Coronavirus: l’Afrique face à la pandémie le samedi 20 juin

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L’Afrique comptait ce samedi 20 juin 287 385 cas confirmés de coronavirus. Le Covid-19 a déjà coûté la vie à 7 708 personnes sur le continent, selon le Centre africain de prévention et de contrôle des maladies. Les pays les plus touchés par la pandémie sont l’Afrique du Sud (87 715 cas), l’Égypte (52 211), le Nigeria (19 147), le Ghana (13 203), l’Algérie (11 504), le Cameroun (11 281) et le Maroc (9 801).

  • Le gouvernement du Congo-Brazzaville procède à un deuxième déconfinement

Le Congo-Brazzaville, qui vient de dépasser la barre de mille cas positifs du Covid-19 est passé samedi 20 juin à une deuxième étape du déconfinement progressif, allégeant ainsi les mesures dans plusieurs secteurs, notamment les transports nationaux et lieux de cultes. Ceci après avoir déconfiné dans un premier temps une partie de l’école ou les administrations. Les nouvelles mesures de déconfinement entreront en vigueur le mardi 23 juin, a expliqué le Premier ministre Clément Mouamba.

« J’annonce les nouvelles mesures d’allègement du confinement qui sont les suivantes : l’allègement du couvre-feu sur l’ensemble du territoire national, de 22 heures à 5 heures du matin ; la réouverture des bars et restaurants ; la réouverture des hôtels et autres lieux d’hébergement collectif ; la réouverture des lieux de culte ; la reprise des sports individuels de compétition, sans public de plus de 50 personnes ; la réouverture des vols commerciaux entre Brazzaville et Pointe-Noire et sur l’ensemble du territoire national ; la reprise des autres modes de transport des voyageurs (autobus, trains et bateaux) sur l’ensemble du territoire national ».

En revanche, les frontières, les résidences universitaires et internats, les bars dancings et boîtes de nuit ou encore les crèches demeurent fermés. Clément Mouamba demande à ses concitoyens de ne pas baisser la garde. « Je le redis haut et fort, la pandémie est encore là. Ce n’est donc pas le moment de baisser la garde », a-t-il prévenu. D’après le Premier ministre le coronavirus a déjà fait payer un lourd tribut à l’économie nationale et à la société.

  • Matériel médical au Zimbabwe : le ministre de la Santé inculpé d’abus de pouvoir

Obadiah Moyo avait été arrêté vendredi 19 juin et détenu au commissariat de Rhodesville, dans la capitale Harare, selon le porte-parole de la commission zimbabwéenne anti-corruption. Le ministre de la Santé et du Bien-être de l’enfance a été inculpé, samedi 20 juin, d’abus de pouvoir en tant qu’agent public. Il est accusé d’être illégalement intervenu dans la passation d’un marché de plusieurs dizaines de millions de dollars américains (entre 20 et 60 selon les sources) destiné à fournir du matériel médical anti-Covid au pays d’Afrique Australe.

C’est l’entreprise Drax Consult SAGL, enregistrée en Hongrie, qui a obtenu le contrat, annulé depuis (les autorités hongroises avaient signalé un versement suspect de deux millions de dollars). Selon un document juridique consulté par l’agence Associated Press, le ministre Moyo aurait « exercé des pressions » sur ses subordonnés pour que l’entreprise Drax se voit accorder ce marché public. Il a été libéré sous caution et devra se présenter devant la justice le 31 juillet prochain. Il risque jusqu’à 15 ans de prison. Un représentant de la société Drax au Zimbabwe a également été arrêté selon la télévision publique. D’autres responsables de l’agence gérant les commandes publiques de médicaments sont poursuivis dans la même affaire.

Cela intervient alors qu’infirmières et médecins zimbabwéens sont en grève pour réclamer que leurs salaires leur soient versés en dollars américains face à l’inflation galopante. Ils réclament également de meilleures protection contre le nouveau coronavirus.

  • Le Maroc assouplit ses mesures anti-Covid

Le royaume va élargir la « zone 1 », celle où les activités sont beaucoup moins restreintes. La « zone 2 » ne subsistera que dans cinq villes où un permis spécial sera toujours nécessaire pour circuler. Ces mesures entreront en vigueur mercredi 24 juin. L’annonce intervient alors que le Maroc a enregistré, vendredi 19 juin, sa plus forte augmentation du nombre de cas de Covid-19, avec 539 nouveaux tests positifs, notamment liés à une usine dans la région de Kénitra, à quelques kilomètres au nord de la capitale, Rabat. Le Maroc compte, au total, 9 801 cas confirmés pour 513 décès et 3 204 guérisons.

  • L’Éthiopie réduit les conditions de la quarantaine

La ministre de la Paix, Muferiat Kamil, annonce que la durée de la quarantaine obligatoire pour les cas suspects passe de 14 à 7 jours. La coordinatrice du comité interministériel de réponse au Covid-19 justifie cet assouplissement des règles par la durée moyenne d’incubation constatée, de six à sept jours selon elle. Les entrants dans le pays bénéficieront de la même mesure : sept jours de quarantaine dans un centre géré par le gouvernement ou à l’hôtel à leurs frais, puis sept jours d’auto-isolement. Il sera possible d’y échapper en apportant un certificat de test négatif de moins de 72 heures.

Par ailleurs les funérailles des personnes décédées de la maladie engendrée par le SARS-CoV-2 pourront être organisées par les familles. Le gouvernement continuera d’organiser la mise en terre des personnes décédées dans les centres publics de traitement du Covid-19. Le deuxième pays le plus peuplé du continent a enregistré ce samedi 20 juin son plus haut bilan depuis le premier cas testé positif au Covid-19, le 13 mars. 399 nouvelles personnes sont officiellement porteuses du virus responsable de la maladie, ce qui porte à 4 469 le nombre total de cas confirmés (72 décès, 1 122 guérisons).

