Centre National d’Appui à la lutte contre la Maladie (CNAM), l’ex Institut Marchoux : Il y a urgence

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L’ex Institut Marchoux (actuellement dénommé centre National d’appui à la lutte contre la Maladie (CNAM)) a cessé d’être un espoir pour les personnes malades de la lèpre et d’autres maladies dermatologiques.  Et pour cause.

Ici, les médicaments sont volés pour être vendus dans les pharmacies et les malades sont libérés avant même la fin de leur prise en charge.

Créé depuis 1935 avec comme objectif la prise en charge des personnes malades de la lèpre, et d’autres ayant des  problèmes dermatologiques, le CNAM aura, à n’en pas douter, accompli sa mission pendant longtemps.

C’était, quand la structure était gérée par la Fondation Raoul Follereau. Mais, à partir de 2000, sa gestion a été confiée à l’Etat Malien.

Hélas, depuis, ce centre n’est que l’ombre de lui même.

En effet, ici de nos jours, tout tourne au ralenti. Les produits pharmaceutiques disparaissent mystérieusement, les malades sont libérés de manière précoce et le personnel soignant brille par la négligence et l’absentéisme. 

Selon des sources concordantes, il ne s’y passe plus un jour, sans que des médicaments destinés aux patients ne soient volatilisés.

Toute chose qui fait que les patients peinent à avoir leurs dotations en médicaments.

Conséquence, certains malades ne recevant plus de traitement adéquat, faute de médicaments, voient l’état de leur santé se détériorer.

On indique même que, faute de traitement, des malades admis dans ce centre ont tout simplement perdu l’usage de leurs doigts et orteils. 

Plus indignant encore, les médicaments volés se retrouvent dans des pharmacies non loin du centre où les malades les plus fortunés se bousculent pour se les procurer.

A propos, le Docteur Oumar Maïga, Directeur Général Adjoint soutient que dans son centre où sont consultés plus de 8 000 patients par an (dont 90 sont hospitalisés), les ruptures de stock de médicaments ne sont pas dues aux vols de médicaments, mais plutôt à des ruptures de stock au niveau de la Pharmacie Populaire du Mali.

"Il n’y a pas de vols de médicaments dans ce centre et cela ne peut même pas se faire, car les médicaments acquis sont comptabilisés au niveau de notre pharmacie et n’y ressortent que sur ordonnance".

Mais, reconnaît le Docteur Maïga, "le manque de médicaments s’explique par le fait que nombre de patients se font établir des ordonnances, uniquement dans le but d’obtenir les médicaments pour les revendre".

S’agissant des patients se plaignant de manque de médicaments, il dira que cela est lié au fait que la Fondation Raoul qui gérait le centre avait habitué les malades à certaines choses, comme l’octroi anarchique des médicaments et autres privilèges que l’Etat Malien, faute de moyens ne peut permettre.

 Mais dit-il, son centre prend en charge annuellement plus de 90 personnes souffrant de la lèpre en terme de  nourriture, de logement et de frais de traitement. Toutes choses qui font partie des principes de base de ce centre.

Concernant l’évacuation précoce des patients hospitalisés, il y a de cela quelques jours, le Dr Maïga indique que lesdits patients étaient tous guéris mais, puisqu’ils bénéficient de la gratuité de tout (logement nourriture et autres), ils ont refusé de s’en aller.

Or, indique-t-il, l’évacuation  des malades est une nécessité pour mettre de l’ordre dans le centre et donner de la place aux nouveaux patients.

Qui dit vrai dans toute cette histoire ?

En tous les cas, au Centre National d’Appui à la lutte contre la Maladie, rien ne va, rien n’est clair. Il y a alors urgence.

 

A. Sanogo

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