La Cellule d’exécution des programmes de renforcement des infrastructures sanitaires est une structure technique rattachée au ministère de la Santé et de l’hygiène publique. Méconnue du grand public, c’est elle qui coordonne l’ensemble des activités relatives aux infrastructures sanitaires et aux équipements. L’ingénieur sanitaire Amadou Camara décrie la prolifération des entreprises de construction sans qualification. Toutes choses qui, selon lui, entrainent des malfaçons dans la construction des infrastructures sanitaires.
Créé vers les années 82 pour accélérer les travaux de construction des infrastructures sanitaires dans les régions de Koulikoro et de Tombouctou, ce qui était un projet est vite devenu une cellule. Ainsi, de la cellule d’exécution du programme de renforcement des infrastructures sanitaires des régions de Tombouctou et Koulikoro (CEPRIS-TK), il devient la Cellule d’exécution des programmes de renforcement des infrastructures sanitaires (CEPRIS) en 1993.
Pour son patron Amadou Camara, la cellule a pour mission le contrôle et le suivi des programmes de renforcement des infrastructures sanitaires. De ce fait, a-t-il souligné, la CEPRIS suit, coordonne et supervise le génie civil et l’équipement. Par ailleurs, elle met à la disposition des communautés des normes d’équipements et d’infrastructures. Bref, la cellule appuie et conseille le ministre de la Santé sur toutes les questions relatives aux infrastructures sanitaires. Contrairement aux agences d’exécution qui ne s’occupent que du volet technique, le travail administratif occupe la majeure partie du temps à la CEPRIS. « Ce qui fait que le travail administratif absorbe une grande partie de nos missions techniques » rappelle le DG Amadou Camara selon lequel, initialement, la cellule ne devrait s’occuper que des questions relatives au processus de recrutement des entreprises et le suivi des chantiers jusqu’à la fin. Il fera constater que, de nos jours, les missions sont diluées dans des aspects administratifs.
En plus de ces difficultés, le DG Camara de dénoncer les entreprises n’ayant pas un grand professionnalisme dans le métier du bâtiment. Selon ses estimations, sur environ 2000 entreprises répertoriées il n’y a qu’une vingtaine de professionnelles. « Dans les appels d’offres, n’importe qui peut soumissionner avec les règles du code des marchés même les faibles entreprises peuvent soumissionner. Et quand on tombe sur des entreprises qui n’ont pas de grande qualification en matière de construction, c’est la croix et la bannière » a-t-il déploré. Avant de signaler que la CEPRIS est plus victime des mauvaises entreprises que n’importe qui. « Mais, lorsque nous sommes saisis de malfaçon, on attire et écrit des notes techniques à qui de droit. Car, résilier une entreprise n’est pas chose aisée. Les malfaçons, on les apprécie au fur et à mesure. Si nous constatons des malfaçons d’un certain degré, nous refusons de signer le procès-verbal de la réception. Et l’entreprise ne peut avoir sa retenue de garantie. Il est arrivé plusieurs fois que les cautions soient saisies » a fait remarquer Amadou Camara. « Quand le chantier est mal fait, on nous pointe du doigt alors que nous ne sommes pas là pour poser les briques, ni pour surveiller le quotidien. Nous payons des bureaux d’études pour le faire » s’est-il indigné. Parlant des difficultés, il a surtout mis l’accent sur les moyens financiers qui font plus défaut à la Cellule. Cela peut jouer, a-t-il estimé, sur certaines de leurs missions à savoir la supervision des chantiers. A l’en croire, il arrive le plus souvent que le chantier soit terminé sans que la Cepris ne puisse aller visiter. Et d’indiquer que, faute de moyens, les missions de la cellule sont faites dans le cadre global de celles du ministère de la Santé.
«Les moyens logistiques ne sont pas à la hauteur de souhait. S’y ajoute le manque de ressources humaines et financières » a-t-il insisté. Il a révélé qu’au cours de l’année 2016, de nouvelles constructions d’hôpitaux et de rénovation vont meubler le quotidien. « Il y a beaucoup de projet en gestation » a-t-il dit.
Ramata TEMBELY
M. CAMARA, selon vos propres aveux, vous n’arrivez pas à gérer les petites infrastructures, alors comment allez vous faire pour les hôpitaux qui semblent-il, vont meubler votre quotidien en 2016? La Ministre sera-t-elle naïve pour prendre un tel risque? Je sais comment la CEPRIS gère les “petits” projets (Centres de santé de Diéma, de Macina, …) Si jamais la Ministre tombe dans l’erreur de confier les hôpitaux à la CEPRIS, ces infrastructures ne verront pas le jour avant dix (10) ans. Les malades vont-ils attendre pendant tout ce temps?
Comments are closed.