Les travailleurs de l’hôpital Gabriel Touré sont entrain de mettre leur menace à exécution. Le jeudi dernier s’est tenu la énième assemblée Générale des travailleurs dans l’enceinte de l’établissement. Objectif : demander le départ de Abdoulaye Nènè Coulibaly.
Le tandem syndicat- direction de l’hôpital prend une tournure inquiétante. Les travailleurs se disent pour cette fois-ci, prêts à en découdre avec le Directeur Général qui est entrain de fouler au pied ; les intérêts de l’hôpital. Les griefs mis au compte de ce dernier sont nombreux mais l’intéressé ne l’entend pas de cette oreille.
La version du directeur, que nous avons rencontré, est différente de celle des travailleurs. Selon lui, les mauvaises conditions de conditions de travail invoquées ne sont qu’un prétexte pour créer la confusion au sein de l’hôpital. « Quand les travailleurs disent revendiquer de meilleures conditions de vie et de travail, c’est le comble. Les primes et ristournes étaient en train d’être payées au moment où ils tenaient le sit in le 12 avril dernier. Ces paiements devraient normalement être effectués depuis le 10 du mois mais le 11 et le 12, on a accusé seulement quelques jours de retard. En ce qui concerne la réparation du scanner, nous n’avons pas de spécialistes, ils viennent d’ailleurs. Cela à coût de millions. La procédure est lente, d’où le retard. On était entrain de solutionner cela. Je ne vois pas pourquoi le personnel s’insurge contre cela au point d’en faire une revendication syndicale » a fustigé le directeur de l’hôpital. Le centre dispose d’un scanner de six barrettes dont la capacité d’examen ne doit pas dépasser 10, alors qu’on réalise 30 examens par jour, d’où les pannes incessantes. Il affirme avoir fait la commande d’un scanner de 64 barrettes dont la capacité d’examen dépasse 1000 examens par jour. A propos du bloc technique, Abdoulaye Nènè Coulibaly dit avoir équipé 3 salles sur les cinq que compte le bloc et cela grâce à ses relations personnelles. Tous les griefs portés contre lui sont de nature à lui nuire et non à revendiquer de façon syndicale. Il défie qui que ce soit de faire ces réalisations à Gabriel Touré. Le personnel n’est pas plus patriote que lui. Il se soucie du bien être de ses populations, a-t-il lancé à la figure du syndicat. Malgré cela, le comité syndical ne l’entend pas de cette oreille. Pour ce comité, Abdoulaye Nènè Coulibaly a tout foutu en l’air. « Nous en avons marre de lui. Rien ne marche dans cet hôpital de 3è Référence. Le scanner, la radio, le bloc technique sont en panne. La pharmacie est vide de produits. Les dettes s’élèvent à plus de 900 000 millions de francs CFA. L’Inspection de la santé qui y a effectué un contrôle l’a prouvé, c’est pourquoi, la pharmacie populaire du Mali (PPM) ne livre pas ses produits à Gabriel Touré. Les «explications du DG ne tiennent pas la route », a martelé un syndicaliste.
Le Secrétaire général du Comité syndical de l’hôpital enfonce le clou en affirmant : « Les reproches que nous lui faisons sont fondés. L’hôpital va mal, très mal. Nous ne pouvons pas cautionner cette mauvaise gestion du directeur, d’où la tenue de cette Assemblée Générale. Nous restons toujours dans la légalité pour revendiquer. Nos moyens d’actions restent les sit in périodiques de deux heures jusqu’à son départ » a martelé Dr Loséni Bengaly. L’hôpital Gabriel Touré vit-il ses derniers temps ?
Aux dires du premier responsable, le syndicat dépasse outrepasse ses règlements, quand il dit ne pas vouloir de la tête de quelqu’un.
Hassane Kanambaye