En dépit des efforts déployés par le personnel soignant, l’Etat et les partenaires sociaux en vue de la prise en charge des malades mentaux, la situation reste critique. A la pénurie de médicaments, s’ajoutent les problèmes de réinsertion sociale des malades guéris et la méconnaissance de leurs droits fondamentaux.
En l’absence d’une statistique fiable, il est difficile de donner le chiffre exact des déficients mentaux au Mali.
Selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), 15% de la population mondiale est affecté de troubles mentaux.
Selon le chef du service psychiatrique, le Pr Baba Koumaré 500 nouveaux cas sont enregistrés par an. Quand aux consultations annuelles, elles sont estimées entre 2.500 et 5.000 sur lesquelles 500 cas nécessitent des hospitalisations. A ce chiffre, s’ajoutent des dizaines de malades mentaux, errant sur nos trottoirs et dans nos marchés.
Le service psychiatrique du Point G s’occupe des soins et de la prise en charge psycho-sociale des patients. Il dispose actuellement d’un personnel composé de cinq psychiatres, huit infirmiers spécialisés, un assistant social quatre techniciens de surfaces, un psychologue, deux infirmiers de 1er cycle et deux secrétaires.
Contrairement aux années précédentes, où le centre était considéré comme un dépôt de « fou », la plupart des patients sont identifiés. Le centre n’accepte plus des malades errants. Chaque patient est accompagné des membres de sa famille. La durée d’hospitalisation varie entre 3 semaines et des mois selon les cas.
Après les premiers soins, le reste du traitement se fait au « lazaret » d’Hamdallaye, doté d’infirmiers spécialisés en psychiatrie. Pour faciliter davantage la tâche du personnel soignant du Point G, les malades venus des 3èmes, 4ème et 5ème régions regagnent leurs localités respectives, après un bref séjour au Point G. Car ces centres sont aussi dotés de personnel qualifié.
Malgré ces efforts, le centre du Point G est confronté à d’énormes difficultés, dont la pénurie de médicaments.
A l’heure actuelle, Baba Koumaré et ses malades souffrent de ce problème. Les échantillons, venus de l’étranger, ne peuvent assurer les soins. Car les patients affluent en permanence. A cela s’ajoutent le problème de nourriture, d’habits et d’infrastructures d’accueil : le centre est doté de 10 lits, repartis entre 21 cases. D’où la nécessité de l’implication de l’Etat et de la société civile, afin d’appuyer les efforts du personnel.
Jean pierre James