« Jeunesse et société » était le thème d’une conférence débat, le dimanche 13 mars au terrain de l’AS Soleil, animée par M. Fodé Moussa Sissoko, Dr en Littérature et tradition orale. Cette conférence débat entre dans le cadre du weekend porte ouverte de l’Association Sportive Soleil de Kalaban-Coura (ASSKC). Un weekend porte ouverte qui avait commencé depuis le vendredi 10 mars.
Le conférencier, Dr Fodé Moussa Sissoko dira d’entrée de jeu que l’école n’a pas la vocation d’éduquer un enfant. Son rôle se limite à lire et à écrire. Dans la société bamanan, explique Dr Sissoko, l’enfant appartient à un groupe, celui des non circoncis (blakoro). Ce groupe appelé le « thomo » est dirigé par un adulte, qui éduque les enfants dans la rue. Dans ce groupe, poursuit-il, on corrige l’enfant et on l’apprend à respecter les anciens. A l’en croire, tous les enfants du village sont obligés d’adhérer à ce groupe.
Pour Dr Sissoko, chaque chose a son temps, et notamment le fait de porter de la culotte. On ne porte pas la culotte comme ça. Il y’a des rites et des initiations, a-t-il fait remarquer. Le garçon pouvait rester non circoncis jusqu’à 21 ans. C’est après avoir été circoncis que le garçon entre dans l’âge adulte et peut par conséquent porter une culotte. Aujourd’hui, ajoutera-t-il, les garçons sont circoncis depuis à bas âge. Pour lui, il faut attendre au moins 7 ans avant de circoncire un garçon. A l’en croire, la circoncision précoce entraine des insuffisances sexuelles. Selon lui, les Blancs et les Arabes ne connaissent rien de la circoncision, qui est une tradition purement africaine. Seuls les Africains savent pourquoi on fait la circoncision, a-t-il précisé. A ses dires, l’Islam n’a rien à voir avec la circoncision, d’autant que ce sont les noirs qui ont circoncis les premiers arabes venus pour islamiser le continent noir. Car pour l’Africain, on ne peut pas avoir autant de connaissance sans avoir été circoncis.
Concernant la déperdition de la jeunesse, Dr Sissoko pense qu’elle est liée à la vie dans la cité. Dans la cité, une fois quitté l’école personne ne s’occupe de l’enfant. Il est laissé à lui-même. Or l’enfance a horreur de rester tranquille. Demander à l’enfant de rester tranquille, c’est lui demander de faire l’impossible, a-t-il précisé.
A en croire le conférencier, la rue a ses principes. Il faut que l’enfant soit dans une structure qui l’encadre, a-t-il expliqué. Cette absence de structure d’encadrement peut être à l’origine de la formation des gangs. Pour lui, tout enfant a besoin de la correction. Il ne s’agit pas nécessairement de frapper l’enfant. Avant de conclure « Le mérite doit être récompensé et la faute sanctionnée ».
Famory Macalou