La Société de chirurgie du Mali (Sochima) a tenu son 11e congrès du 9 au 11 août 2023 au Centre international de conférences de Bamako. Ledit congrès a été une occasion pour les spécialistes des systèmes de soins chirurgicaux, gynécologie-obstétricaux et anesthésiques réanimation du Mali et d’ailleurs d’échanger et de partager leurs expériences. La cérémonie d’ouverture était présidée par le Premier ministre Choguel Kokalla Maïga qui a à ses côtés les ministres de la Santé et du Développement social, le colonel Assa Badiallo Touré, et celui de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Bouréma Kansaye.
Le 11e congrès de la Sochima a vu la participation de plus de 700 congressistes et experts en chirurgie venus du Burkina Faso, du Niger, du Sénégal, de la Côte d’Ivoire, de la Guinée, du Bénin et du Mali. Ceux-ci ont eu à débattre à travers des conférences, des communications et des tables rondes des thèmes sur l’impact du développement professionnel continu (DPC) en chirurgie, la chirurgie péri-partum, la chirurgie en situation de catastrophe, les cancers et l’oncoplastie.
Ce 11e congrès de la Sochima a été une tribune pour le Premier ministre Choguel Kokalla Maïga pour demander aux médecins de cesser les grèves pour que le gouvernement puisse satisfaire leurs préoccupations. Il a saisi l’occasion pour saluer et remercier le président de la Société de chirurgie du Mali et toute son équipe d’avoir associé le gouvernement, à travers Mme le ministre de la Santé, aux activités de leur 11e congrès parmi lesquelles le lancement au CS-Réf de la Commune VI du district de Bamako, le 4 août 2023, des interventions chirurgicales gratuites au profit de 356 malades.
“Ces activités chirurgicales à titre humanitaire, qui se sont déroulées simultanément dans les Centres de santé de référence des communes I, IV, VI du district Bamako et le Centre hospitalo-universitaire Gabriel Touré, s’inscrivent en droite ligne de la vision des plus hautes autorités”, a-t-il dit.
Le Premier ministre a mis l’accent sur l’importance et la place des médecins dans la santé des populations. Il a révélé que le 9 août 2023 est une date inoubliable pour lui. En effet, ce jour lui rappelle un douloureux souvenir. Jour pour jour, il y a un an (le 9 août 2022), il était entre la vie et la mort suite d’une crise qu’il a piquée après la réception des premiers avions de combats. Il était tellement content de cette réception qu’il en est tombé malade. Car le Mali allait retrouver sa souveraineté aérienne grâce à l’acquisition de ces avions.
Il a été pris en charge par des médecins maliens dans une clinique malienne. Ce qui est un motif de satisfaction. Pour lui, cette date reste inoubliable, car les médecins maliens ont été à la hauteur pour le sortir de ce malaise. Il a aussi rappelé qu’en septembre 1989, il a survécu à une maladie grâce aux prouesses du Pr. Abdoul Karim Koumaré qui l’avait opéré. Il s’est dit fier du Pr. Koumaré qui ne regarde ni l’origine, ni le statut des malades pour les soigner.
