Cette Caravane de presse initiée par la Caisse Nationale d’Assurance Maladie (CANAM) qui est l’organisme gestionnaire de l’AMO à travers l’Association des Editeurs de la Presse Privée aura permis de mieux connaitre les difficultés liées à la mise en œuvre de l’AMO afin de corriger les insuffisances et consolider les acquis.
Le régime d’assurance maladie obligatoire, institué par la Loi N°09-015 du 26 juin 2009, a pour but de permettre la couverture des frais des soins de santé inhérents à la maladie et à la maternité des assurés et des membres de leur famille.
L’AMO comme substitut au paiement direct par les usagers a pour avantage de permettre, entre autres, par la mutualisation des ressources et des risques, l’augmentation de la solvabilité de la demande de soins de santé chez les personnes couvertes. Ce faisant, elle contribue incontestablement à améliorer l’accessibilité financière des bénéficiaires aux soins de santé. C’est l’un des piliers de la Déclaration de Politique Nationale de Protection Sociale adoptée par le Gouvernement de la République du Mali en 2002 et des Plans d’Actions nationaux d’extension de la Protection Sociale pour les périodes respectives de 2005-2009 et de 2011-2015.
Commencé en novembre 2010, la mise en œuvre de la Loi N°09-015 du 26 juin 2009 portant institution du régime d’assurance maladie obligatoire a connu diverses difficultés plus liées à l’insuffisance de communication sur ce dispositif de couverture médicale.
C’est donc pour pallier à cette insuffisance qu’une Caravane de 20 journalistes a sillonné certaines localités : Fana, Ségou ville et Markala en 4ème région.
Toutefois, il est utile de rappeler que l’AMO est géré par la CANAM qui délègue certaines fonctions techniques, notamment la collecte des cotisations et le paiement des prestataires, à ses organismes gestionnaires délégués que sont la Caisse Malienne de Sécurité Sociale (CMSS) et l’Institut National de Prévoyance Sociale (INPS).
Les caravaniers arrivent Fana aux environs de 10heures. Première étape : La Pharmacie Officine Djènèba Maguiraga de Fana, conventionnée depuis un mois. Le Pharmacien, Dr Abdoulaye SYLLA ne rencontre pour le moment pas de grandes difficultés : «la formation s’est bien passée, tout fonctionne normalement. Sur dix (10) clients que nous recevons ici, deux (2) sont assurés à l’AMO. Si des médicaments ne sont pas disponibles dans nos raillons, on donne les équivalents et/ou les cherchons dans un bref délai». Au Centre de Santé de Référence de Fana, le Médecin Chef Adjoint Tégué Guindo reconnaît «qu’il y a la lourdeur dans le paiement des factures par les organismes gestionnaires délégués». Et Mme Traoré Maïmounatou Yattara, assurée à l’AMO que nous avons rencontré au Csréf de Fana a été on ne peut plus claire : «On est confiant. Mais il y a certaines faiblesses qu’il faut corriger, notamment la non disponibilité de certains médicaments au Csréf». Même son de cloche à l’Hôpital Nianankoro Fomba de Ségou et au Csréf de Markala. Ici, même si le gestionnaire du Csréf Ousmane Traoré reconnaît par ailleurs que le paiement des factures se fait normalement maintenant, il déplore tout de même la rupture des fiches de soins, notamment les imprimés.
En somme, dans l’ensemble, les difficultés ont pour noms : rupture plus ou moins régulière des imprimés, difficultés par rapport à l’obtention de la carte AMO, retards dans le paiement des factures des prestataires AMO par les organismes gestionnaires délégués de l’AMO notamment la Caisse Malienne de Sécurité Sociale et l’INPS. Toutefois, l’arbre ne doit pas cacher la forêt. De difficultés dites mineures ne compromettent en rien le fonctionnement de l’AMO qui rentre peu à peu dans la culture du malien, même lambda. «Il n’y a pas de difficultés pour se procurer les médicaments», reconnaît Djénéba Dembélé, assurée à l’AMO.
De l’avis de Dr. Cheick Sangaré, Président Régional de l’Ordre des Pharmaciens de Ségou non moins Promoteur de la Pharmacie Amary DAOU, «grâce à l’AMO, le répertoire médicaments des pharmacies a augmenté».
Mais le hic, reconnaît-on, c’est que certaines pharmacies conventionnées ne respectent pas les clauses du contrat signé avec la CANAM, pénalisant ainsi certains patients.
La Direction de la CANAM est déjà en avance pour pallier à ces difficultés. Selon Luc TOGO, directeur de la CANAM, 80%% des policiers sont revenus à l’AMO et 75% des agents de la protection civile sont assurés. Des mesures sont en train d’être prises pour faciliter l’obtention de la carte AMO et des imprimés. Le Directeur assure tout de même qu’une application a été mise en place pour permettre d’être dans le délai par rapport au paiement des factures des prestataires AMO.
La CANAM et les Organismes Gestionnaires Délégués travaillent main dans la main pour satisfaire d’avantage les assurés à l’AMO et futurs adhérents.
Boubacar KANTE,
Envoyé Spécial