Sous le thème de : « La planification familiale en période de crise : solidarité aux personnes déplacées et aux victimes de violences », la 18ème édition de la campagne nationale de la promotion de la planification familiale est ouverte au Mali du 12 mai au 10 juin 2022. En plus du défi de relever le taux des utilisatrices de la PF (396800 nouvelles utilisatrices), cette campagne veut encourager les femmes au dépistage précoce du cancer de col de l’utérus et faire du cancer des seins une urgence sanitaire dans notre pays.
« Depuis deux ans, la campagne PF est couplée au dépistage du cancer de col de l’utérus et des seins. Selon une récente étude, le cancer de col de l’utérus occupe le 1er rang de cancer de la femme dans les pays en développement particulièrement au Mali surtout chez les grandes multipares avec 54,1% des cas. Il a été prouvé qu’un dépistage régulier réduit le risque de cancer avancé de 90% en moyenne chez les femmes âgées de 35 à 64 ans, ce qui explique l’intégration du dépistage dans la campagne PF pour assurer une prise en charge rapide des cas », a indiqué le représentant du ministre de la santé et de l’hygiène publique, M. Moriba Diabaté lors de l’ouverture de la campagne.
En effet, selon les spécialistes de santé, le cancer n’est pas une fatalité et un dépistage précoce avec une rapide prise en charge peut sauver des vies. Sauf que la fréquentation des services de santé par les femmes pour dépistage de cancer de col de l’utérus ou des seins est assez faible dans notre pays, reconnaît le gynécologue obstétricien au niveau du CHU-Gabriel Touré le Dr Amadou Bocoum.
La présidente des Sages-femmes, Mme Awa Guindo et Mme Cissé Arkia Cissé de la Fenascom, soutiennent que la campagne PF est opportune pour encourager les femmes à adhérer au dépistage et à la prise en charge. « Quant on sait que le dépistage est l’ensemble des moyens utilisés pour détecter toute lésion ou anomalie pouvant évoluer vers le cancer de l’utérus et qu’on a un grand nombre de femmes qui utilisent les services de PF, la campagne est donc la meilleure façon d’inciter les femmes à se faire dépister du cancer de col de l’utérus et celui des seins » explique le Dr Bocoum.
Pour lui, il faut profiter de chaque occasion pour proposer aux femmes des dépistages et une éventuelle prise en charge en bénéficiant de traitements adaptés en cas de lésions et ainsi s’éviter un cancer fatal. Ses propos sont appuyés par Astou Wagué promotrice de jardin d’enfants qui assure que grâce aux campagnes de sensibilisation, il y a eu une démystification de la maladie et que les femmes adhèrent de plus en plus au dépistage gratuit. Une sensibilisation à laquelle prend part activement les jeunes, à observer les initiatives du réseau des jeunes ambassadeurs PF du Mali, qui a eu à tenir un Tweet-Up sur le thème « Planification familiale, dépistage du cancer de col de l’utérus, défi à relever ».
Pour le président du réseau des jeunes ambassadeurs pour la promotion de la santé de la reproduction et de la PF, Boubacar Diarra, en faisant bon usage des réseaux sociaux notamment le Tweet-Up, on peut mobiliser les jeunes et accompagner la campagne nationale de la PF.
Des actions qui viennent renforcer les acquis de la campagne week-end 70 un programme lancé depuis 2016 au Mali pour encourager les femmes au dépistage gratuit du cancer de col de l’utérus. Ce counseling très souvent, s’accompagne de palpation systématique des seins en vue de lutter contre le cancer de col de l’utérus et celui des seins.
Khadydiatou SANOGO, Ce reportage est publié avec le soutien de JDH et FIT en partenariat avec WILDAF-Mali et la Coalition des OSC/PF