L’hôpital Gabriel Touré n’a jamais été aussi mal géré que maintenant. Les malades se plaignent, les attentes de la population ne sont pas comblées et ce qui n’est pas aujourd’hui faisable ou trouvable à Gabriel Touré l’est dans la plupart des CSCOM et cliniques privées du Mali. Que justifie cet état de fait?
On ne se lassera jamais de le dire : «au Mali le ridicule ne tue pas». Dans notre précédente parution, on avait ébauché la mauvaise gestion et les malversations financières de Abdoulaye Nènè Coulibaly Directeur général du CHU Gabriel Touré. Celui-ci et ses acolytes loin de se corriger se sont mis à se justifier dans les colonnes des journaux et sur les antennes des radios à coûts des sommes sonnantes. Ont-ils quelque chose à se reprocher?
Avant cet hôpital était une référence nationale, mais aujourd’hui, il est devenu un service de désolation et de déshonneur. Comment expliquer l’absence d’une plaquette de paracétamol, d’une seringue ou d’une paire de gants dans la pharmacie de ce grand hôpital endettée jusqu’au cou ? Aussi inconcevable que cela puisse paraitre, Hamed Diane Séméga ancien ministre de l’équipement et des transports, figure sur la liste des services et des personnes qui doivent de l’argent à cette pharmacie. Etre le président du PDES donne-t-il le droit à Séméga de piller la pharmacie du CHU Gabriel Touré?
Pis, quatre ans après sa construction, le bloc opératoire multifonctionnel n’a pas encore d’équipement pour fonctionner. C’est également une honte pour notre pays de constater la panne, depuis quelques mois, du scanneur et le manque de brancards pour prendre les malades ou transférer les corps à la morgue. En dehors de ces problèmes d’ordre matériel, il faut aussi noter le manque de fournisseurs.
Le soutien de qui lui a permis de faire cela? Le DG Abdoulaye Nènè Coulibaly n’est-il pas au courant? S’ajoutent le non payement des primes et ristournes des travailleurs, le report sans cesse des interventions chirurgicales et le manque d’autres produits de première nécessité. Pourtant, la situation désastreuse de l’hôpital a été décriée dans le document du dernier conseil d’administration tenu en Mars 2012, dans lequel, on relève que les comptes sont au rouge. Notamment, tant au niveau des activités que des recettes de la pharmacie.
Du coup, l’approvisionnement de cette pauvre pharmacie est impossible à cause de la dette des fournisseurs qui avoisine 597 074 565 FCFA. Les créances internes ont atteint 204 657 915 FCFA dont 125 898 570 FCFA imputables, selon une source syndicale, aux prélèvements effectués par Abdoulaye Nènè Coulibaly Directeur général du CHU Gabriel Touré. A préciser que ces chiffres proviennent du document retraçant le bilan de la pharmacie hospitalière en date du 20 février 2012.
Que les Maliens s’en remettent à Dieu
En outre, à signaler que certains blocs opératoires restent fermés malgré l’exécution à 100% du marché N°0057/DGMP-DSP-2011 du 11 février 2011 relatif à la fourniture et à l’installation d’équipement pour la réanimation et la chirurgie. Or, un budget de 289 975 333 FCFA avait été mobilisé à cet effet. Où est-il parti ? Au vu de ces faits, on pense que le D.G du CHU Gabriel Touré doit rendre compte au peuple pour sa mauvaise gestion. Car, à tout moment de la vie chacun de nous peut avoir un parent malade à conduire à l’hôpital. Mais en dépit de tout ce qu’on reproche à Abdoulaye Nène, celui-ci cherche encore à s’accrocher à son fauteuil de DG. Selon notre source, il a crée un nouveau comité syndical pour mieux défendre ses intérêts personnels et mieux régner comme on le voit dans plusieurs services de notre pays.
Une meute est désormais mise en place
Ce nouveau bureau syndical serait sous la houlette d’Alassane B Maïga technicien de santé et ancien président du conseil d’administration de la Coopérative des travailleurs de l’hôpital Gabriel Touré. Celui-ci aussi est impliqué dans des sales affaires. Chaque Malien doit se lever pour dénoncer ces pratiques malsaines. A titre d’exemple, le mardi 08 mai 2012, un personnel de Gabriel Touré du nom de Tangara du service de maintenance qui venait au service a fait un grave accident de circulation. Le choc a été grand au niveau de sa tête. Par manque de scanneur à l’hôpital il a été d’urgence évacué à l’hôpital du Mali à Missabougou après plusieurs acrobaties. Quelle honte pour ses collègues qui n’ont pu rien faire pour lui ?
Mise au point à l’endroit des gens malintentionnés
Nous tenons ici à préciser que notre rédaction ne fait que tirer la sonnette d’alarme afin que les nouvelles autorités compétentes ouvrent une enquête sur la gestion calamiteuse de l’hôpital Gabriel Touré durant ces dix dernières années. Le plus tôt serait le mieux, sinon, notre hôpital se trouve aujourd’hui lui-même aux urgences. Nous ne sommes à la solde de personne !
Fousseyni Laïco Traoré