Centre de Santé de référence de Korofina :rnLa « césariennite » s’empare des médecins

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Le Centre de santé de référence de la Commune I, situé à Korofina-Nord, est sur la sellette. Ce centre serait-il atteint d’une fièvre de césarienne à tel point que toute femme qui entre en travail est systématiquement opérée ? Le mari d’une femme accouchée par césarienne tape du point sur la table et va ester en justice.

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Mardi 16 octobre 2007. Mme Doucouré Fatoumata Sissako en état de grossesse avancée pour la troisième fois est transportée à la maternité du Centre de santé de référence (CSR) de la Commune I. Son mari, Kassim Doucouré, notable à Djélibougou, se rend à son chevet le soir. Sa surprise a été de voir son épouse avec son bébé qu’elle a mis au monde par césarienne.

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Autre constat autre amertume : M. Doucouré voit que toutes les autres femmes qui occupaient la même salle que son épouse ont subi le même sort. Sa colère s’explique par le fait qu’il n’a jamais été avisé au préalable ni même sa femme ou un autre membre de sa famille.

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M. Doucouré, qui veut porter l’affaire à la justice, a requis le concours de l’étude de Me Diawoye Kanté, huissier de justice aux fins d’un procès-verbal de constats avec interpellation.

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Le procès-verbal, mentionne une opération au bas-ventre de Mme Doucouré pour l’extraction de son enfant. Dans son témoignage, elle a répondu à l’huissier que c’est à son arrivée à la maternité l’après-midi du 16 octobre vers 16 h qu’elle a été opérée. Selon elle, son avis n’a pas été demandé. « Au préalable, je n’ai pas été prévenue de l’opération. Dès que j’ai vu les médecins venir vers moi avec des appareils métalliques, j’ai aussitôt compris que j’allais être opérée. Depuis le matin, on était là. Je souffrais de douleurs atroces », affirme-t-elle.

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Son accompagnatrice, Fatoumata Tandjan indique qu’elle a été avisée juste à son retour de la prière par la sage-femme qui a fait valoir la nécessité urgente d’opérer la patiente.

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Sans discernement ?

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Le chef du service gynécologique, Dr. Modibo Soumaré s’étant prêté aux questions de l’huissier sous l’ordre du médecin-chef du CSR de la Commune I, Dr. Boubacar Traoré, argue que Fatoumata Sissako a passé plus de huit heures de travail sans accoucher et que lui et ses collègues ont passé à toutes les étapes pour la faire accoucher par la voie basse sans succès. Il était, selon lui, impératif de l’opérer pour sauver la vie de l’enfant qui présentait des signes de fatigue et de détresse avec des hématomes qui apparaissaient sur sa tête.

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Dr. Soumaré soutient que dans de tels cas, ils sont tenus d’informer directement la personne qui accompagne la femme en travail. Dans le cas de Mme Doucouré, son service a avisé Fatoumata Tandjan qui était à ses côtés, affirme-t-il. Il se plaint du fait que son mari, M. Doucouré a passé tout ce temps sans se présenter au CSR et qu”il n”avait laissé aucun contact téléphonique non plus.

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La césarienne, désormais gratuite au Mali pour les femmes en état de grossesse, est depuis plus de deux ans un sujet à polémique. Selon certains, pour l”appât du gain facile, certains médecins pratiquent cette intervention sans discernement. Selon des constats, la plupart des femmes n”accouchent plus par parturition normale et tout se passe par opération même sans nécessité.

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L”avantage, pour les hôpitaux ou CSR qui pratiquent la césarienne, est d”établir la liste des opérations dont l”Etat se fait le devoir de payer les frais. Souvent les césariennes faites dans le désordre ne sont pas sans conséquence. Plusieurs femmes en meurent. Dans ce cas, on parle de simple accident.

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Abdrahamane Dicko

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