« Offrir à une femme rasée de quoi teinter ses cheveux est un acte sensé mais inutile ». L’Affaire des ambulances tricycles offertes à un hôpital de troisième référence dans la capitale, en ce 21e siècle, rappelle bien cet adage du conteur Amadou Sangaré dit Barry.
-maliweb.net- « A ce rythme, ce sont les ânes qui serviront qui feront l’ambulance dans les Centres de Santé communautaire », dénonce un internaute. Il s’agit d’un commentaire parmi tant d’autres. Tous émanant de citoyens indignés par le don de deux ambulances tricycles au CHU Gabriel Touré de Bamako. Des ambulances tricycles offertes par le ministère de l’Economie et des Finances. Des « dons » qui seraient payés sur le fonds covid-19, alimenté par les contributions des Maliens.
«Du folklore (Yèlèbougou) ! », s’emporte à son tour Djimé Kanté, responsable syndical au CHU Gabriel Touré. Pendant que l’hôpital manque du strict minimum pour soulager les usagers, explique le syndicaliste, ils viennent remplir nos magasins d’inutilités probablement facturées à coup de dizaines de millions. En plus des tricycles, le don était composé de plusieurs dispositifs de lavage des mains et des armoires métalliques. Aux dires de Kanté, le personnel ignore la provenance du matériel et l’a simplement vu à la télé.
« Si l’avis du travailleur comptait, on allait demander au donateur d’investir cet argent dans l’assainissement de l’hôpital, ou dans la réhabilitation de certaines salles d’hospitalisation qui puent, ou encore à nous doter du simple papier pour les photocopies ou des ordonnanciers et fiche d’examens », a indiqué le syndicaliste dans son post sur les réseaux sociaux.
« Le vrai mal du Mali, c’est que nous n’attaquons pas les problèmes, mais on ne fait que les caresser », affirme un autre internaute en réaction au post de Djimé Kanté. « Puisqu’elles sont financées sur le fondsCovid, ces motos devront-elles transporter des malades Covid ?», interroge l’internaute. Qui propose au syndicat du CHU Gabriel Touré de renvoyer les motos au donateur. « Ce sera une belle leçon pour les prochains dons », assure-t-il.
Une affaire qui rappelle étrangement celle du don « déconcertant » de chameaux de l’Union européenne à la Mauritanie, l’un des pays au monde avec une plus grande population de chameaux. Pour l’instant, ni le ministère de l’Economie et des Finances, ni le ministère de la Santé n’ont apporté des précisions sur le montant prélevé sur le fonds Covid-19 pour l’achat de ce matériel.
Mamadou TOGOLA/maliweb.net
De qui , se moque -t-on avec ce don ?
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