CHU-Gabriel Touré : nouveau préavis de grève du syndicat des travailleurs : A qui profite le crime ?

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Hopital Gabriel Toure
L’hôpital Gabriel Touré

Conséquences négatives de l’avènement de la démocratie dans notre pays, la grève est devenue un jouet d’enfants pour de nombreux syndicats professionnels. Lesquels n’hésitent point à la brandir à tout bout de champ, lors d’une moindre revendication syndicaliste, même insensée. Comme c’est le cas actuellement pour le comité syndical de l’Hôpital Gabriel Touré. Un établissement hospitalier de renom qui est en train de perdre son lustre d’antan à cause de ces grèves intempestives. Du coup, le personnel de cette structure sanitaire commence à en avoir ras le bol. Et pour cause, d’une lutte corporatiste de nombreux agents, notamment des subalternes (manœuvres, brancardiers…) estiment que la démarche de leur comité syndical a pris une tournure de satisfaction personnelle du seul secrétaire général du comité syndical, Loceny Bengaly. Qui a sa question de mutation, non seulement en tête des points inscrits dans le cahier de doléances (1er point des discussions), mais aussi, au centre de tous ces mouvements d’humeur du syndicat. Lequel mène le personnel de cet important hôpital dans un bateau dont il ignore la destination et fait boire du calice à ces milliers d’usagers, patients qui affluent  vers cet hosto.

« J’ai mon avenir devant moi, une famille à nourrir et des malades à guérir, je ne peux plus me laisser à la portée d’un syndicat insouciant des enjeux d’une structure médicale comme Gabriel Touré », nous a craché une dame médecin de cet hôpital, avant d’exprimer sa désapprobation contre un autre mouvement de grève dont l’aboutissement n’est autre que l’affectation du sécregé de leur syndicat au service juteux à ses yeux.  « Où va la santé au Mali ? » s’indigne-t-elle, le visage plein d’amertume.

Même son de cloche chez un manœuvre, qui a témoigné sous anonymat avec le ton ferme. « Nous sommes devenus des dindons de la farce. Les syndicalistes sont en train de faire leur mouvement, en nous faisant perdre des journées de travail, tout simplement pour trouver un bon point de chute à leur secrétaire général », affirme-t-il.

En effet, est-il besoin de le rappeler, le comité syndical du CHUGT, qui a déposé sur le bureau du ministre de la Santé et de l’Hygiène Publique un cahier de doléances de 15 points dont 13 ayant fait l’objet de discussions, a pu acquérir sous l’égide de la commission de conciliation la satisfaction de douze (12) points. Un véritable succès, si l’on s’en tient aux résultats d’autres négociations syndicales. Comme celle engagée entre la CSTM et le ministère du Travail, de la Fonction Publique et de la Reforme de l’Etat. En effet, pour une centrale syndicale de grande envergure comme la CSTM, la satisfaction  de 27 points sur les 38 déposés, constitue un succès, sans pour autant estimer que les 11 points de désaccord doivent conduire à des grèves, mais plutôt d’actions de réflexion, de concertations et d’éventuelles négociations.

Toujours par rapport à la lutte syndicale du comité syndical du CHUGT, le hic qui fait paradoxe, porte sur le seul point de désaccord. A savoir, la réaffectation du secrétaire général du comité syndical, Loceni Bengaly, lequel n’a même pas daigné prendre service au niveau de son service d’affectation (direction de la pharmacie et du médicament) depuis le 26 décembre 2013. Voilà toute la raison du blocage. Comme si, l’on veut amener l’actuel ministre de la Santé a foulé au pied  sa propre décision (n° 2013/1580/MSHG-SG) ayant affecté Loceny Bengaly à la direction de la pharmacie et du médicament, l’obliger à violer les textes  régissant la fonction publique au Mali(réaffecter un agent d’un service dont il n’a même pas pris fonction), les syndicalistes sont en train de monter la pression, avec chaque fois un préavis de grève.

D’ailleurs, selon de nombreuses sources, le syndicaliste concerné aurait même donné son accord à prendre fonction dans un autre service, différent de la DPM. Mais dès qu’il aurait compris que le patron actuel du département de la Santé n’est pas du genre à se laisser faire, il a changé de fusil d’épaule pour faire des préavis de grève, une camisole syndicale pour arriver à ses fins. La supercherie a été de nos jours découverte par de nombreux travailleurs du Gabriel Touré, qui sont sur le point de bouder le mot d’ordre de grève annoncé pour les 1er, 2 et 3 Avril. 72 heures pour entasser des victimes dans la morgue à cause de l’intérêt d’une seule personne. Où est passée la morale de la santé au Mali ?

A suivre.

Nana Cissé

 

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