drépanocytaires sans interrompre le processus des soins. Actuellement, les consultations programmées ont été différées, mais la prise en charge des complications aigues (en hospitalisation) n’a pas changé. Le nombre de consultations sur rendez-vous a été réduit au 2/3. En effet, a-t-il expliqué, depuis le diagnostic du premier cas de Covid-19 au Mali, le CRLD, en collaboration avec l’Association malienne de lutte contre la drépanocytose (AMLUD) et avec l’appui de la direction générale de la santé, a édicté des consignes à l’endroit du CRLD, des malades et de leurs familles et des centres de prise en charge des malades du Covid-19 accompagnés de points pratiques pour ces derniers. En plus, le CRLD a mis à la disposition de tous les centres de prise en charge du Covid-19 des guides de prise en charge de la drépanocytose. «Au niveau du CRLD, en plus des mesures édictées par le ministère de la Santé et des Affaires sociales, nous avons aménagé et équipé deux salles d’isolement pour les malades drépanocytaires suspects de Covid-19», a-t-il précisé. Deux médecins référents et un infirmier ont été désignés pour la gestion des cas suspects. Par ailleurs, un comité permanent de crise pour la gestion des catastrophes et épidémies a été créé. Il est dirigé par le directeur général du Centre. Le professeur recommande aux patients et à leurs familles le respect strict des mesures générales contre le Covid-19. «Nous conseillons d’être plus vigilants, et surtout d’éviter l’automédication, privilégier les échanges téléphoniques avec leur médecin et prendre régulièrement les médicaments».
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