Le paludisme, la tuberculose, le VIH/SIDA, la pullulation des médicaments de mauvaise qualité, la vente des huiles et eaux en sachet de qualité douteuse, tels sont entre autres les grands enjeux qui entravent actuellement la santé publique de la population malienne. C’est à ces défis que le Laboratoire national de la santé entend relever au cours des prochains mois.
Le Laboratoire national de la santé (LNS) a tenu, le mercredi dernier, sa 9ème Session ordinaire de son Conseil d’Administration. Ladite session, tenue dans la salle de conférence de l’établissement sanitaire et présidée par le Secrétaire général du ministère de la Santé, Daba DIAWARA, était essentiellement focalisée sur le rapport d’activités à mi-parcours. Ainsi, les administrateurs ont examiné plusieurs points inscrits à l’ordre du jour : adoption du procès verbal de la 8ème session, état d’exécution des recommandations de la dernière session, état d’exécution du budget au 30 juin 2006, examen du rapport d’activités à mi-parcours (01janvier au 30 juin 2006) et examen du règlement intérieur.
Il ressort des discussions que le Laboratoire national de la santé, au cours du premier semestre 2006, à travers son département contrôle de qualité des médicaments, a analysé 230 échantillons de médicaments. Quant à l’eau, boissons et aliments, l’établissent, à travers son département en charge de ce secteur, a aussi analysé un total de 182 échantillons d’eau et 321 échantillons d’aliments. Aussi, conformément à son programme d’extension géographique de ses activités, LNS a-t-il également effectué des prélèvements d’échantillons de médicaments et d’eaux dans toutes les huit régions administratives du pays. Dans les perspectives de l’année 2007, l’établissement sanitaire entend étendre ses activités de prélèvement jusqu’au niveau de certaines préfectures et sous préfectures. Quant à l’extension technique des activités, courant cette année 2006, les administrateurs ont été informés de l’évaluation faites par le Laboratoire national de la santé sur la qualité des anti rétroviraux (ARV) distribués au Mali. Conscient des grands enjeux qui entravent actuellement la santé publique, à savoir : le VIH/SIDA, le paludisme, la tuberculose, la pullulation des médicaments de la rue et de mauvaise qualité, la vente des eaux et boissons de qualité douteuse, etc.
Le Laboratoire national de la santé entend ne ménager aucun effort pour jouer pleinement son rôle dans sa contribution à la protection de la santé des populations. Cependant, au cours des travaux, les administrateurs ont été informés des grandes contraintes qui entravent la bonne marche de l’établissement. Il s’agit, entre autres, de la maintenance de ses appareils de haute technicité et de la rupture de réactifs due, d’une part, au mode d’acquisition, et, d’autre part, au non professionnalisme de la plupart des opérateurs économiques qui interviennent dans un secteur assez spécial chargé du contrôle de qualité des médicaments, aliments, eaux et boissons. Quant aux perspectives d’avenir, LNS compte renforcer ses acquis et entreprendre des études sur la qualité des huiles de coton produites dans les huileries de notre pays, la recherche de résidus de pesticides dans les fruits et légumes produits localement, la recherche de résidus de médicaments vétérinaires dans les produits d’origine animales, l’évaluation de la qualité des consommables bio médicaux, etc.
Le représentant du ministre a fait remarquer que la présente session se tient dans un contexte de grands enjeux sanitaires pour notre pays. D’autant que près de 32 milliards de médicaments contrefaits (d’après une étude de la Fédération internationale des industries de médicaments) circulent actuellement à travers le monde et dont une grande partie est déversée sur notre continent. Un autre enjeu de taille constitue, a-t-il indiqué, le commerce mondial auquel les pays africains doivent obligatoirement être partie prenante. Sur le plan national, la prolifération des petites unités industrielles de production d’huile de coton doit, selon Daba DIAWARA, retenir l’attention des autorités surtout lorsqu’il a été prouvé que la plupart de ces huiles ne sont pas raffinées. C’est pourquoi, eu égard à l’amplification des problèmes de santé crées par ces produits de qualité douteuse, il a exhorté les travailleurs du Laboratoire de la santé à doubler d’efforts pour relever ces défis dans l’esprit d’équipe, la discipline et dans la confiance mutuelle.
Par Mohamed D. DIAWARA “