‘’Mois d’octobre rose ‘’, telle est l’appellation du mois dédié à la campagne de sensibilisation de lutte contre le cancer du sein à travers le monde. Il s’agit d’informer et de sensibiliser les femmes sur la nécessité du dépistage. À Bamako ce sont les CHU du point G, du Gabriel Touré et les Centres de santé de référence qui ont été retenus pour la campagne de dépistage gratuit. A cet effet, nous avons recueilli les propos du chef de service d’oncologie du CHU du Point G Dr Abdramane Alou Koné, pour mieux comprendre l’ampleur de ce mal.
Au Centre hospitalier universitaire Point G, parmi les centaines de femmes dépistées du cancer du sein par an, environ 600 sont positifs, dont 300 cas de décès enregistrés annuellement. Le constat est alarmant, malgré le dépistage gratuit très peu de femmes se font dépister, surtout les jeunes filles.
Selon Dr Koné, le cancer du sein est une tumeur maligne qui s’installe au niveau du sein, c’est-à-dire une prolifération de cellules, normalement qui ne devraient pas dépasser une certaine quantité. À cause des défaillances du système, les cellules prolifèrent de façon anarchique pour constituer une tumeur qui peut être maligne.
D’après le chef de service d’Oncologie du CHU point G, c’est à l’âge de la puberté des femmes que le dépistage du cancer du sein commence. « Je n’ai pas encore rencontré de cas de tumeur maligne de sein chez les enfants. C’est à partir de 18 à 90ans que le dépistage est possible, avant, il n’était pas question de faire une mammographie chez les jeunes femmes pour la maturité des seins mais de plus en plus avec l’avancée de la science, à 18 ans on peut déjà faire une échographie mammaire » précisera Dr Koné.
Le cancer du sein l’une des sources de déstabilisation dans certains couples !
Selon le spécialiste, cette maladie peut entrainer de perturbation au niveau du couple. « Il y’a des gens qui ne comprennent pas. Nous avons vu des maris qui ont fui leurs femmes parce qu’elles ont présenté un cancer du sein. Il y a peu de femmes qui travaillent. Du coup quand ils ont cette pathologie-là, elles restent à la charge soit de leurs maris, soit de la famille. Mais si le mari a un faible revenu, la famille peut être déstabilisée » a-t-il déploré.
Parlant des dispositifs pour le bon déroulement du dépistage, il affirmera qu’à leur niveau, au CHU du Point G, il n’y a pas de moyen possible pour faire face au cancer du sein. « Le local que nous nous utilisons ne nous convient pas, le nombre des personnels est insuffisant, le matériel aussi n’est pas à hauteur de souhait, il n’y a pas tous les médicaments sur place. Les médicaments ne sont pas abordables pour la population » a-t-il martelé.
A ses dires, en cas de prise en charge, tous ceux qui ne seront pas métastatiques, quand l’histologie confirme qu’il y’a les cellules tumorales, le bilan d’extension est automatiquement lancé à travers l’équipe de médecins sans frontière.
Pour le délai des résultats, notamment de l’histologie pour le sein, et immunohistochimie pour le complément d’analyse, dira-t-il, cela peut-être d’une semaine ou 10 jours mais souvent ça peut dépasser jusqu’ à un mois.
Par Fatoumata Coulibaly