Le VIè congrès de la Société africaine francophone d’hématologie s’est ouvert, consacrant également le 1er congrès de la Société malienne d’hématologie et oncologie.
Bamako est depuis hier la capitale africaine de l’hématologie et de l’oncologie. Les spécialistes de ces disciplines médicales relatives au sang et aux cancers, sont réunis au Centre international des conférences, à l’occasion du VI è congrès de la Société africaine francophone d’hématologie (SAFHEMA) qui consacre également le 1er congrès de la Société malienne d’hématologie et oncologie (SOMAHO). La cérémonie d’ouverture était présidée par le secrétaire général du ministère de la Santé, le Pr Mamadou Souncalo Traoré, en présence des professeurs Dapa Ali Diallo, président du comité d’organisation, Alixis Elira Dokekias, président de la SAFHEMA et Lazare Kaptue, doyen des hématologistes d’Afrique francophone et président d’honneur de la SAFHEMA. On y notait aussi la présence de Gil Tchernia, professeur honoraire à Faculté de médecine à Paris XI, de Narba Mohandas, directeur du centre de transfusion sanguine de New-York et de sommités de la médecine malienne. Les assises sur l’hématologie et l’oncologie créent un cadre de concertation et d’échanges sur des préoccupations liées à la prise en charge des maladies dans ces différentes spécialités médicales. De grands spécialistes du Nord qui font autorité dans ces domaines, partageront leur expérience et leur vécu avec leurs homologues africains, à travers communications et discussions.
Des thèmes d’actualité comme la problématique du diagnostic, la sécurité transfusionnelle, les hémopathies malignes, les pathologies de l’hémostase, le Vih et cancer en Afrique ainsi que les soins palliatifs, seront, entre autres, développés durant la rencontre. Ces assises constituent, selon le Pr Dapa Ali Diallo, un cadre d’échange, de donner et du recevoir. Le président de la SAFHEMA a, lui, rappelé que sa société savante a vécu grâce à l’implication de jeunes chercheurs et continue de poursuivre son chemin malgré les ressources limitées de nos pays. Alixis Elira Dokekias a rendu hommage au Pr Amadou Sangaré qui a été un des fondateurs de la Société africaine francophone d’hématologie. Le doyen des hématologistes africains a salué la tenue de ces assisses dans notre pays qui fait, selon lui, la fierté africaine pour deux raisons : le cas d’école et l’exemple à suivre que représente la démocratie malienne et le fait que le Mali a été aussi le premier africain à valoriser la pharmacopée traditionnelle, en mettant sous formes galéniques, les produits de cette pharmacopée. Il se référait ainsi aux médicaments traditionnels améliorés (MTA), disponibles aujourd’hui dans les officines pharmaceutiques. Lazare Kaptue a souligné la difficulté de dissocier l’hématologie de la transfusion sanguine dans laquelle on retrouve les mêmes acteurs.
Les assisses scientifiques permettent de focaliser le regard sur des préoccupations essentielles liées à une discipline médicale soit sur des pathologies de santé publique. A ce propos, elles représentent un cadre de formation continue, donc de renforcement de connaissances et de compétences. Pour le secrétaire général du département de la Santé, les thèmes retenus pour ces assises sont des questions majeures et témoignent de l’ouverture sur l’évolution des connaissances et pratiques dans le domaine de l’hématologie et de l’oncologie. Il a rappelé l’engagement pris par les pays de combattre les maladies non transmissibles, lors de la 66è assemblée mondiale des Nations unies. Ce qui a conduit le Mali à élaborer un plan stratégique de lutte contre ces maladies. Mamadou Souncalo Traoré a précisé que le cancer constituait une des premières causes de mortalité. 70% des décès liés à cette maladie surviennent dans les pays à revenus faibles ou intermédiaires. Il a rappelé les efforts consentis par notre pays dans la lutte contre cette maladie, notamment l’adoption de la politique nationale de lutte contre le cancer, assortie d’un plan stratégique et la construction d’un centre de radiothérapie à l’Hôpital du Mali. La drépanocytose aussi continue de préoccuper notre pays. Plus de 6000 naissances vivantes par an sont affectées par la drépanocytose, a noté Mamadou Souncalo Traoré. La présence à ces assises d’aînés comme le Pr Yaya Fofana, premier hématologiste malien, Mamadou Koumaré, précurseur de la médecine traditionnelle et d’autres aînés apparaît comme une marque d’estime à l’égard des anciens et grands experts.