La première étape de la visite a consisté à visiter la frontière entre le Mali et la Guinée où il y avait un dispositif de contrôle sanitaire. A ce niveau, le président s’est plié aux mesures de contrôle sanitaire : savon et eau de javel. Sa température a été prise. Ensuite, Awa Kanouté, agent de contrôle sanitaire, a expliqué au président les différentes phases de contrôle au niveau de la frontière. IBK, pour sa part, a donné des instructions fermes : « Ne laissez personne échapper aux contrôle quel que soit son âge, son statut. En cas de réticence, contactez les forces de sécurité. » La deuxième étape a été la visite du centre de santé de Kouremalé. Même message de rigueur et de vigilance adressé aux agents sanitaires. Occasion de rappeler que la fièvre Ebola a été vaincue au Congo, un pays vaste comme un continent et au Nigeria dont la population est estimée à plus de 100 millions d’habitant. Pourquoi pas au Mali où elle est à son stade embryonnaire « Nous devons vaincre Ebola et nous pouvons le vaincre. Il faut que chacun fasse preuve de responsabilité et de rigueur. Nous ne tolérons aucune espèce de manque de rigueur ». S’adressant à la population, IBK a rappelé que depuis le premier cas avéré en Guinée, des dispositions ont été prises mais nul ne peut contre la volonté divine. Conscient de l’ampleur de la propagation du virus, le président n’a pas manqué d’interpeller la population de Kouremalé à respecter les mesures de prévention pour se prémunir contre la maladie. Ainsi, il a fait un tour d’horizon sur l’évolution du virus Ebola dans notre pays. Partant, il a rappelé qu’avant de se rendre à Kouremalé, il a préalablement rendu visite à Dr. Diomandé de la clinique Pasteur en traitement au centre national d’appui pour la lutte contre la maladie. Il y a plutôt beaucoup d’espoir.
Pour vaincre cette maladie, dit-il, il faut respecter à la lettre les mesures d’hygiène et de prévention. « La propreté fait partie intégrante de toutes les religions révélées. Evitez de se serrer les mains. Obéissez aux consignes des agents sanitaires et nous bouterons Ebola hors du Mali et hors du monde », a précisé IBK. Le Ministre de la santé et de l’hygiène publique, Ousmane Koné, pour sa part, a présenté la situation globale de la maladie dans notre pays. Selon lui, il y a six échantillons testés au laboratoire, quatre sont positifs liés au patient venu de la Guinée décédé dans une clinique. Sur les quatre, trois sont décédés et un est en traitement dans un centre spécialisé. 577 personnes qui ont eu des contacts sont soumises à une période d’observation. Il a aussi rappelé que depuis le déclenchement de la maladie, beaucoup a été fait, entre autres : renforcement de la surveillance épidémiologique au niveau des frontières, dans les centres de santé, au sein des communautés, prise en charge des différents cas suspects, une large sensibilisation des communautés. Prenant la parole, le Maire de la commune de Benkadi, Tidiani Keïta, dira que suite au récent périple du président en Guinée, en Sierra Leone, Liberia et à Kouremalé, l’anxiété a cédé la place au soulagement et au réconfort au sein de la population. Toutefois, il a noté quelques préoccupations dans le cadre de la lutte contre Ebola. Il s’agit de l’insuffisance de l’eau potable, l’insuffisance d’équipement pour les agents de santé, la vétusté des véhicules du centre de santé de Kangaba et de la brigade de Narena. De son côté, Amadou Tangara, médecin chef du centre de santé de Kangaba, a souligné que depuis l’annonce du premier cas au mois de mars en Guinée, le cordon sanitaire a été renforcé. Cela consiste, dit-il, à noter le numéro de contact de tous les passagers, leur identité, et prendre leur température et isoler des cas suspects. Au niveau de Kouremale, ajoute t-il, depuis l’installation du cordon sanitaire trois cas suspects ont été enregistrés et tous ont été déclarés négatifs.
Boubacar SIDIBE, envoyé Spécial à Kouremalé