  • Des centres de test saturés en RCA

Le nombre de cas augmente de manière très importante ces dernières semaines en Centrafrique. Au dernier décompte : 2 410 cas, 396 guéris, 14 décès. Les personnes suspectées d’être malades affluent au centre de prélèvement de la capitale. Mais il a été difficile ces derniers jours de pouvoir être prélevé, beaucoup ont fait plusieurs fois le déplacement sans réussir à être testé, créant des mécontentements. En cause l’organisation de la décentralisation dans les quartiers du dépistage.

J’ai un de mes plus proches collaborateurs qui a été contaminé et on m’a demandé de venir passer le test. Pour vérifier si je suis positif ou non. Je suis consultant, on me paye par heure. Plus je passe de temps, plus je traine à la maison c’est mon contrat qui est en jeu. Vraiment je suis navré. Nous sommes fatigués par ce genre d’histoire. Hier j’étais là je suis reparti et aujourd’hui pareillement. Et alors ?

Un désagrément temporaire rassure le ministre de la Santé, Dr Pierre Somsé. « Ce qu’on a constaté il y a une semaine avec l’augmentation brutale des cas, c’est une congestion, une sorte de ruée vers l’or, beaucoup de gens qui viennent se faire tester. C’est l’une des raisons pour lesquelles on a suspendu parce que le lieu de prélèvement allait être plus à risque, faire plus de mal que de bien. Et donc nous sommes en train de décentraliser les sites de dépistages pour les mettre au niveau des centres de santé urbain. »

Très prochainement plusieurs centres de prélèvements devraient donc s’ouvrir dans les différents quartiers de la capitale. Le ministre appelle les habitants à poursuivre leurs efforts à aller se faire dépister s’ils ont des signes évocateurs de la Covid-19, mais aussi de la grippe ou du paludisme.

  • Distribution de matériel de protection individuel en Mauritanie

À l’occasion de la Journée mondiale des réfugiés, les représentations locales du Bureau international du travail (BIT) et du Haut-Commissariat des Nations unies (HCR) pour les réfugiés ont mis en place une opération de distributions de 11 000 masques de protection contre le nouveau coronavirus, à destination des réfugiés maliens du camp Mbéra. Situé à 1 400 km de Nouakchott, il accueille actuellement 63 000 réfugiés qui ont fui leur pays depuis 2012. Depuis les premiers cas de Covid-19 en Mauritanie au mois de mars, le BIT et le HCR mènent des actions conjointes de sensibilisation pour éviter la propagation du virus à Mbéra. Le pays compte 2 223 cas confirmés pour 95 morts et 373 guérisons du Covid-19.

  • 148 millions de dollars en urgence pour la Guinée

Le Fonds monétaire international (FMI) a approuvé ce versement afin d’aider la Guinée à surmonter la crise déclenchée par le nouveau coronavirus. « La situation mondiale qui empire et l’épidémie qui se propage rapidement dans le pays ont détérioré les perspectives de croissance à court-terme de la Guinée et entraîné une contraction des exportations minières ainsi que des rentrées fiscales », selon le FMI. Le pays compte 4 904 cas confirmés pour 27 décès et 3 522 guérisons.

  • La banque des BRICS au chevet de l’Afrique du Sud

Alors que l’économie la plus industrialisée du continent s’enfonce dans la récession, la Nouvelle Banque de développement, fondée par les cinq pays émergents dits « BRICS » (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud), va prêter un milliard de dollars à Pretoria pour faire face aux conséquences de la pandémie de Covid-19. Il s’agit d’un prêt d’urgence accordé par l’institution financière. Mercredi 24 juin, le ministre sud-africain des Finances doit présenter un budget réévalué au regard de la situation sanitaire, économique et sociale actuelle. Le pays compte 87 715 cas confirmés pour 1 831 morts et 47 825 guérisons.

  • La suspension du remboursement des dettes pourrait apporter plus de 12 milliards aux pays pauvres

Ce sont des estimations publiées par la Banque mondiale. L’institution évalue les conséquences sur l’année 2020 du moratoire sur les dettes, soutenu par les pays les plus riches et auquel plusieurs pays africains sont partie prenante.

►A lire aussi : L’Éthiopie, le Tchad et le Congo vont bénéficier d’un moratoire sur leur dette

Selon les calculs de la Banque mondiale, l’Angola serait le pays récupérant le plus d’argent : 3,4 milliards de dollars, suivi par le Pakistan et le Kenya (802 millions). En rapportant ces « gains » au produit intérieur brut (PIB) : l’Angola économiserait l’équivalent de 3,7% de sa richesse nationale contre 2,5% pour Djibouti.

Mais certaines institutions, comme l’ONU et des organisations de la société civile, ainsi que de nombreux États africains, militent plutôt pour une annulation de la dette. Car avec ce moratoire, l’argent devra un jour être remboursé (en 2021 ou plus tard si le moratoire est reconduit). La campagne Jubilee Debt en faveur d’une telle annulation estime qu’elle libérerait 25 milliards de dollars cette année et 50 milliards si elle était adoptée pour l’année prochaine.

  • La croissance économique rwandaise ralentit à cause de la pandémie

La hausse du PIB est passée de 6,1% au premier trimestre 2019 à 3,6% cette année, sur la même période d’après des chiffres officiels publiés vendredi 19 juin. L’office rwandais des statistiques anticipe un deuxième trimestre encore plus difficile que le premier. Le pays des mille collines compte 661 cas confirmés pour 2 morts et 351 guérisons.

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