Engagement
Le chef du gouvernement a rendu hommage aux hommes et aux femmes de la santé, qui veillent sur les populations. “Je ne pouvais pas ne pas prendre part à votre congrès, pour témoigner de notre engagement à vous accompagner et à vous soutenir. Nous avons toujours accordé une importance primordiale à la sante de nos concitoyens. C’est pourquoi dans le cadre des œuvres sociales de la Primature, une place de choix est accordée à l’accompagnement des services socio-sanitaires : 15 % du budget des œuvres sociales de la Primature ont été dédiés à la santé avec acquisition d’ambulances et d’équipements socio-sanitaires entres autres. Parmi les soins de santé, la chirurgie occupe une place de choix. En effet, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) dans sa 35e session, a considéré la chirurgie comme une composante essentielle de la Couverture sanitaire universelle. Chaque année, plus de 234 millions d’interventions chirurgicales sont pratiquées dans le monde. Les maladies dont le traitement repose sur un acte chirurgical sont parmi les 15 premières causes de handicap dans le monde et 11 % des charges mondiales de morbidité sont attribuables à des maladies que la chirurgie permettrait de traiter avec succès. L’amélioration des soins chirurgicaux contribue donc à sauver la vie et à assurer un bien-être. La Société de chirurgie du Mali, de par, la constance de ses activités participe ainsi activement à la mise en œuvre de la politique nationale de vision de soins de qualité et de formation continue”, a-t-il fait savoir. Il a profité de l’occasion pour rendre un vibrant hommage à toutes les sommités qui ont honoré la profession de médecin au Mali et à travers le monde. “Le Mali vous sera toujours reconnaissant”, a-t-il dit. Selon Pr. Adégné Togo, la Société de chirurgie du Mali est une société savante regroupant quinze spécialités. Il s’agit de la chirurgie générale, neurochirurgie, l’ophtalmologie, l’otorhinolaryngologie, l’odontostomatologie, la chirurgie maxillo-faciale, la chirurgie thoracique, la chirurgie thoracique et cardiovasculaire, la chirurgie viscérale, l’urologie, la gynécologie-obstétrique, la chirurgie orthopédique et traumatologique, la chirurgie pédiatrique, la chirurgie plastique et l’anesthésie-réanimation.
Le bureau de 15 membres de la Sochima est représentatif de l’ensemble des spécialités chirurgicales citées avec pour mission la tenue de forums d’échanges et de partage d’expérience entre les différents spécialistes du Mali et d’ailleurs à travers la formation continue. “La Sochima, en organisant son 11e congrès ordinaire, demeure dans ses habitudes d’organisation de fora d’échanges et de partages d’expérience entre les différentes spécialistes du Mali et d’ailleurs. A cette occasion, nous rendons un vibrant hommage à nos Maitres qui ont donné vie à cette société”, a-t-il dit.
Il a souligné que le 11e congrès de la Sochima s’est distingué par l’organisation d’un précongrès tenu du 4 au 8 août permettant ainsi la réalisation, entre autres, de la chirurgie gratuite pour 300 malades dans les centres de santé de références des Communes I, IV, VI et du CHU Gabriel Touré, un atelier pour les IADES sur l’accès des voies aériennes, un atelier pour les IBODE sur la préparation péri-opératoire, un atelier de dissection du cou, de la paroi abdominale et du pelvis.
Il a rappelé que l’année 2022-2023 a été très éprouvante pour la médecine malienne en particulier et pour la spécialité, car plusieurs de ses collègues ont été rappelés à Dieu. Il a fait prier pour le repos de leurs âmes.
Evoquant les réalisations de la Sochima, il a informé que la société a déjà réalisé, entre autres, 10 congrès nationaux couplés à des campagnes des soins chirurgicaux, 2 congrès mondiaux de chirurgiens francophones en 2005 et 2010 à Bamako, la création de l’Association des chirurgiens d’Afrique francophone (Acaf) à Bamako, des enseignements post universitaires, des formations pratiques en coelio-chirurgie, chirurgie oncologique, chirurgie de guerre et chirurgie du péri partum, l’élaboration des référentiels, Journées de l’hôpital de Ségou et l’hôpital de Sikasso.
“Le Mali à travers divers programmes quinquennaux de développement socio-sanitaires, a de tout temps clairement insisté sur l’importance de la formation continue des cadres et praticiens de la santé. En mai 2022 avec l’appui de l’OMS, le Mali a participé au Symposium international sur le renforcement des systèmes de soins chirurgicaux, obstétricaux et anesthésiques à l’horizon 2030 en Afrique. Suivant les ordres de mission N° 00468 SGGRM du 27 avril 2022 et n°00468 SGG-RM du 27 avril 2022, le secrétaire général du ministère de la Santé et du Développement social, le directeur général de la santé et de l’hygiène publique et le président de la Sochima chef de service de chirurgie générale du CHU Gabriel Touré ont représenté notre pays à ce symposium de Dakar dont la conclusion a été, entre autres, le constat des défis à relever en matière de soins chirurgicaux, obstétricaux et anesthésiques et les soins connexes, d’étendre l’offre de formation et de programmes de formation continue aux professionnels ; de réaliser des plans nationaux de chirurgie, d’obstétrique et anesthésie dans nos pays”, a-t-il indiqué.
Siaka Doumbia