Le 8 février 2014, l’association ‘’Vendée Afrique’’ a procédé à la distribution des matériels médicaux, agricoles et des matériels de nature diverse aux organisations socioprofessionnelles de Bougouni. Des organismes publics et parapublics ont aussi bénéficié des équipements apportés par cette association.
A l’occasion de la distribution, Mme Claudine Gilbert, présidente de Vendée Afrique s’est confiée au journal « Le Relais ».
Interview !
Relais : Pouvez-vous nous présenter l’association Vendée Afrique ?
Claudine Gilbert : Vendée Afrique est une association qui intervient dans le Cercle de Bougouni, puis Yanfolila et Sélingué depuis 1988. Notre première mission en 1988 était essentiellement basée sur l’agriculture. Au fur et à mesure de nos missions nous avons constaté que les populations sont confrontées à des difficultés dans le domaine sanitaire, scolaire et social. Donc nous avons développé nos missions et maintenant nous sommes partenaires aux dispensaires de Bougouni, Yanfolila et Sélingué. Nous sommes partenaires à diverses associations de femmes qui étaient aussi confrontées à des difficultés dans leur fonctionnement.
Donc, nous intervenons dans le médical, dans le social et un peu dans l’agriculture à travers la COPROCUMA dont le président est Soumaïla Diakité.
Relais : Quelles sont les activités que vous allez mener pendant cette mission ?
Claudine Gilbert : En venant nous avons constitué un container avec des matériels récupérés dans les hôpitaux, dans les écoles. Nous avons aussi fait des achats grâce aux dons des bienfaiteurs en France. Nous allons doter en lits, en matelas, en petits matériels de chirurgie, des matériels optiques, des consommables, de draps, de blouses les dispensaires de Bougouni, Yanfolila et Sélingué. Donc nous allons faire beaucoup de remises. Nous avons aussi amené quelques lits pour une clinique et beaucoup de matériels de jardinage pour les associations de femmes à travers APROFEB. Des mobiliers scolaires pour les villages de Djérila et Fougani auxquels nous apportons des fournitures scolaires chaque année. Nous avons aussi une aide financière pour les femmes de Fougani et Djérila pour qu’elles achètent des semences améliorées de maïs. Cela leur permettra de développer leur production.
Tout au long de notre séjour nous allons continuer avec la remise et la distribution en direct à nos partenaires.
Relais : A combien peut-on estimer ces dons ?
Claudine Gilbert : C’est difficile de dire ça parce que beaucoup de choses nous ont été données. Mais, nous aussi nous avons fait des achats pour plusieurs milliers d’Euro. C’est difficile de donner la valeur, mais c’est au moins 50 000€ soit plus de 32 millions de francs CFA.
Relais : Avez-vous rencontré des difficultés ?
Claudine Gilbert : Oui ! Des difficultés liées au blocage de container qui nous a pris une semaine. Nous avons quitté la France pour venir là pendant 10 jours. Nous sommes arrivés au Mali le lundi, jour auquel le container devrait être débloqué, mais il est arrivé seulement ce samedi matin à Bougouni. Nous n’avons pas perdu notre temps, nous avons pu rencontrer nos partenaires associations et hôpitaux. Et nous devons retourner le mercredi et cela à nos frais. Aucun frais de voyage n’est pris sur le budget de l’association.
Vraiment pour nous ça a été difficile parce que nous venons pour aider, avons trouvé qu’il n’y avait pas eu de facilitation depuis le mardi. Ça on regrette beaucoup. On a eu une exonération douanière du fait que nous sommes une association agréée au Mali. Donc nous remercions le gouvernement mais après avoir rempli tout ce qui est formalité il faut payer encore l’argent pour débloquer les dons à la douane. C’est très désagréable.
Relais : Quelles sont les perspectives de Vendée Afrique pour les prochaines missions ?
Claudine Gilbert : Nous, nous sommes une association qui a des moyens limités. Donc nous ne pouvons pas faire des constructions et des achats de véhicules. Nous intervenons pour aménager, débloquer les situations. Par exemple, le dispensaire avait des difficultés pour changer les pneus d’un véhicule. Hier nous avons acheté les pneus du véhicule afin qu’il marche. On débloque des situations par des apports financiers.
Présentement nous avons beaucoup de partenaires et je sais qu’il y a beaucoup de besoins. Mais on préfère approfondir avec nos partenaires actuels.
Au niveau de Bougouni, il y a des associations de femmes, des handicapés, COPROCUMA, le Cercle, le dispensaire. Donc on préfère approfondir les relations et suivre nos réalisations.
Par exemple, à Dalabani on a fourni un moulin il y a quelques années. Hier on a constaté que ce moulin est en panne, on préfère dépendre Dalabani que d’acheter un autre moulin.
Relais : Avez-vous un mot de la fin ?
Claudine Gilbert : Je vous dis que depuis 1988, j’ai participé à toutes les missions de Vendée Afrique. Ça fait une trentaine de fois que je viens au Mali. C’est toujours un vrai bonheur de rencontrer le peuple malien.
On subit avec vous les événements qui ont bloqué depuis 2 ans nos actions sur le Mali. Même si on n’a pas trop souffert comme vous à cause de la distance. Aujourd’hui nous sommes une mission restreinte, beaucoup ne sont pas venus parce que leurs familles n’ont pas accepté qu’ils viennent.
On a toujours reçu auprès de nos partenaires locaux un accueil extraordinaire, donc c’est au niveau des grandes administrations qu’on a des blocages.
Je souhaite que l’administration continue à s’améliorer, il y a eu déjà une grande amélioration, on espère que le nouveau gouvernement va continuer à améliorer le fonctionnement pour que les populations bénéficient au mieux de l’aide apportée soit par une petite association comme des ONG. Nous, on aime le Mali, on aime Bougouni et on y reviendra.
Propos recueillis
Par Seydou KONE